PARIS: Le gouvernement algérien, qui cherche à diversifier son économie, accorde un soutien important au secteur de l’industrie. Il dispose en effet d’importants atouts : coûts de production très compétitifs, disponibilité de la main-d’œuvre et des ressources énergétiques, augmentation significative des investissements publics et privés.
Parmi les filières industrielles mises en avant, il y a l’industrie du ciment. En effet, les cimenteries algériennes ont enregistré une augmentation de la production qui permet de couvrir les besoins du pays et de réserver une part importante à l’exportation.
Le vent en poupe
Les exportations du ciment algérien ont le vent en poupe. Dans un marché mondial très concurrentiel, l’Algérie se classe première en Afrique et deuxième dans le bassin méditerranéen en matière d’exportation de ciment et de clinker. «Avec 1,05 million de tonnes, elle se situe à la deuxième place au classement des pays fournisseurs, derrière la Turquie. […] Les cimentiers algériens ont fait une percée sur le marché européen à partir de 2019, année pendant laquelle ils ont pu y placer plus de 288 000 tonnes», affirme Business France Algérie. Le pays, avec 11% des parts de marché, occupe la deuxième position après la Turquie, qui, elle, occupe la pole position avec 44% des parts en matière d’exportation vers l’Union européenne.
Interrogé par Arab News en français sur l’évolution des exportations de ciment et de clinker en Algérie, Hafid Aouchiche, directeur des exportations et des relations publiques de LafargeHolcim Algérie, nous explique: «Le bond significatif de cette industrie sur le marché international s’explique par l’aspect compétitif de la production et par les orientations des pouvoirs publics.» En effet, ces derniers «soutiennent les opérations d’exportation de produits hors hydrocarbures». M. Aouchiche précise que l’Algérie est passée de 400 000 tonnes à 10 millions de tonnes en quatre ans.
L’Algérie se classe première en Afrique et deuxième dans le bassin méditerranéen en matière d’exportation de ciment et de clinker.
«Pour sa part, LafargeHolcim Algérie a exporté 3,2 millions de tonnes et s’est distinguée par l’exportation du produit fini, le ciment, dès juillet 2022. Nous travaillons pour basculer de l’export du clinker [produit semi-fini] vers le ciment [produit fini].» M. Aouchiche ajoute que les destinations des exportations concernent l’Afrique de l’Ouest, l’Amérique du Nord et l’Amérique latine, l’Europe et l’Asie.
Il affirme que «la capacité de production du ciment en Algérie dépasse 40 millions de tonnes et que, avec le fléchissement de la consommation locale, estimée à 17 millions de tonnes en 2022, la part de l’excédent réservé à l’exportation sera importante. «L’ambition de l’entreprise pour 2023 est de dépasser les 4 millions de tonnes d’exportation en poussant significativement les exports de ciment par rapport à ceux de clinker. «En 2021, la proportion du ciment dans nos exportations était de 15%. Nous comptons atteindre 40% en 2023», conclut-il.
Production et environnement
Très demandé sur le marché international, le ciment est produit par de nombreuses compagnies publiques et privées. Née d’un partenariat entre LafargeHolcim, leader mondial des matériaux de construction, et le groupe algérien Souakri, la société Ciment Lafarge Souakri (Cilas) dispose à Biskra d’une usine de production d’une capacité de 3 millions de tonnes.
Pour Abdenour Souakri, président du conseil de surveillance de Cilas, l’Algérie pourrait exporter du ciment à hauteur d’un milliard de dollars au maximum (1 dollar = 0,92 euro) si des investissements supplémentaires sont consentis dans la logistique, et plus particulièrement dans la mise en place de silos de stockage. Selon lui, Cilas mise sur la diminution de l’empreinte carbone environnementale et sur la baisse de la consommation d’énergie avec l’acquisition d’équipements de production de dernière génération. Comme elle dispose de certifications en matière d’environnement, l’entreprise ambitionne désormais de produire et d’exporter un produit propre: le ciment vert.