Il y a dix ans, le début du Printemps arabe qui a fait «rêver» la région

En Tunisie, le chômage, l'inflation et les inégalités, qui ont mis le feu aux poudres, continuent de consumer les rêves et la classe politique se déchire (Photo, AFP)
En Tunisie, le chômage, l'inflation et les inégalités, qui ont mis le feu aux poudres, continuent de consumer les rêves et la classe politique se déchire (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 23 novembre 2020

Il y a dix ans, le début du Printemps arabe qui a fait «rêver» la région

  • La Tunisie est le seul pays touché par le Printemps arabe à avoir poursuivi son chemin, avec l'adoption d'une nouvelle Constitution et des élections démocratiques
  • En Libye, en Syrie ou au Yémen, les conflits entraînés par l'affaiblissement du pouvoir central continuent de faire des ravages

TUNIS : « La révolution m'a montré que tout était possible »: Ameni Ghimaji avait tout juste 18 ans quand elle a participé à la manifestation monstre à Tunis qui a chassé Ben Ali du pouvoir, le 14 janvier 2011, précipitant la chute d'autres dictateurs arabes.  

Qui aurait imaginé que l'immolation d'un vendeur ambulant un mois plus tôt, le 17 décembre, à Sidi Bouzid dans une région marginalisée de Tunisie, allait être l'étincelle d'un mouvement de contestation populaire historique dans la région?

Photographiée le poing levé, hurlant sa colère contre un régime autoritaire, népotique et corrompu, Ameni Ghimaji a incarné une révolution pacifique de la jeunesse en faisant la Une des journaux lors de la fuite de Zine El Abidine Ben Ali.

« On n'avait aucun plan d'avenir, mais on était sûrs d'une chose: tout valait mieux que ça », souligne Ameni, employée dans le secteur culturel.

De Tunis à Tripoli, en passant par l'Egypte ou la Syrie, la vague de manifestations, régulièrement accusées d'avoir ouvert la voie au chaos ou à davantage de pauvreté, reste pour ceux qui y ont participé une parenthèse enchantée qui a semé des graines d'espoir.

« Revanche »

« C'était une revanche: depuis mes 18 ans je subissais les harcèlements, la prison », explique l'avocat tunisien de gauche Abdennaceur Aouini, à l'époque âgé de 40 ans, dont les images en train de fêter la fuite de Ben Ali en défiant le couvre-feu à deux pas du ministère de l'Intérieur ont fait le tour du web.

Aujourd'hui, il reconnaît être « déçu ».

En Tunisie, le chômage, l'inflation et les inégalités, qui ont mis le feu aux poudres, continuent de consumer les rêves et la classe politique se déchire. 

Mais « il y a toujours de l'espoir. J'étais dans le rêve, maintenant je suis dans la raison », dit-il.

La jeune cyberdissidente tunisienne Houeïda Anouar animait des forums internet qui ont alimenté la contestation. En ce mois de janvier 2011, elle se savait recherchée et quand elle sortait, avait la peur au ventre.

« Les gens pensaient que le départ de Ben Ali allait régler les choses mais il faut 20, 30 ans », dit-elle. « Je ne suis pas sûre de voir de mon vivant une Tunisie avec une scène politique digne de ce nom, mais je suis optimiste, il n'y a pas de retour en arrière possible sur les libertés, la pluralité politique ». 

« Lorsque l'on regarde l'Egypte », où une chape de plomb est retombée, « on mesure le chemin déjà parcouru » chez nous, souligne-t-elle.

La Tunisie est le seul pays touché par le Printemps arabe à avoir poursuivi son chemin, avec l'adoption d'une nouvelle Constitution et des élections démocratiques.

« J'y crois encore »

En Egypte, après trois années troublées et la destitution d'un président islamiste par l'armée, un régime au moins aussi répressif dirigé par le maréchal Abdel Fattah al-Sissi a remplacé celui de Hosni Moubarak.

« Dix ans après, les espérances sont toujours là, parmi la jeune génération, ceux qui étaient enfants au moment du soulèvement », dit Mohamed Lotfy, 39 ans, directeur de la Commission égyptienne pour les droits et la liberté (ECRF), importante organisation de défense des droits basée au Caire.

Mais « le gouvernement fait tout ce qu’il peut pour tuer ce rêve du 25 janvier ». 

En Libye, en Syrie ou au Yémen, les conflits entraînés par l'affaiblissement du pouvoir central continuent de faire des ravages.

Majdi, Libyen de 36 ans, ne regrette pas d'avoir manifesté jusqu'à la chute du régime dictatorial du colonel Mouammar Kadhafi: la révolution « était nécessaire et j'y crois encore ».

Il est étudiant quand, le 15 février 2011, à Benghazi (est), les forces libyennes tirent sur des familles réclamant justice pour leurs proches massacrés en 1996 dans une prison pour détenus politiques à Tripoli.

« Le pays était sous le choc », se souvient-il. « Dans plusieurs villes », des gens « sont sortis spontanément », par « solidarité ».  « Au début de la révolte, il n'était pas question de renverser le régime (...), juste d'avoir un peu plus de liberté, de justice et d'espoir ». 

« Nous suivions ce qui se passait en Tunisie et en Egypte », poursuit-il. « C'était donc notre tour, le changement était inévitable, mais avec le recul, je ne crois pas que nous avions conscience de l'étendue des dégâts que le régime de Kadhafi avait causés aux fondements de l'Etat ».

Après la mort de Kadhafi en octobre 2011, le pays s'enfonce dans des violences intertribales et des groupes jihadistes profitent du chaos. Les ingérences étrangères s'accroissent, envenimant un conflit qui n'a pas cessé depuis.

Comme en Syrie. Au début, « on réclamait seulement des réformes », se souvient Dahnoun, qui était alors un lycéen syrien de 15 ans.

Partie de Deraa, dans le sud du pays, à partir du 19 mars, la contestation contre le régime Assad - clan issu de la minorité alaouite, proche du chiisme - prend rapidement de l'ampleur.

Dahnoun a vu lui aussi sa première manifestation être réprimée dans le sang, transformant le caractère pacifique du mouvement.

« On a été attaqués par des voyous à la solde du régime et des membres des forces de sécurité », raconte cet étudiant en sciences politiques depuis Idleb, dernier secteur échappant encore au régime de Bachar al-Assad.

Depuis, la guerre a fait dans ce pays plus de 380.000 morts et des millions de réfugiés et déplacés. 

La Russie du côté d'Assad, la Turquie du côté de certains groupes rebelles s'en sont notamment mêlés. Le groupe Etat islamique (EI) y a semé la terreur.

« Désormais, les Syriens n'ont plus leur mot à dire », regrette Dahnoun. « Ce sont les puissances étrangères qui décident in fine - la Syrie ne nous appartient plus ».

Dix ans après, Bachar el-Assad est le seul autocrate du Printemps arabe à n'avoir pas été balayé. La guerre, la crise économique et les sanctions occidentales ont mis le pays à l'agonie. L'opposition politique a échoué à présenter un front uni et a quasi disparu, laissant la voie libre au président syrien dans l'optique d'élections prévues en 2021. 

Mais le rêve de ses contestataires n'a pas complètement flétri pour tous.

Abou Hamza, un enseignant syrien de Deraa veut encore croire que « les choses ne peuvent rester ainsi ». « Quand tu as faim, tu n'as plus peur », avertit ce père de famille. 


L'Arabie saoudite participe au Congrès économique européen

La délégation a organisé des réunions et des ateliers avec plusieurs représentants d'entreprises participant au congrès afin de présenter les opportunités d'investissement en Arabie saoudite. (SPA)
La délégation a organisé des réunions et des ateliers avec plusieurs représentants d'entreprises participant au congrès afin de présenter les opportunités d'investissement en Arabie saoudite. (SPA)
La délégation a organisé des réunions et des ateliers avec plusieurs représentants d'entreprises participant au congrès afin de présenter les opportunités d'investissement en Arabie saoudite. (SPA)
La délégation a organisé des réunions et des ateliers avec plusieurs représentants d'entreprises participant au congrès afin de présenter les opportunités d'investissement en Arabie saoudite. (SPA)
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  • La délégation saoudienne a rencontré le vice-ministre polonais du Développement économique et de la Technologie pour discuter des relations économiques entre l'Arabie saoudite et la Pologne.
  • La délégation a également organisé des réunions et des ateliers avec plusieurs représentants d'entreprises participant au congrès afin de présenter les opportunités d'investissement dans le Royaume. 

RIYAD : L'Arabie saoudite a participé à la 17e édition du Congrès économique européen, qui s'est tenu à Katowice, en Pologne, du 23 au 25 avril.

La délégation saoudienne était composée de l'ambassadeur en Pologne, Saad bin Saleh Al-Saleh, du sous-secrétaire du ministère de l'Investissement pour les relations internationales, Sara Al-Sayed, du gouverneur adjoint de l'Autorité générale saoudienne du commerce extérieur, Abdulaziz Al-Sakran, ainsi que de représentants de la Fédération des chambres de commerce saoudiennes, et en particulier du Conseil d'affaires saoudo-polonais.

La délégation saoudienne a rencontré le vice-ministre polonais du développement économique et de la technologie pour discuter des relations économiques entre les deux pays et des stratégies visant à améliorer les investissements et les échanges commerciaux. Elle a également pris part à une session de dialogue axée sur les mêmes sujets et comprenant un examen des transformations économiques en cours dans le Royaume à la lumière de la Vision saoudienne 2030.

La délégation a également organisé des réunions et des ateliers avec plusieurs représentants d'entreprises participant au congrès afin de présenter les opportunités d'investissement dans le Royaume. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Le ministre des Affaires étrangères aborde des questions régionales et internationales avec son homologue français

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhan bin Abdullah et le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères de la République française, M. Jean-Noël Barrot en visite à Riyad. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhan bin Abdullah et le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères de la République française, M. Jean-Noël Barrot en visite à Riyad. (SPA)
Au cours de la réunion, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et ont engagé des discussions sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun. (SPA)
Au cours de la réunion, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et ont engagé des discussions sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun. (SPA)
Au cours de la réunion, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et ont engagé des discussions sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun. (SPA)
Au cours de la réunion, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et ont engagé des discussions sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun. (SPA)
Au cours de la réunion, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et ont engagé des discussions sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun. (SPA)
Au cours de la réunion, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et ont engagé des discussions sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun. (SPA)
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  • Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhan bin Abdullah, a reçu Vendredi son homologue français, M. Jean-Noël Barrot

RIYAD: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhan bin Abdullah, a reçu Vendredi le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères de la République française, M. Jean-Noël Barrot.

Au cours de la réunion, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et ont engagé des discussions sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun, en particulier la situation actuelle dans la bande de Gaza et les initiatives prises pour la prochaine conférence visant à résoudre la question palestinienne et à faire progresser la solution des deux États, prévue en juin prochain sous la présidence conjointe de l'Arabie saoudite et de la France.

 


Le chef de la diplomatie syrienne hisse le nouveau drapeau de son pays devant l'ONU

Le ministre syrien des affaires étrangères, Asaad Al-Shibani, tient le drapeau syrien lors d'une cérémonie visant à l'ajouter aux 100 drapeaux alignés au siège des Nations unies à New York, vendredi. (AP)
Le ministre syrien des affaires étrangères, Asaad Al-Shibani, tient le drapeau syrien lors d'une cérémonie visant à l'ajouter aux 100 drapeaux alignés au siège des Nations unies à New York, vendredi. (AP)
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  • Le ministre syrien des Affaires étrangères, en visite à New York, a hissé vendredi le nouveau drapeau de la Syrie post-Assad devant le siège de l'ONU
  • M. Chaibani a de nouveau appelé à la levée des sanctions imposées sous le pouvoir précédent

DAMAS: Le ministre syrien des Affaires étrangères, en visite à New York, a hissé vendredi le nouveau drapeau de la Syrie post-Assad devant le siège de l'ONU, affirmant qu'il s'agissait d'un moment "historique" et réclamant la levée des sanctions contre son pays.

"Le ministre des Affaires étrangères Assaad al-Chaibani hisse le nouveau drapeau syrien devant le siège de l'ONU à New York", a annoncé l'agence officielle syrienne Sana.

Le chef de la diplomatie des nouvelles autorités, qui ont pris le pouvoir le 8 décembre à Damas et évincé l'ex-président Bachar al-Assad, doit participer à une réunion du Conseil de sécurité vendredi.

Dans une déclaration à la chaîne al-Jazeera après avoir hissé le drapeau à trois étoiles, symbole du soulèvement contre le pouvoir de Bachar al-Assad, le ministre a affirmé qu'il s'agissait d'un moment "historique" qui "consacre la victoire du peuple syrien".

"La nouvelle administration (..) tend la main à la communauté internationale et attend que cette dernière fasse de même en retour", a-t-il dit.

M. Chaibani a de nouveau appelé à la levée des sanctions imposées sous le pouvoir précédent. "Le peuple syrien a besoin en premier lieu d'une levée des sanctions", a déclaré le ministre à la chaîne al-Jazeera.

"Les sanctions entravent le retour des réfugiés, la stabilité, les investissements, la reconstruction des infrastructures détruites par le régime d'Assad", a-t-il souligné.

Le nouveau gouvernement syrien cherche à obtenir une levée des sanctions internationales imposées à l'époque de Bachar al-Assad afin de relancer l'économie syrienne, exsangue après 14 années de guerre civile.

Les sanctions économiques impactent lourdement le pays, où selon l'ONU, 90% des Syriens vivent sous le seuil de pauvreté.

Parallèlement à la visite du ministre des Affaires étrangères à New York, le ministre syrien des Finances et le gouverneur de la Banque centrale ont participé aux réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale cette semaine, pour la première fois depuis plus de 20 ans.