Deuil et questions après une nouvelle attaque de l'EI au nord de Bagdad

Des soldats américains participent à une cérémonie commémorative en souvenir de ceux qui ont péri il y a treize ans lors des attentats du 11 septembre aux États-Unis, sur une base militaire de Bagram, à 50 km au nord de Kaboul, le 11 septembre 2014 (Photo, AFP)
Des soldats américains participent à une cérémonie commémorative en souvenir de ceux qui ont péri il y a treize ans lors des attentats du 11 septembre aux États-Unis, sur une base militaire de Bagram, à 50 km au nord de Kaboul, le 11 septembre 2014 (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 23 novembre 2020

Deuil et questions après une nouvelle attaque de l'EI au nord de Bagdad

  • Bilan de l'embuscade, revendiquée dimanche par l'EI: six militaires et quatre civils tués
  • « Ses activités ont connu une reprise rapide depuis février 2020 »

SAMARRA : La province de Salaheddine a déclaré dimanche trois jours de deuil après la mort de dix personnes dans une attaque jihadiste la veille, tandis que certains dénoncent l'incapacité des forces irakiennes à éliminer les cellules clandestines du groupe Etat islamique.

Le chef de la police fédérale, le général Jaafar al-Batat, se félicitait vendredi auprès de l'agence officielle irakienne du « succès de l'opération de sécurisation totale du mont Makhoul », à environ 200 kilomètres au nord de Bagdad.

Le lendemain, en soirée, une bombe placée en bord de route a explosé au passage d'une voiture de civils et lorsque des policiers et des membres du Hachd al-Chaabi, une coalition de paramilitaires désormais intégrés à l'Etat, sont venus à leur rescousse, des tireurs les attendaient.

Bilan de l'embuscade, revendiquée dimanche par l'EI: six militaires et quatre civils tués. Et ce une dizaine de jours après une autre attaque de l'organisation jihadiste sur un poste militaire à l'entrée de Bagdad qui s'est soldée par onze morts, dont des combattants du Hachd.

Ces bilans sont lourds dans un pays qui n'a pas connu d'attentat majeur depuis au moins trois ans et qui s'est déclaré en décembre 2017 « vainqueur » de l'EI.

Résurgence jihadiste

Le mode opératoire -avec des grenades, des bombes déposées en bord de route ou des armes légères- reste sommaire, soulignent militaires irakiens ou étrangers de la coalition anti-EI emmenée par les Etats-Unis.

De même, les jihadistes n'ont pas mené d'attaques dans des villes et se cantonnent jusqu'ici à des attaques nocturnes dans des zones peu peuplées.

Il n'empêche, soulignent les experts, la branche irakienne est aujourd'hui la plus active de l'EI, qui a perdu en 2019 son « califat » territorial autoproclamé en Syrie.

« Ses activités ont connu une reprise rapide depuis février 2020 », détaille une étude publiée en novembre par le Centre international du contre-terrorisme de La Haye, « et en mai 2020, (la branche irakienne de l'EI) a connu un pic d'activité inégalé depuis début 2018 », même si le nombre de victimes reste extrêmement bas dans un pays habitué jusqu'en 2016 aux attentats faisant jusqu'à plusieurs centaines de morts.

Cette hausse des attaques rappelle « la résurgence de 2012 » et met en lumière la nouvelle stratégie de l'EI: « il passe de la phase de reconstruction à celle d'attaques coup d'éclats de type guérilla contre les forces de sécurité et leurs supplétifs », assure l'étude néerlandaise.

« Les attaques de l'EI dans des zones reculées sont des cas isolés désormais sous contrôle », se félicitait encore le général Batat dans les médias d'Etat vendredi.

Mais pour Jamal al-Dhari, un homme politique sunnite, cette embuscade « met en lumière les échecs répétés de la lutte contre le terrorisme, le gouvernement de Moustafa al-Kazimi doit sérieusement mettre en place une stratégie nationale (...) et arrêter de se contenter des +commissions d'enquête+ », que les autorités annoncent créer après chaque incident.

Nouveau retrait américain

Pour le député sunnite Mechaane al-Joubouri, les jihadistes profitent toujours sans encombre de la géographie accidentée de la zone montagneuse et désertique pour maintenir leurs cellules clandestines.

Lorsque le bilan était encore de neuf morts --le dixième a succombé à ses blessures tôt dimanche à l'hôpital--, il a tweeté: « Nous avons perdu neuf martyrs (...) au pied du mont Makhoul que les forces irakiennes assuraient il y a quelques jours avoir nettoyé ».

Ces attaques interviennent alors que Washington a annoncé retirer prochainement 500 soldats, pour n'en laisser que 2.500 en Irak.

La quasi-totalité des troupes des autres Etats membres de la coalition anti-EI ont quitté le pays au début de la pandémie de nouveau coronavirus.

Au Parlement irakien, les forces chiites continuent de réclamer le départ des troupes américaines, que des manifestants et des factions armées pro-Iran qualifient régulièrement d' « occupants » à « bouter hors » d'Irak.

Récemment encore, des roquettes ont visé l'ambassade américaine, un nouveau signal des pro-Iran à la future administration américaine de Joe Biden.

Les autres membres de la coalition, notamment européens, ne cessent de mettre en garde contre une possible résurgence de l'EI, assurant que les drones et les renseignements de la coalition sont toujours vitaux pour les forces irakiennes.


Trêve au Liban: le cabinet de sécurité israélien se réunit «cet après-midi»

Le cabinet de sécurité israélien doit se réunir "cet après-midi" pour discuter de l'accord de cessez-le-feu au Liban où Israël est en guerre contre le Hezbollah, a déclaré mardi Sharren Haskel, vice-ministre des Affaires étrangères israéliennes. (AFP)
Le cabinet de sécurité israélien doit se réunir "cet après-midi" pour discuter de l'accord de cessez-le-feu au Liban où Israël est en guerre contre le Hezbollah, a déclaré mardi Sharren Haskel, vice-ministre des Affaires étrangères israéliennes. (AFP)
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  • Le cabinet de sécurité israélien doit se réunir "cet après-midi" pour discuter de l'accord de cessez-le-feu au Liban
  • "Le cabinet (de sécurité) se réunira cet après-midi pour discuter de cet accord", a déclaré Mme Haskel lors d'une conférence de presse à Jérusalem, refusant d'entrer dans les détails du texte "vu le caractère sensible de la question"

JERUSALEM: Le cabinet de sécurité israélien doit se réunir "cet après-midi" pour discuter de l'accord de cessez-le-feu au Liban où Israël est en guerre contre le Hezbollah, a déclaré mardi Sharren Haskel, vice-ministre des Affaires étrangères israéliennes.

"Le cabinet (de sécurité) se réunira cet après-midi pour discuter de cet accord", a déclaré Mme Haskel lors d'une conférence de presse à Jérusalem, refusant d'entrer dans les détails du texte "vu le caractère sensible de la question".

Mme Haskel n'a pas non plus précisé l'heure de la réunion.

"Il doit y avoir (...) une discussion, une décision. Il pourrait aussi y avoir un vote", a-t-elle ajouté, laissant entendre que les membres du cabinet n'étaient pas encore tous au courant du contenu de l'accord.

"Les membres du cabinet connaissent certains détails et doivent entrer davantage dans les détails cet après-midi", a-t-elle dit.

Selon le site d'information américain Axios, l'accord de cessez-le-feu est basé sur un projet américain prévoyant une trêve de 60 jours durant laquelle le Hezbollah et l'armée israélienne se retireraient du sud du Liban pour laisser l'armée libanaise s'y déployer.

Il inclut la mise en place d'un comité international pour en surveiller l'application, a ajouté Axios, précisant que les Etats-Unis auraient donné des assurances sur leur soutien à une action militaire israélienne en cas d'actes hostiles du Hezbollah.

 


Israël agira «avec force» en cas de violation d'un accord au Liban 

Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a affirmé mardi que son pays agirait "avec force" en cas de violation d'un accord de cessez-le-feu au Liban, annoncé comme "proche" par les Etats-Unis. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a affirmé mardi que son pays agirait "avec force" en cas de violation d'un accord de cessez-le-feu au Liban, annoncé comme "proche" par les Etats-Unis. (AFP)
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  • Le ministre israélien a aussi assuré que son pays observerait "une politique de tolérance zéro" envers toute violation de l'accord
  • Ces déclarations surviennent alors que le cabinet de sécurité israélien doit se prononcer dans la journée sur un accord de cessez-le-feu au Liban, où l'armée israélienne combat le mouvement libanais Hezbollah, allié de l'Iran

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a affirmé mardi que son pays agirait "avec force" en cas de violation d'un accord de cessez-le-feu au Liban, annoncé comme "proche" par les Etats-Unis.

"Si vous n'agissez pas, nous le ferons, et avec force", a dit Israël Katz, cité dans un communiqué de son ministère, lors d'une rencontre à Tel-Aviv avec la coordinatrice spéciale de l'ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert.

"Toute maison reconstruite dans le sud du Liban servant de base terroriste sera détruite, tout réarmement ou préparation à une activité terroriste sera cible d'attaque, toute tentative de transfert d'armes sera contrecarrée, et toute menace contre nos forces ou nos citoyens sera immédiatement éliminée", a-t-il affirmé.

Le ministre israélien a aussi assuré que son pays observerait "une politique de tolérance zéro" envers toute violation de l'accord.

Ces déclarations surviennent alors que le cabinet de sécurité israélien doit se prononcer dans la journée sur un accord de cessez-le-feu au Liban, où l'armée israélienne combat le mouvement libanais Hezbollah, allié de l'Iran.

"Nous pensons être arrivés au point où nous sommes proches" d'un accord, a déclaré John Kirby, un porte-parole de la Maison Blanche, tout en soulignant que rien n'était encore acquis.

Aucun tir de roquette en provenance du sud du Liban, où le Hezbollah opère, n'a été signalé mardi matin par l'armée israélienne qui dit avoir, de son côté, tué un commandant du mouvement dans une frappe aérienne dans la zone de Tyr dans le sud du Liban.

Selon le site d'information américain Axios, l'accord de cessez-le-feu est basé sur un projet américain prévoyant une trêve de 60 jours durant laquelle le Hezbollah et l'armée israélienne se retireraient du sud du Liban pour laisser l'armée libanaise s'y déployer.

Il inclut la mise en place d'un comité international pour en surveiller l'application, a ajouté Axios, précisant que les Etats-Unis auraient donné des assurances sur leur soutien à une action militaire israélienne en cas d'actes hostiles du Hezbollah.

Il prend pour base la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU qui a mis fin à la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006, et qui stipule que seuls l'armée libanaise et les Casques bleus peuvent être déployés à la frontière sud du Liban.

Israël mène depuis le 23 septembre des frappes massives au Liban contre le Hezbollah qui, après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, avait ouvert un "front de soutien" au mouvement islamiste palestinien en tirant des roquettes sur le territoire israélien.

Depuis le 30 septembre, son armée conduit aussi des incursions terrestres dans le sud du Liban.

 


Guerre à Gaza: le ministère de la Santé du Hamas annonce un nouveau bilan de 44.249 morts

Guerre à Gaza: le ministère de la Santé du Hamas annonce un nouveau bilan de 44.249 morts
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  • Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé mardi un nouveau bilan de 44.249 morts
  • Au moins 14 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué

TERRITOIRES PALESTINIENS: Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé mardi un nouveau bilan de 44.249 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an.

Au moins 14 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 104.746 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.