Des centaines de tracteurs au coeur de Paris, démonstration de colère des agriculteurs

Plusieurs centaines de tracteurs ont défilé mercredi à Paris lors d'une manifestation d'agriculteurs dénonçant les restrictions d'usage de pesticides et d'autres obligations pesant sur leur secteur. (AFP)
Plusieurs centaines de tracteurs ont défilé mercredi à Paris lors d'une manifestation d'agriculteurs dénonçant les restrictions d'usage de pesticides et d'autres obligations pesant sur leur secteur. (AFP)
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Publié le Mercredi 08 février 2023

Des centaines de tracteurs au coeur de Paris, démonstration de colère des agriculteurs

  • Quelque 620 engins et 3 000 manifestants, selon le premier syndicat agricole, sont partis de la Porte de Versailles, encadrés par de nombreux policiers
  • Déclencheur de la mobilisation: la décision du gouvernement, le 23 janvier, de renoncer à délivrer une dérogation permettant de recourir aux néonicotinoïdes pour la culture de la betterave sucrière

PARIS: "On nous met plus de contraintes et on nous dit +démerdez-vous+": juchés sur leurs tracteurs, plus d'un millier d'agriculteurs ont défilé mercredi à Paris contre les restrictions d'usage des pesticides et d'autres contraintes, une première depuis plus de trois ans.

Quelque 620 engins et 3 000 manifestants, selon le premier syndicat agricole, sont partis de la Porte de Versailles, encadrés par de nombreux policiers.

"Ca me gonfle de venir en tracteur dans Paris", s'impatiente Mathieu Beaudoin, céréalier de 38 ans, à bord de son engin secoué par les pavés, avec la tour Eiffel en ligne de mire. Les agriculteurs doivent être irréprochables, mais la population "n'achète pas nos produits" et ne "veut pas payer plus", regrette-t-il.

Déclencheur de la mobilisation: la décision du gouvernement, le 23 janvier, de renoncer à délivrer une dérogation permettant de recourir aux néonicotinoïdes pour la culture de la betterave sucrière, conformément à une décision de la Cour de justice de l'Union européenne saluée par les ONG environnementales.

Depuis quelques mois, les agriculteurs dénoncent aussi la hausse de leurs coûts face à la flambée des prix de l'énergie et réclament de pouvoir stocker de l'eau pour irriguer leurs cultures.

Leur précédente mobilisation d'envergure - des opérations escargot sur le périphérique-, remontait à novembre 2019, pour dénoncer un durcissement des règles concernant l'épandage de pesticides de synthèse.

Cette fois, c'est la section FNSEA du Grand Bassin parisien, rejointe par la fédération nationale et le syndicat des planteurs de betteraves CGB qui ont appelé à la mobilisation, jusqu'au 20 février dans toute la France.

«Pression environnementaliste»

Après un pic de 425 km de bouchons en région parisienne vers 09H00 provoqué en partie par ce mouvement, les embouteillages cumulés se sont ensuite réduits pour n'être plus que légèrement au-dessus de leur moyenne habituelle en cette journée de grève à la SNCF.

Grégoire Bouillant, céréalier de 40 ans se réclamant de l'agriculture "raisonnée", est parti vers 5 heures du matin de sa ferme du Val-d'Oise pour arriver, à 20km/h, à la Porte de Versailles, où se tiendra dans moins d'un mois le Salon international de l'agriculture.

Il dénonce une "pression environnementaliste" et des "mesures qui ne cessent de s'empiler en notre défaveur".

Juchée sur un conteneur garni de bottes de paille et de cagettes de pommes, la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, a affirmé que l'agriculture ne pouvait se passer de la chimie. "Jamais il n'a été autant question de souveraineté alimentaire, jamais il y a eu autant d'interdictions sans solutions", a-t-elle estimé.

Drapeaux syndicaux et affichettes "mon métier respecte la nature, stop aux écologies abusives" ont fleuri sur les vitres des tracteurs pris en photo par de nombreux passants. Une trentaine d'élus, dont le président LR des Hauts-de-France Xavier Bertrand, étaient également présents.

"Il n'est pas question de faire les mêmes conneries sur l'agriculture" que sur le nucléaire, a assené Xavier Bertrand depuis la tribune.

Les agriculteurs s'apprêtaient à se disperser en milieu d'après-midi.

«Indemnisation totale»

Le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau a reçu dans la matinée une délégation de manifestants "pour échanger sur les défis auxquels ils sont confrontés et l'avenir des filières agricoles", selon un communiqué. Il réunira jeudi la filière betterave pour "présenter un plan d'actions et de soutien en réponse à la décision" européenne.

Selon Franck Sander, président du CGB, présent aux Invalides, le ministre a promis que les betteraviers recevraient une "indemnisation totale" en cas de perte de rendements due à la jaunisse, récoltant de maigres applaudissements.

Les néonicotinoïdes, insecticides toxiques pour les abeilles interdits depuis 2018, bénéficiaient d'une dérogation depuis deux ans ce qui permettait de les appliquer préventivement sur les semences de betteraves pour les prémunir de la jaunisse, propagée par des pucerons.

"Comme utilisateur de néonicotinoïdes, je n'ai pas l'impression d'empoisonner le monde", s'agace le cultivateur et militant syndical Damien Greffin, qualifiant la rencontre avec le ministre de "moyenne", avant de conclure: "rendez-vous au Salon de l'agriculture".

La Confédération paysanne, troisième syndicat, a elle déploré que certains manifestent "pour continuer à utiliser des néonicotinoïdes et refuser toute avancée écologique".


Condamnation de Marine Le Pen: Macron rappelle au gouvernement l'indépendance de la justice

Le président français Emmanuel Macron (Photo AFP)
Le président français Emmanuel Macron (Photo AFP)
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  • Le président français Emmanuel Macron a « rappelé » que l'autorité judiciaire est indépendante et que les magistrats doivent être protégés
  • Le chef de l'État a également affirmé que « tous les justiciables ont droit au recours ».

PARIS : Mercredi en Conseil des ministres, le président français Emmanuel Macron a « rappelé » que l'autorité judiciaire est indépendante et que les magistrats doivent être protégés, après la condamnation de la cheffe de l'extrême droite Marine Le Pen qui a suscité des attaques contre les juges, ont rapporté des participants.

Le chef de l'État a également affirmé que « tous les justiciables ont droit au recours », selon ces sources. La justice a déjà fait savoir qu'un nouveau procès en appel pourrait se tenir dans des délais qui laissent une porte ouverte à une éventuelle candidature présidentielle en 2027 de la leader du Rassemblement national (RN), principale formation d'extrême droite française. 

Devant la presse, à l'issue du Conseil des ministres, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas a rapporté mercredi les propos du chef de l'État.

« La première chose qu'il a rappelée, a poursuivi Mme Primas, est que la justice est évidemment indépendante et prend ses décisions en toute indépendance, et qu'il faut donc la respecter comme l'un des piliers de notre démocratie. La première, a-t-elle dit, est que la justice est indépendante et qu'elle prend ses décisions en toute indépendance et qu'il faut donc la respecter comme un pilier de notre démocratie.

« La troisième chose, pour rappeler que les menaces qui sont faites à l'encontre des magistrats sont absolument insupportables et intolérables, puisque nous sommes encore une fois dans une démocratie. Et la justice est tout à fait indépendante et doit être respectée », a-t-elle ajouté.

« Et la troisième chose, pour rappeler que chacun a le droit à une justice équivalente et que le droit est le même pour tous. »


Bac: l'épreuve de maths en première se précise pour l'an prochain

La ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Elisabeth Borne, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une visite à l'école élémentaire Claude-Monnet à Rueil-Malmaison, en banlieue parisienne, le 28 mars 2025. (Photo Thomas SAMSON / AFP)
La ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Elisabeth Borne, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une visite à l'école élémentaire Claude-Monnet à Rueil-Malmaison, en banlieue parisienne, le 28 mars 2025. (Photo Thomas SAMSON / AFP)
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  • Le Conseil supérieur de l'éducation (CSE, qui rassemble syndicats, associations de parents, collectivités, etc.) a majoritairement voté contre le projet de décret et d'arrêté
  • L'ex-ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, avait annoncé en décembre 2023 la création de cet examen sur le modèle de l'épreuve anticipée de français pour le baccalauréat en fin de première,

PARIS : Le projet d'épreuve de mathématiques en classe de première pour l'an prochain, qui vise à mettre en œuvre le « choc des savoirs » annoncé par l'ex-ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal, a été présenté mardi devant une instance consultative de l'Éducation nationale, étape-clé avant sa publication.

Le Conseil supérieur de l'éducation (CSE, qui rassemble syndicats, associations de parents, collectivités, etc.) a majoritairement voté contre le projet de décret et d'arrêté instaurant cette « épreuve terminale de culture mathématique aux baccalauréats général et technologique ».

Ils ont recueilli 0 voix pour, 27 contre, 31 abstentions et 4 refus de prendre part au vote (l'administration ne votant pas dans cette instance), un vote indicatif qui n'empêche pas la mise en œuvre de la réforme, selon des sources syndicales.

Cette épreuve écrite d'une durée de deux heures, qui entrera en vigueur au printemps 2026, sera « affectée d'un coefficient 2 » (points pris sur l’épreuve du Grand oral en terminale), selon ces textes, consultés par l'AFP.

L'ex-ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, avait annoncé en décembre 2023 la création de cet examen sur le modèle de l'épreuve anticipée de français pour le baccalauréat en fin de première, un projet confirmé en novembre 2024 par sa successeure, Anne Genetet.

Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, principal syndicat du second degré (collèges et lycées), qualifie auprès de l'AFP la mesure de « rafistolage supplémentaire du bac Blanquer », décidé en 2019 par l'ex-ministre Jean-Michel Blanquer.

Pour Jérôme Fournier, secrétaire national du SE Unsa, la nouvelle épreuve « alourdit la fin de l'année pour les élèves et les correcteurs ».

La première partie, qui est commune à tous les élèves, sera sous forme de QCM et pourrait être corrigée automatiquement, ce à quoi « de nombreuses organisations syndicales sont opposées », a-t-il ajouté, tandis que la deuxième partie devrait consister en des résolutions de problèmes.

Des projets de textes ont par ailleurs été votés au CSE relatif à « la mise en place du +parcours renforcé+ en classe de seconde générale et technologique » ou professionnelle à partir de la rentrée 2026, avec trois votes pour, 45 contre et 13 abstentions.

Mis en place par la ministre Élisabeth Borne, ce parcours est destiné aux élèves n’ayant pas obtenu le diplôme du brevet. Son organisation relèvera « de l’autonomie de l’établissement sur la base indicative de deux heures hebdomadaires sur tout ou partie de l’année », selon le projet d'arrêté.

Sophie Vénétitay déplore « une coquille vide » tandis que Tristan Brams (CFDT Éducation) regrette l'absence de « moyens supplémentaires ».  


Boualem Sansal fait appel de sa condamnation en Algérie, indique son avocat français

Son annonce intervient deux jours après un appel entre Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue entre les deux pays, au cours duquel le sort de Boualem Sansal a été évoqué. (AFP)
Son annonce intervient deux jours après un appel entre Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue entre les deux pays, au cours duquel le sort de Boualem Sansal a été évoqué. (AFP)
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  • L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal a fait appel de sa condamnation à cinq ans de prison en Algérie, a indiqué à l'AFP mercredi son avocat français, François Zimeray
  • Cet appel, a précisé Me Zimeray, qui a appelé à un "geste humanitaire" pour libérer son client âgé de 80 ans, n'empêche pas de le gracier

PARIS: L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal a fait appel de sa condamnation à cinq ans de prison en Algérie, a indiqué à l'AFP mercredi son avocat français, François Zimeray.

Cet appel, a précisé Me Zimeray, qui a appelé à un "geste humanitaire" pour libérer son client âgé de 80 ans, n'empêche pas de le gracier. Son annonce intervient deux jours après un appel entre Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue entre les deux pays, au cours duquel le sort de Boualem Sansal a été évoqué.