PARIS: Elisabeth Borne se rend jeudi matin avec le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin à Neuville-en-Ferrain, près de Tourcoing, dans le Nord, où elle échangera sur sa très contestée réforme des retraites avec des salariés.
La Première ministre et M. Darmanin, élu du Nord, discuteront avec les salariés de l'usine Sarbec Cosmetics, qui fabrique des cosmétiques et des produits de désinfection, au sujet de "la réforme des retraites, des questions de pénibilité, de carrières longues ou encore de l’emploi des seniors", selon Matignon.
Ils parleront aussi travail puisque cette entreprise "a fait évoluer ses chaînes de production, améliorant ainsi les conditions de travail de ses collaborateurs", selon les services de la Première ministre.
Mme Borne effectue ce déplacement entre deux journées de mobilisation, mardi et samedi, contre son projet de réforme des retraites, dont les députés ont débuté l'examen en hémicycle lundi.
L'ensemble des syndicats et l'essentiel des oppositions contestent le report de l'âge de départ de 62 à 64 ans, mais cette mesure n'est "plus négociable", selon la cheffe du gouvernement, qui reste toutefois ouverte à des "améliorations", lors du débat parlementaire, sur les mesures d'accompagnement telles que la pénibilité, les carrières longues ou l'emploi des seniors.
La cheffe du gouvernement a lâché du lest dimanche en direction des Républicains sur les carrières longues, sans convaincre tous les députés frondeurs LR. Elle espère obtenir leur soutien pour éviter le recours à l'article 49.3 de la Constitution, qui permet l'adoption d'un texte sans vote.
Sur cette réforme, Gérald Darmanin avait pour sa part dénoncé "le profond mépris de la valeur travail" d'une partie de la gauche, en l'accusant de chercher "à bordéliser le pays".
"Pour mettre notre système des retraites à l'équilibre, oui, il faut travailler plus. Il ne faut pas dire autre chose et l'assumer. Oui, il faut se lever tôt pour aller travailler, oui, il faut bosser à l'école", avait déclaré au Parisien M. Darmanin en fustigeant l'idée "gauchiste, bobo, d'une société sans travail, sans effort".