En lice aux Oscars, un court-métrage pour «la cause des femmes iraniennes»

Cyrus Neshvad un réalisateur luxembourgeois d'origine iranienne pose à Luxembourg, le 30 janvier 2023. Le court métrage de Neshvad "The Red Suitcase" est nominé aux Oscars Academy Awards. (AFP)
Cyrus Neshvad un réalisateur luxembourgeois d'origine iranienne pose à Luxembourg, le 30 janvier 2023. Le court métrage de Neshvad "The Red Suitcase" est nominé aux Oscars Academy Awards. (AFP)
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Publié le Mercredi 01 février 2023

En lice aux Oscars, un court-métrage pour «la cause des femmes iraniennes»

  • Ce film réalisé et produit par le Luxembourgeois Cyrus Neshvad compte parmi les cinq nominés dans la catégorie du meilleur court-métrage
  • En Iran, «si une femme veut faire quelque chose, ou aller visiter quelque chose, l'homme (son père ou son mari) doit donner son accord et rédiger le papier et le signer», explique-t-il

MAMER: Centré sur la quête de liberté d'une adolescente iranienne de 16 ans, qui retire son voile en atterrissant en Europe, le court-métrage "La valise rouge" promet de retenir l'attention à la cérémonie des Oscars le 12 mars à Hollywood.

Ce film réalisé et produit par le Luxembourgeois Cyrus Neshvad, dont les parents ont fui la révolution islamique en Iran en 1979 lorsqu'il était enfant, compte parmi les cinq nominés dans la catégorie du meilleur court-métrage.

Un destin jugé "fou", que Neshvad et son équipe n'avaient évidemment pas anticipé quand ce film de 17 minutes, aux dialogues minimalistes, a été tourné début 2021 dans le décor aseptisé de l'aéroport de Luxembourg.

Moins de deux ans plus tard, il se retrouve sous les projecteurs au moment où le monde entier s'émeut du soulèvement en Iran déclenché par la mort de Mahsa Amini, à laquelle il était reproché de mal porter son voile. La vague de protestations est très durement réprimée par le régime théocratique.

"Pour moi, le film parle d'une femme, c'est-à-dire des femmes en Iran qui sont sous la domination de l'homme", déclare dans un entretien à l'AFP le cinéaste âgé d'une quarantaine d'années.

En Iran, "si une femme veut faire quelque chose, ou aller visiter quelque chose, l'homme (son père ou son mari) doit donner son accord et rédiger le papier et le signer", explique-t-il.

Dans "La valise rouge", une adolescente débarquant seule de Téhéran retire son voile pour échapper au quinquagénaire qui l'attend à l'aéroport en costume-cravate, avec le bouquet de fleurs du mariage.

Ce geste est un moment de "courage", commente Cyrus Neshvad, une manière de dire au public "+suivez-moi+, et comme moi +enlevez votre hijab, n'acceptez pas cette domination, et soyons libres+".

«Est-ce que j'écoute ma famille?»

Pour Nawelle Evad, l'actrice française --née de mère algérienne-- qui joue l'adolescente iranienne, ce rôle a eu un écho particulier.

"Je suis partie de chez moi vers 19 ans et me suis aussi retrouvée seule dans une ville que je ne connaissais pas du tout, à Paris", raconte-t-elle à l'AFP. "C'est la même chose dans cet aéroport, qui figure vraiment l'entre-deux entre le passé et le futur".

A propos du voile, la comédienne de 22 ans d'éducation musulmane explique avoir "eu l'habitude de le porter".

"Pour moi cela n'a jamais été une obligation, l'objet est devenu limite plus culturel que religieux", poursuit-elle. Et dans le court-métrage son personnage "enlève son voile malgré elle, ce n'est pas sa volonté", juge l'actrice.

"C'est ce que je trouve si beau dans ce film... les doutes auxquels tout le monde, dans n'importe quel pays, dans n'importe quelle culture, est confronté", enchaîne Nawelle Evad. "Que dois-je choisir pour moi-même ? Est-ce que j'écoute ma famille ? Est-ce que je fais mes propres choix ?"

L'annonce de la sélection de "La valise rouge" pour les Oscars a enchanté Cyrus Neshvad, qui y voit l'occasion de sensibiliser encore davantage la planète à "la cause des femmes iraniennes".

"C'est un sentiment fou de faire de l'art pour le réel. Je n'ai jamais eu autant le sentiment d'être dans le réel avec le cinéma", lâche de son côté Nawelle Evad.

Selon les Nations Unies, qu'il s'agisse de célébrités, journalistes, avocats ou simples citoyens, au moins 14.000 personnes ont été arrêtées en Iran depuis le déclenchement en septembre 2022 de cette vague de protestations pour défendre la liberté des femmes.


Les Houthis font état de quatre morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis

Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
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  • Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida
  • Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen

SANAA: Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain.

"Le bilan de l'agression américaine qui a visé mardi soir le bâtiment de la gestion de l'eau dans le district d'al-Mansouriyah, dans le gouvernorat de Hodeida, est monté à quatre morts et trois blessés", a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé houthi, Anis Alasbahi.

Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida.

Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen. Les Etats-Unis n'ont pas confirmé avoir mené ces frappes.

Le 15 mars, Washington a annoncé une nouvelle offensive militaire, promettant de recourir à une force écrasante tant que les rebelles continueront de viser des navires circulant sur les routes maritimes clefs de la mer Rouge et du golfe d'Aden.

"Les frappes contre les Houthis ont été incroyablement efficaces", a déclaré mardi la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, précisant qu'il y avait eu "plus de 200 frappes réussies contre les Houthis".

Les frappes américaines visent à neutraliser les menaces des Houthis en mer Rouge, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, où les rebelles yéménites ont mené de nombreuses attaques depuis fin 2023 affirmant s'en prendre à des navires liés à Israël, en solidarité avec les Palestiniens.

Les Houthis ciblent également les navires de guerre américains au large du Yémen. Ils ont affirmé tôt mercredi avoir mené une attaque contre le porte-avions Harry S. Truman, "la troisième en 24 heures", selon leur porte-parole militaire, Yahya Saree.

De leur côté, les Etats-Unis ont annoncé mardi l'envoi d'un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, le Carl Vinson, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région".

Le Pentagone n'a pas précisé de date ni la zone où navigueront les deux groupes aéronavals.

Le président Donald Trump a assuré lundi sur son réseau Truth Social que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran". "Nos attaques continueront jusqu'à ce qu'ils ne soient plus une menace pour la liberté de navigation", a encore écrit le président américain.

 


Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient 

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
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  • Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge
  • Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques

WASHINGTON: Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, a annoncé mardi le porte-parole du ministère de la Défense Sean Parnell, évoquant la protection des flux commerciaux.

Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge. Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques.

Les Houthis visent la navigation commerciale en mer Rouge depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023.

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué.

Le ministère n'a pas précisé où exactement navigueraient les deux groupes aéronavals.

Parallèlement, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a ordonné le déploiement dans la région "d'escadrons additionnels et d'autres actifs aériens qui renforceront nos capacités défensives de soutien aérien", selon M. Parnell.

La marine américaine compte une dizaine de porte-avions.

 


Trump s'entretient avec Sissi des Houthis et de Gaza

L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient". (AFP)
L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient". (AFP)
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  • Lundi, Donald Trump avait assuré que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran", alors que les Etats-Unis ont déjà mené plusieurs frappes contre les rebelles du Yémen
  • Donald Trump a indiqué mardi s'être entretenu avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, évoquant un appel téléphonique qui s'est "très bien passé"

WASHINGTON: Donald Trump a indiqué mardi s'être entretenu avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, évoquant un appel téléphonique qui s'est "très bien passé".

"Nous avons abordé de nombreux sujets, notamment les progrès militaires considérables que nous avons réalisés contre les Houthis au Yémen qui détruisent les navires", a écrit le président américain sur son réseau Truth Social.

Il n'a pas précisé quand cet appel a eu lieu.

Lundi, Donald Trump avait assuré que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran", alors que les Etats-Unis ont déjà mené plusieurs frappes contre les rebelles du Yémen.

Rapidement après le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023, les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran et affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens, ont mené des dizaines d'attaques de missiles contre Israël et en mer Rouge - zone essentielle pour le commerce mondial - contre des navires auxquels ils reprochent des liens divers avec Israël.

Le président américain a également dit avoir discuté avec le dirigeant égyptien de "Gaza et des solutions possibles, de l'état de préparation militaire, etc".

Israël a repris sa campagne militaire le 18 mars avec d'intenses bombardements et une nouvelle offensive au sol, rompant deux mois de trêve avec le Hamas, entrée en vigueur le 19 janvier.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien.

L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient".