PARIS: Le Français Benjamin Brière, détenu en Iran depuis fin mai 2020 et condamné à huit ans de prison, a entamé une grève de la faim le 28 janvier, ont annoncé lundi sa soeur Blandine Brière et son avocat, Me Philippe Valent.
"La démarche de Benjamin (...) est la seule arme avec laquelle il puisse lutter", a déploré sa soeur.
Benjamin Brière est détenu "pour des faits d'espionnage inexistants - au terme d'une parodie de procès intenté par les gardiens de la Révolution", a accusé son avocat dans un communiqué, ajoutant que son client était dans "l'attente hypothétique de la révision de son procès inique, conscient de n'être que l'otage des politiques iraniens".
L'avocat souligne que son client est "à bout de forces mentales et physiques" alors que sa prison "sinistre" est un "haut lieu d'exécutions extrajudiciaires".
Sa famille et ses soutiens se disent profondément inquiets de cette grève de la faim, alors que Benjamin Brière est détenu "depuis bientôt trois ans dans des conditions d'une exceptionnelle dureté".
Son avocat a également déploré le fait que les droits de son client sont "quotidiennement bafoués". "Cette démarche semble être la seule arme avec laquelle il puisse lutter contre l'absurdité et la dureté de sa situation", estime-t-il.
La France dénonce sans relâche depuis des mois "la diplomatie des otages" menée par le régime iranien. En vain.
Au total, sept Français sont détenus en Iran.
"Benjamin Brière perd chaque jour un peu plus espoir de sortir de cette captivité", a également réagi Me Valent, constatant que "les réponses politiques actuelles ne donnent pas de résultat".
Il exhorte à rendre le régime iranien "comptable des conséquences sur l'intégrité physique et morale de Benjamin Brière, qui met son existence en danger au nom d'une liberté qu'il doit recouvrer".
Benjamin Brière avait déjà entamé une grève de la faim en décembre 2021.
Bernard Phelan, Franco-irlandais détenu depuis le 1er octobre, avait lui aussi entamé une grève de la faim et de la soif début janvier, avant de la suspendre à la demande de sa famille inquiète d'une issue fatale face à des autorités iraniennes inflexibles.