PARIS: Des centaines de personnalités internationales, de lauréats du prix Nobel à des acteurs, ont publié mercredi un appel commun appelant au soutien "sans faille" des Iraniens qui protestent contre le régime de leur pays et défient la répression.
Publiée par l'ONG américaine Freedom House, cet appel estime que "le triomphe de la liberté en Iran pourrait relancer la vague mondiale de démocratisation qui était si forte à la fin du XXe siècle, mais qui s'est affaiblie face à la contre-attaque autoritaire".
Signée par 480 personnalités, dont l'écrivaine bélarusse lauréate du prix Nobel Svetlana Alexievich, l'ancienne secrétaire d'État américaine Hillary Clinton et l'acteur Richard Gere, la déclaration souligne que les manifestants "méritent un soutien sans faille de la part des amoureux de la liberté dans le monde".
Leur victoire "serait synonyme de délivrance d'un régime qui nie les élections libres, la liberté d'expression, l'application juste de la loi et la liberté personnelle dans des domaines aussi simples que le choix d'un vêtement", indique la déclaration.
Cet appel souligne également que "la fin du système de misogynie de la République Islamique constituerait un tournant mondial dans la longue marche vers un monde où les femmes seraient traitées de manière égale".
La vague de protestations contre le régime théocratique iranien a éclaté à la suite de la mort de Mahsa Amini en septembre 2022. Le jeune femme avait été arrêtée pour avoir prétendument enfreint le code vestimentaire strict des femmes.
Les actions de défiance envers le régime se sont poursuivies depuis, malgré une répression féroce qui s'est traduite par l'exécution de quatre hommes et l'arrestation d'au moins 14.000 personnes, d'après les Nations unies.
Parmi les personnalités iraniennes qui ont signé la déclaration figurent certains des exilés soutenant le plus le mouvement de protestation, tels la dissidente installée aux États-Unis Masih Alinejad, l'actrice Golshifteh Farahani qui vit en France, le footballeur Ali Karimi et le fils du shah évincé Reza Pahlavi.
La déclaration indique que les gouvernements doivent prendre des sanctions contre tous les responsables iraniens impliqués dans les répressions, y compris l'ayatollah Ali Khamenei, et que les Gardiens de la révolution doivent être classés comme organisation terroriste.
Les signataires appellent aussi les responsables des "gouvernements démocratiques" à "recevoir les dirigeants de l'opposition" iranienne dans des "réunions annoncées publiquement".
Le président de l'ONG Freedom House Michael Abramowitz a affirmé que cette déclaration "montre l'unité remarquable d'une large coalition provenant du monde entier, de tous bords politiques et de tous les segments de la société."