Biden annonce Antony Blinken, diplomate guitariste et francophone aux AE

Antony Blinken cache derrière son image policée de diplomate une passion pour la guitare et des tendances interventionnistes (Photo, AFP)
Antony Blinken cache derrière son image policée de diplomate une passion pour la guitare et des tendances interventionnistes (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mardi 24 novembre 2020

Biden annonce Antony Blinken, diplomate guitariste et francophone aux AE

  • Les années parisiennes d'Antony Blinken ont d'ailleurs vu l'éclosion de sa fibre musicale
  • « C'est le pays avec lequel j'ai grandi: des Etats-Unis jouant ce rôle si accueillant, unique et extraordinaire »

WASHINGTON : Nommé lundi par Joe Biden pour occuper le poste crucial de secrétaire d'Etat, le francophone Antony Blinken cache derrière son image policée de diplomate une passion pour la guitare et des tendances interventionnistes.

Conseiller de longue date du président élu, le futur chef de la diplomatie américaine aura fort à faire pour recoller auprès des alliés traditionnels des Etats-Unis les morceaux éparpillés sous Donald Trump.

Courtois et élégant sous sa chevelure poivre et sel, « Tony » Blinken, 58 ans, semble aux antipodes de son prédécesseur Mike Pompeo, beaucoup plus brut de décoffrage. 

« On peut difficilement faire plus affable, humble et discret que lui », estime son ami d'enfance Robert Malley, président de l'International Crisis Group. « Personne ne se souvient l'avoir jamais vu s'emporter ou avoir un accès de colère ». 

Antony Blinken, secrétaire d'Etat adjoint sous la présidence de Barack Obama, s'est par le passé prononcé en faveur d'interventions militaires américaines au nom des droits humains. 

« Les superpuissances ne bluffent pas », aurait-il mis en garde à plusieurs reprises sur le dossier syrien, dans lequel le président Obama a finalement décidé de s'impliquer de façon limitée. 

L'ancien numéro deux du département d'Etat américain en a gardé une certaine amertume. « Nous avons échoué à empêcher une horrible tragédie humaine », a-t-il regretté en mai dernier dans un entretien à la chaîne CBS. « C'est quelque chose que je n'oublierai jamais ».

Ballades rock

Ce fort attachement aux droits humains tient certainement pour beaucoup à son beau-père, Samuel Pisar, l'un des plus jeunes rescapés de la Shoah.

Avocat de renom spécialisé dans les relations entre les Occidentaux et le bloc soviétique, ce natif de Pologne s'est installé avec sa famille à Paris, où Antony Blinken a été scolarisé à la prestigieuse école Jeannine Manuel alors que les Etats-Unis s'embourbaient dans la guerre du Vietnam.

« Tony, en tant qu'Américain, était très attaché à ses valeurs et à son identité, mais il vivait dans un pays étranger et était donc contraint de voir le monde à travers ce prisme à une époque où les Etats-Unis n'étaient pas forcément très populaires », témoigne son ami d'enfance Robert Malley. 

Le père biologique du futur chef de la diplomatie américaine est un important banquier d'affaires et sa mère, Judith Pisar, a dirigé pendant des années le Centre américain de Paris, une institution culturelle et artistique. 

Les années parisiennes d'Antony Blinken ont d'ailleurs vu l'éclosion de sa fibre musicale. Il s'est essayé au jazz et pris de passion pour le rock, au point de citer les Pink Floyd dans l'album photo d'une de ses promotions au lycée.

Cette passion l'a suivi à Washington, où le guitariste a joué dans un groupe reprenant les classiques des Beatles et plus récemment mis à profit son temps libre pendant la pandémie pour composer ses propres morceaux. Avec un succès très relatif. 

Une cinquantaine de personnes écoutent en moyenne chaque mois sur la plateforme Spotify les deux chansons d'ABlinken -- son « nom d'artiste » --, des ballades rock agrémentées de sa voix de ténor.

« God bless America »

Antony Blinken a étudié à l'université de Harvard avant de faire carrière dans le droit puis en politique, travaillant notamment pour la commission des affaires étrangères du Sénat lorsque Joe Biden en était membre.   

Il a confié lors d'une conférence en 2017 avoir été profondément influencé par l'histoire de son beau-père, qui a survécu aux camps d'Auschwitz et de Dachau avant de parvenir à s'enfuir pendant une marche de la mort.

Caché dans la forêt pendant deux jours, le jeune homme avait alors entendu le grondement menaçant d'un tank se rapprocher. A son grand soulagement, un soldat américain en était sorti. 

« Il s'est mis à genoux et a prononcé les seuls trois mots d'anglais qu'il connaissait, appris par sa mère: 'God bless America' », « Que Dieu bénisse l'Amérique », a raconté Antony Blinken. « Le GI l'a soulevé et l'a fait entrer dans le tank -- et métaphoriquement aux Etats-Unis et vers la liberté ».

« C'est le pays avec lequel j'ai grandi: des Etats-Unis jouant ce rôle si accueillant, unique et extraordinaire », a ajouté celui qui en deviendra bientôt le plus haut diplomate.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Short Url
  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Short Url
  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Short Url
  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.