Avant les élections, la Grèce fait barrage à un parti issu des néonazis d'Aube dorée

Manifestation à Athènes le jour du verdict dans le procès de membres présumés du parti néo-nazi Aube dorée (Photo, AFP).
Manifestation à Athènes le jour du verdict dans le procès de membres présumés du parti néo-nazi Aube dorée (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 09 février 2023

Avant les élections, la Grèce fait barrage à un parti issu des néonazis d'Aube dorée

  • Les députés grecs ont décidé mercredi de faire barrage à un parti politique fondé par un ancien cadre de la formation néonazie Aube dorée
  • Cet ancien député du parti néonazi de 2012 à 2019 avait créé sa propre formation quelques mois avant son emprisonnement en octobre 2020

ATHENES: Avec les élections en ligne de mire, les députés grecs ont décidé mercredi de faire barrage à un parti politique fondé par un ancien cadre de la formation néonazie Aube dorée qui purge une lourde peine de prison.

Le Parlement grec a adopté dans la soirée un amendement à la loi électorale de 2021 qui prévoit qu'un parti politique ne pourra pas participer aux élections si sa direction, officielle ou officieuse, a été condamnée pour appartenance à une organisation criminelle.

Visé par cette réforme voulue par le gouvernement conservateur de Kyriakos Mitsotakis : le parti d'extrême droite "Les Hellènes" porté sur les fonds baptismaux il y a trois ans par Ilias Kassidiaris, l'ancien porte-parole d'Aube dorée, aujourd'hui sous les verrous.

Cet ancien député du parti néonazi de 2012 à 2019 avait créé sa propre formation quelques mois avant son emprisonnement en octobre 2020.

A l'issue du procès de 67 dirigeants et cadres d'Aube dorée, cet homme de 42 ans, violent, négationniste et raciste, avait été condamné à 13 ans et demi de prison ferme pour son appartenance à une "organisation criminelle".

Aube dorée, dont les scores électoraux au pic de la crise financière avaient alarmé l'Europe entière, avait été impliquée dans l'assassinat en 2013 d'un rappeur antiraciste, Pavlos Fyssas. Ce crime est aujourd'hui jugé en appel.

Or, quatre ans après leur éviction du Parlement, Kyriakos Mitsotakis veut à tout prix éviter le retour de néonazis à l'issue des élections générales prévues au printemps.

Avec cet amendement, les autorités vont empêcher qu'Ilias Kassidiaris ne place à la tête de son parti "un homme de paille tout en continuant de diriger de facto le parti", explique à l'AFP le spécialiste de droit constitutionnel Nikos Alivizatos.

«Obligation morale»
Car malgré son incarcération, Ilias Kassidiaris a continué ses activités politiques. Depuis sa cellule de prison, il s'adresse régulièrement à ses sympathisants par des messages vocaux diffusés sur sa chaîne youtube qui compte plus de 120.000 abonnés.

Selon une enquête de l'institut Marc pour la chaîne de télévision Ant1, le parti "Les Hellènes" obtiendrait 3,4% des suffrages aux prochaines élections, un score supérieur au seuil de 3% fixé pour pouvoir envoyer des députés à la Vouli.

D'autres sondages placent ce parti juste en dessous de ce seuil mais en progression constante ces derniers mois.

Le Premier ministre a insisté sur "l'obligation morale de la démocratie de se prémunir contre ses ennemis".

Celle-ci "ne peut pas légitimer, et certainement pas financer, des organisations qui sapent ouvertement son fonctionnement", a-t-il fait valoir, en assurant qu'il s'agissait d'une "disposition similaire à celle déjà en vigueur dans plusieurs pays européens".

En Allemagne, à l'issue d'un long imbroglio juridique, les autorités ne sont pas parvenues à faire interdire le parti néonazi NPD qui n'a toutefois jamais réussi à entrer au Bundestag.

«Diatribes antisémites»
En Grèce, cette réforme ne rencontre pas que des soutiens. Pour Nikos Alivizatos, "la démocratie libérale doit tolérer ce genre de partis (fasciste) comme elle doit tolérer les partis et les groupuscules de gauche qui invoquent la dictature du prolétariat".

La Gauche radicale Syriza a émis des réserves. "Je crains qu'au lieu d'isoler les néo-nazis, l'amendement ne leur donne un coup de fouet majeur", a jugé l'ancien Premier ministre Alexis Tsipras.

Le nom de Kassidiaris est associé à des diatribes antisémites, des outrances nationalistes, des ruades anti-système et des accès de violence.

Lors d'une émission télévisée en 2012, il avait giflé une députée communiste et jeté son verre d'eau à la figure d'une élue de Syriza.

Ilias Kassidiaris affiche ses sympathies pour le Troisième Reich jusque sur son corps : il s'est fait tatouer sur son bras gauche une croix gammée.

En 2012, dans un climat de détresse sociale liée à la crise financière en Grèce, de perte de confiance dans les institutions et de discrédit des principaux partis politiques, Aube dorée avait fait une entrée fracassante au parlement avec 18 députés.

L'immense majorité des Grecs semble aujourd'hui vouloir en finir. Selon l'étude de Marc, 73,8% des personnes interrogées se disent favorables à l'interdiction du parti d'Ilias Kassidiaris.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.