Le réalisateur iranien emprisonné Jafar Panahi entame une grève de la faim

Âgé de 62 ans, Jafar Pahani a été arrêté le 11 juillet et a été contraint de purger une peine de six ans de prison prononcée en 2010 pour «propagande contre le système» (Dossier, AFP).
Âgé de 62 ans, Jafar Pahani a été arrêté le 11 juillet et a été contraint de purger une peine de six ans de prison prononcée en 2010 pour «propagande contre le système» (Dossier, AFP).
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Publié le Vendredi 03 février 2023

Le réalisateur iranien emprisonné Jafar Panahi entame une grève de la faim

  • Malgré des espoirs pour sa libération le mois dernier, Jafar Pahani reste détenu à la prison d'Evin à Téhéran
  • «Aujourd'hui, comme beaucoup de personnes piégées en Iran, je n'ai d'autre choix que de protester contre ce comportement inhumain», a-t-il déclaré

PARIS: Le réalisateur iranien primé Jafar Panahi, emprisonné à Téhéran depuis six mois, affirme avoir entamé une grève de la faim pour protester contre les conditions de sa détention, selon une déclaration publiée jeudi par sa femme.

Jafar Panahi, dont les films ont été primés dans plusieurs festivals de cinéma européens, a été arrêté en juillet avant même le début de la vague d'actions de protestation qui secoue le régime iranien depuis le mois de septembre.

Malgré des espoirs pour sa libération le mois dernier, Jafar Pahani reste détenu à la prison d'Evin à Téhéran.

"Aujourd'hui, comme beaucoup de personnes piégées en Iran, je n'ai d'autre choix que de protester contre ce comportement inhumain avec ce que j'ai de plus cher : ma vie", a-t-il dit. "Je refuserai de manger et de boire et de prendre tout médicament jusqu'à ma libération", a dit le cinéaste, dont la grève de la faim a commencé le 1er février.

"Je resterai dans cet état jusqu'à ce que, peut-être, mon corps sans vie soit libéré de prison", a-t-il ajouté.

Âgé de 62 ans, Jafar Pahani a été arrêté le 11 juillet et a été contraint de purger une peine de six ans de prison prononcée en 2010 pour "propagande contre le système".

Mais le 15 octobre, la Cour suprême a annulé la condamnation et ordonné un nouveau procès, laissant naître chez ses avocats un espoir de libération.

«Lutte non-violente»
Jafar Panahi a gagné un Lion d'or à la Mostra de Venise en 2000 pour son film "Le Cercle". En 2015, il a été récompensé d'un Ours d'or à Berlin pour "Taxi Téhéran" et, en 2018, il a remporté le prix du meilleur scénario pour "Trois Visages" au Festival de Cannes.

Sur Twitter, cette institution du cinéma "lui réaffirme tout son soutien en appelant, comme de nombreux artistes, festivals et organisations à travers le monde, à sa libération immédiate".

"Ce cri pour la Liberté nous oblige collectivement" ont souligné l'ARP et la SRF, deux collectifs de cinéastes français.

"Nous sommes solidaires des Iraniens qui combattent pour leurs droits, condamnons cette arrestation et appelons à sa libération", a écrit le Festival du Film International de Berlin sur Twitter.

Le dernier film de Jafar Panahi, "Aucun Ours", qui, comme la plupart de ses œuvres récentes, le met directement en scène, a été projeté en 2022 à la Mostra de Venise alors qu'il était déjà emprisonné. Le film a remporté le prix spécial du jury.

Son arrestation en juillet est intervenue après qu'il avait assisté à l'audience au tribunal d'un autre réalisateur, Mohammad Rasoulof, interpellé quelques jours auparavant.

Ce dernier a été libéré de prison le 7 janvier après avoir bénéficié d'une permission de deux semaines pour raisons de santé.

Des personnalités du monde du cinéma figurent parmi les milliers de personnes arrêtées en Iran dans le cadre de la répression des manifestations déclenchées par la mort en détention de Mahsa Amini, une jeune Kurde iranienne arrêtée pour avoir prétendument enfreint le code vestimentaire strict imposé aux femmes.

L'actrice Taraneh Alidoosti, qui a diffusé des images d'elle ne portant pas de voile islamique, faisait partie des détenues avant d'être libérée au début du mois de janvier après presque trois semaines de détention.

Signe des dangers encourus par les grévistes de la faim, des militants des droits de l'Homme ont rendu publiques jeudi des photos du corps émacié du militant et médecin Farhad Meysami, condamné a cinq ans de prison et qui refuse de s'alimenter.

"Cette image douloureuse est un symbole de la lutte non violente du peuple iranien pour obtenir les droits fondamentaux de l'Homme", a déclaré Mahmood Amiry Moghaddam, le directeur de l'ONG Iran Human Rights qui a son siège en Novège, affirmant que Farhad Meysami était en grève de la faim depuis le mois d'octobre.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.