NEW YORK: La justice new-yorkaise a restitué jeudi à l'Italie 14 oeuvres d'art pillées et volées, certaines datant de l'Antiquité romaine et grecque, d'une valeur de 2,5 millions de dollars et qui ont fait l'objet d'un trafic international jusqu'aux Etats-Unis.
La justice de l'Etat de New York mène depuis plus de deux ans une vaste campagne de restitution d'antiquités pillées dans une vingtaine de pays, qui ont atterri dans des musées et galeries de la mégapole, dont le prestigieux Metropolitan Museum of Art.
Sous l'égide du procureur de l'arrondissement de Manhattan, Alvin Bragg, plus de 700 pièces d'une valeur de plus de 100 millions de dollars ont été rendues depuis un an à 17 pays, dont le Cambodge, l'Inde, le Pakistan, l'Egypte, l'Irak, la Grèce ou l'Italie.
Les 14 oeuvres -- certaines vieilles de 2.600 ans -- restituées jeudi, lors d'une cérémonie avec le consul général d'Italie Fabrizio Di Michele et les carabiniers italiens, font partie d'un lot de 214 pièces (d'une valeur totale de 35 millions de dollars) rendu à Rome ces sept derniers mois, se sont félicités dans un communiqué les services du procureur Bragg.
Le parquet de l'arrondissement de Manhattan dispose depuis 2017 d'une unité de lutte contre le trafic international d'antiquités.
Car New York en est une plaque tournante depuis des décennies.
Selon le communiqué, les 14 oeuvres rendues -- dont une pièce en argent Tétradrachme de Naxos en Sicile de 430 avant J.C. et une tête en marbre de l'empereur Hadrien de 200 après J.C. -- "avaient été volées et fait l'objet d'un trafic par les trafiquants d'art (italiens) connus Giacomo Medici et Giovanni Franco Becchina et Robert Hecht", marchand d'art américain basé à Paris mort en 2012.
Ces hommes "comptaient sur des gangs de pilleurs de tombes pour voler sur des sites archéologiques bien choisis car mal protégés, autour de la Méditerranée", a dénoncé la justice new-yorkaise.
Le cas le plus emblématique des trafiquants d'art à New York est le collectionneur Michael Steinhardt, qui a dû restituer en 2021 environ 180 antiquités volées ces dernières décennies, d'une valeur de 70 millions de dollars.
Un accord à l'amiable avec la justice américaine lui a permis d'échapper à une inculpation mais lui interdit à vie d'acquérir des oeuvres sur le marché licite de l'art.