LE CAIRE: Wafeq, une société de logiciels financiers basée aux Émirats arabes unis et destinée aux petites et moyennes entreprises (PME), a récolté 3 millions de dollars (1 dollar = 0,92 euro) lors d’une levée de fonds d’amorçage menée par Raed Ventures avec la participation de Wamda Capital, afin de renforcer sa présence en Arabie saoudite et de s’étendre à l’Égypte.
Lancée en 2019, Wafeq est une startup fintech qui fournit un logiciel facile à utiliser pour autonomiser les opérations comptables et financières des PME.
Dans une interview exclusive accordée à Arab News, Nadim Alameddine, fondateur et PDG de Wafeq, mentionne que l’Arabie saoudite était le marché le plus important pour la société.
«Ainsi, nous allons renforcer notre croissance ici pour continuer à proposer nos solutions aux PME du Royaume. Nous comptons déjà parmi nos clients certaines des PME et des startups les plus prospères, et au fur et à mesure de notre croissance ici, nous continuerons à aider les entreprises à se conformer aux réglementations comptables», déclare-t-il.
Autonomiser les PME
Conçu pour répondre aux besoins des PME de la région en matière de finance et de comptabilité, le logiciel Wafeq est utilisé par plus de 5 000 entrepreneurs et comptables professionnels qui traitent plus de 117 millions de dollars de factures mensuelles.
«Notre plate-forme est utilisée par des startups et des PME de premier plan issues d’un large éventail de secteurs, notamment la sous-traitance, l’agroalimentaire, le commerce électronique, et la vente au détail, entre autres», explique M. Alameddine.
Les PME représentent plus de 98% de l’ensemble des entreprises en Arabie saoudite, 90% en Égypte et 94% aux Émirats arabes unis, ce qui permet à Wafeq de disposer d’un vaste marché pour alimenter ses opérations.
En outre, la numérisation des pratiques comptables sur les trois marchés connaît des changements importants avec l’introduction de la facturation électronique obligatoire et du compte-rendu numérique.
«L’Arabie saoudite possède l’une des pratiques comptables les plus transparentes et les plus favorables aux entreprises de la région, mise en place par l’Autorité de la zakat, des taxes et des douanes, également connue sous le nom de Zatca», indique M. Alameddine.
En décembre 2021, la Zatca a annoncé que tous les contribuables devront émettre des factures électroniques à l’aide d’un système gouvernemental compatible, et a divisé la mise en œuvre en deux phases.
Au cours de la première phase, les contribuables ont dû émettre des factures électroniques et se familiariser avec la mise en œuvre du nouveau système. Lors de la deuxième phase, qui devrait être mise en œuvre en juillet 2023, les contribuables dont le revenu soumis à la TVA dépasse 500 millions de riyals saoudiens (1 riyal = 0,25 euro) seront tenus d’intégrer leurs systèmes de facturation électronique à la plate-forme gouvernementale Fatoorah.
«Les PME utilisent encore des processus manuels ou des logiciels anciens qui ne sont pas compatibles avec les exigences comptables locales. Notre stratégie en Arabie saoudite consistera à développer des fonctionnalités plus localisées, à assurer la réussite de la mise en œuvre de la phase 2 de la Zatca et à proposer nos solutions API de facturation électronique à un plus grand nombre d’entreprises du pays», poursuit-il.
Wafeq s’est d’abord concentrée sur les startups et a acquis des clients dans des entreprises de premier plan telles que la fintech émiratie Tabby, la fintech saoudienne Lean Technologies, la fintech dubaïote DAPI, la mobility-tech émiratie Fenix et la fintech saoudienne PiFlow, entre autres.
Opportunités en Égypte
La société prévoit d’utiliser les fonds récoltés pour étendre sa présence actuelle en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis, ainsi que pour favoriser son entrée en Égypte.
Selon M. Alameddine, alors que l’Égypte possède le pourcentage le plus élevé de PME, les entreprises ont un accès très limité aux solutions technologiques qui peuvent soutenir leurs opérations.
«D’un point de vue politique, l’Égypte introduit des exigences telles que la facturation électronique et bientôt les reçus électroniques pour les entreprises, et c’est là que Wafeq aura un impact positif. En entrant en Égypte, nous chercherons non seulement à acquérir de nouveaux clients mais aussi à créer des emplois localement», souligne-t-il.
L’API autonome de facturation électronique de Wafeq jouera un rôle important dans son expansion en Égypte. Elle permet aux startups et aux entreprises de mettre en place une facturation électronique fiable par des tiers et de rester en conformité avec les réglementations.
«Avec le soutien de Raed Ventures et de Wamda Capital, nous sommes impatients de faire notre entrée en Égypte tout en renforçant notre présence en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis», déclare M. Alameddine.
Talal Alasmari, associé fondateur de Raed Ventures, estime que Wafeq résout un problème qui touche des milliers d’entreprises dans la région.
«La numérisation des pratiques comptables va véritablement transformer le mode de fonctionnement des PME de la région, en augmentant la transparence opérationnelle, en réalisant des gains d’efficacité et en contribuant à la croissance économique», indique M. Alasmari.
La société exploite un modèle commercial de logiciel en tant que service qui complète sa stratégie visant à rendre l’utilisation de ses logiciels facile et abordable pour les entreprises.
«L’inscription à Wafeq est gratuite, et les clients qui créent une entreprise peuvent choisir d’utiliser notre formule de base. Pour les clients dont les besoins sont plus complexes, nous proposons une série d’options tarifaires qui tiennent compte de leurs besoins, du volume de facturation et d’autres facteurs», explique M. Alameddine.
Raed Ventures est une société de capital-risque fondée en 2015 à Dammam, en Arabie saoudite, qui se consacre aux nouvelles startups et a investi dans des entreprises notables comme SWVL, Tabby et Trella.
Fondée aux Émirats arabes unis en 2014, Wamda Capital est l’une des principales sociétés de capital-risque de la région, avec des investissements dans plus de 70 entreprises, dont Careem et Nana.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com