NEW DELHI : Le Premier ministre indien Narendra Modi a défendu mercredi son bilan après avoir été critiqué pour sa proximité avec le magnat Gautam Adani, dont l'empire commercial est secoué par des allégations de fraude.
Le groupe appartenant au magnat Gautam Adani a perdu jusqu'à environ 120 milliards de dollars en valeur depuis la publication du rapport Hindenburg Research le 24 janvier, faisant état de "manipulation éhontée des actions" et de "fraude comptable sur plusieurs décennies".
Le cours s'est largement repris ces derniers jours après l'annonce de son intention de rembourser 1,1 milliard de dollars de prêts anticipés, une décision destinée à rassurer les investisseurs. Le navire amiral du groupe, Adani Enterprises, a augmenté de 23% mercredi.
Le principal parti d'opposition indien, le Congrès, accuse Modi d'avoir encouragé l'ascension rapide d'Adani, permettant au milliardaire, originaire comme lui de l'État du Gujarat, de remporter injustement des contrats et d'éviter un contrôle approprié.
M. Modi a évité d'évoquer directement le sujet, mais a affirmé devant le parlement que le peuple indien était convaincu de l'intégrité de son gouvernement.
"Les gens savent que Modi les a aidés en temps de crise. Comment voulez-vous qu'ils acceptent vos déclarations abusives et vos allégations?", a affirmé le Premier ministre indien.
"La confiance de millions de personnes est mon bouclier protecteur, elle ne peut être brisée par vos déclarations abusives et vos allégations", a-t-il insisté.
Lundi, les participants à des manifestations, notamment à New Delhi et à Bombay, organisées par le Congrès ont exigé que la Banque centrale et les autorités de régulation diligentent une "enquête sérieuse" sur les accusations de fraude en question.
Le Congrès estime que les liens étroits de M. Adani avec le Premier ministre Narendra Modi lui ont permis de remporter des contrats de manière déloyale et d'éviter une surveillance appropriée.
Hindenburg a accusé Adani d'un "stratagème effronté de manipulation d'actions et de fraude comptable" dans "la plus grande escroquerie de l'histoire de l'entreprise".
Le conglomérat a rejeté les allégations comme une attaque "malveillante" contre sa réputation.