TEL-AVIV: Quelques centaines d'employés du secteur audiovisuel israélien ont manifesté mercredi à Tel-Aviv contre les menaces répétées d'un ministre de couper les financements du réseau public de radio-télévision, a constaté un journaliste de l'AFP.
À plusieurs reprises depuis sa prise de fonction fin décembre, le nouveau ministre des Communications, Shlomo Karhi, membre du Likoud, le parti de droite du Premier ministre Benyamin Netanyahou, a déclaré qu’il n’y avait pas de raison de financer la Société de radiodiffusion publique israélienne (Kan).
"Nous sommes tous Kan" pouvait-on lire sur des pancartes brandies dans un théâtre du centre de Tel-Aviv, où étaient rassemblés des employés du secteur audiovisuel, parmi lesquelles Lior Raz, acteur principal de la série israélienne à succès Fauda.
Soufflant le chaud et le froid, M. Karhi avait évoqué mi-janvier dans une interview à la chaîne 12 (privée) des coupes budgétaires de plus d'une centaine de millions d'euros.
"Il n'y a pas de place pour la radiodiffusion publique en Israël", "je ne ferme rien du tout", ajoutait-il pêle-mêle en affirmant vouloir une "ouverture du marché à la concurrence" et que "les journalistes [...] plaisent au public" plutôt que de travailler "à plaire à leur milieu".
Les coupes envisagées par le ministre entraîneraient "la fermeture [de Kan] alors qu'elle est devenue en Israël et dans le monde un véritable symbole de la qualité et de la créativité israéliennes", avait rétorqué sur Twitter Golan Yochpaz, le directeur de l'entreprise publique.
La contestation gagne du terrain en Israël contre les réformes souhaitées par le gouvernement mis sur pied en décembre par Benyamin Netanyahou alliant partis de droite, d'extrême droite et ultraorthodoxes juifs, et dont les détracteurs craignent une dérive antidémocratique.
Mardi, plusieurs centaines d'employés du domaine des hautes technologies, secteur phare de l'économie israélienne, ont manifesté à Tel-Aviv contre une réforme controversée de la justice, comprenant l'introduction d'une clause permettant au Parlement de surseoir aux décisions de la Cour suprême avec un vote à la majorité simple, et la modification du processus de nomination des juges.
Mercredi, M. Netanyahou a défendu sa réforme de la justice lors d'une conférence de presse affirmant qu'"elle allait restaurer l'équilibre entre les autorités" judiciaire et politique.
Samedi, des dizaines de milliers d'Israéliens avaient manifesté à Tel-Aviv, Jérusalem et Haïfa (nord d'Israël) pour clamer leur refus de la politique du gouvernement.