Blinken reporte sa visite à Pékin à cause du ballon chinois dans le ciel américain

La visite en Chine d'Antony Blinken aurait été la première d'un secrétaire d'Etat américain depuis octobre 2018 (Photo, AFP).
La visite en Chine d'Antony Blinken aurait été la première d'un secrétaire d'Etat américain depuis octobre 2018 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 04 février 2023

Blinken reporte sa visite à Pékin à cause du ballon chinois dans le ciel américain

  • Le Pentagone avait annoncé la veille avoir détecté un aérostat de grande taille au-dessus des Etats-Unis
  • La visite d'Antony Blinken à Pékin, prévue dimanche et lundi, est donc «reportée» et sera reprogrammée quand «les conditions seront réunies»

WASHINGTON: Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a reporté vendredi une rare visite prévue à Pékin qui était censée apaiser les tensions avec le rival chinois, en raison de la présence d'un présumé ballon espion chinois dans l'espace aérien des Etats-Unis.

Les autorités chinoises ont beau eu à exprimer leurs "regrets" pour cette intrusion "involontaire" selon elles, Washington a jugé l'affront "inacceptable" et décidé in extremis d'annuler le déplacement du secrétaire d'Etat américain qui était prévu dimanche et lundi.

M. Blinken en a fait directement part au directeur du ministère chinois des Affaires étrangères Wang Yi, prenant note des "regrets" exprimés par la Chine mais dénonçant "un acte irresponsable et une violation claire de la souveraineté des Etats-Unis qui sape l'objectif du voyage".

"La priorité à présent c'est de faire en sorte que cet engin espion quitte notre espace aérien", a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse.

Dans le même temps, le chef de la diplomatie américaine s'est efforcé de calmer le jeu en assurant que sa visite serait reprogrammée quand "les conditions le permettront", insistant sur la nécessité de garder "les lignes de communication ouvertes" avec Pékin.

"Imaginez un instant ce qu'aurait été la réaction en Chine" s'ils étaient concernés, a-t-il relevé.

Le Pentagone avait annoncé jeudi avoir détecté un aérostat de grande taille au-dessus des Etats-Unis, et avait assuré n'avoir aucun doute sur sa provenance chinoise et son usage à des fins d'espionnage.

Pékin, qui avait d'abord appelé à ne pas "monter en épingle" cette affaire, a reconnu vendredi qu'il s'agissait bien d'un appareil venu de Chine.

Mais "c'est un aéronef civil, utilisé à des fins de recherches, principalement météorologiques", a assuré un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères dans un communiqué.

Affecté par les vents, ce ballon "a dévié de sa trajectoire", a-t-il ajouté, en exprimant les "regrets" de son pays pour cette violation "involontaire" de l'espace aérien américain.

Missiles nucléaires 

"Je peux vous dire que le ballon se dirige vers l'est et se trouve actuellement au-dessus du centre des Etats-Unis" à quelque 18.000 mètres d'altitude et qu'il devrait rester sur le territoire américain encore "quelques jours", a fait savoir vendredi le porte-parole du Pentagone Pat Ryder lors d'un point presse.

Il a réitéré que le ballon, "manoeuvrable", naviguait au-dessus du trafic aérien commercial et ne présentait "pas de menace militaire ou physique pour les personnes au sol".

Le porte-parole s'est refusé cependant à détailler explicitement si les mouvements de l'engin étaient téléguidés.

Selon les médias américains, le ballon a survolé les îles Aléoutiennes dans le nord de l'océan Pacifique, puis a traversé l'espace aérien canadien, avant d'entrer aux Etats-Unis il y a environ deux jours.

Il a notamment volé au-dessus de l'Etat du Montana (ouest), qui abrite des silos de missiles nucléaires, où des avions de chasse se sont approchés de lui, avait indiqué jeudi un haut responsable du Pentagone sous couvert d'anonymat.

Il a été décidé de ne pas l'abattre, en raison des risques posés par d'éventuels débris pour les personnes au sol, a-t-il ajouté, tout en jugeant "limitée" sa capacité à collecter des informations.

«Abattez ce ballon»

"Le Canada prend des mesures pour assurer la sécurité de son espace aérien", a déclaré de son côté vendredi le ministère de la Défense dans un communiqué.

Ce n'est pas la première fois que l'armée américaine constate une telle intrusion, mais cet aéronef est resté plus longtemps que d'autres dans l'espace aérien américain.

L'incident a suscité de vives réactions au sein de la classe politique aux Etats-Unis.

"Cette violation de la souveraineté américaine (...) montre que les signes récents d'ouverture" de la part des autorités chinoises "ne reflètent pas un changement réel de politique", ont notamment commenté les chefs républicain et démocrate d'une commission parlementaire sur la Chine, Mike Gallagher et Raja Krishnamoorthi.

"Abattez ce ballon!", a exhorté l'ancien président républicain Donald Trump sur Truth Social, tout comme nombre d'élus de l'opposition républicaine.

La visite en Chine d'Antony Blinken aurait été la première d'un secrétaire d'Etat américain depuis octobre 2018.

Elle devait permettre aux deux superpuissances d'éviter que les vives tensions qui les opposent ne dégénèrent en conflit ouvert.

Parmi les nombreux sujets de contentieux figurent Taïwan, que la Chine revendique comme faisant partie intégrante de son territoire, et les activités de Pékin en mer de Chine méridionale.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.