RIYAD: La crise mondiale du coût de la vie constitue la plus grande menace pour les entreprises des Émirats arabes unis (EAU) pour les deux prochaines années, selon le Global Risks Report 2023 (rapport sur les risques mondiaux) du Forum économique mondial (WEF)
Une inflation élevée et soutenue, ainsi que des augmentations substantielles des prix des matières premières ont également menacé la santé des entreprises du pays, selon les conclusions du rapport, qui ont fait l'objet d'une nouvelle analyse par la société de services professionnels Marsh McLennan basée aux États-Unis.
Le rapport a déterminé les obstacles susmentionnés comme les plus grandes et graves menaces à court terme pour la continuité des activités et de la croissance économique des EAU.
Les conclusions du rapport du WEF ont été obtenues à partir d'entretiens avec un groupe de plus de 12 000 cadres. Il a également pris en considération les opinions de plus de 1 200 experts mondiaux des risques, de décideurs et de leaders de l'industrie de 121 pays différents.
Brad Simpson, responsable de la gestion des risques dans la zone Mena à Marsh McLennan, a affirmé que «pour la majorité des cadres des Émirats interrogés, la "nouvelle normalité" qui a suivi la pandémie de Covid-19 suscite une crainte persistante d'effondrement économique en raison d'une convergence de l'inflation et des risques liés à la dette et à la chaîne d'approvisionnement».
«Par ailleurs, le rapport sur les risques mondiaux 2023 montre clairement que la pandémie a eu un impact profond sur les risques à court terme liés aux bulles d'actifs et à l'instabilité géopolitique liée aux ressources. Ces facteurs, parallèlement aux craintes en matière de cybersécurité et à l'échec de l'action climatique, brossent un tableau du malaise et de l'incertitude à travers l'économie nationale.»
La contestation géopolitique des ressources, les confrontations géoéconomiques et l'échec des mesures de cybersécurité ont également été indiqués par les participants comme les principaux risques pour les entreprises des EAU dans les deux prochaines années.
Le rapport indique que la crise du coût de la vie n’est pas uniquement le fait des EAU, sachant qu’elle a été classée comme le risque mondial le plus grave au cours des vingt-quatre prochains mois.
«La crise du coût de la vie a été largement perçue par les personnes interrogées dans le cadre de l’étude Global Risks Perception comme un risque à court terme, qui pourrait atteindre un pic au cours des prochaines années et s'atténuer par la suite», indique le rapport.
«Mais la persistance de la crise mondiale du coût de la vie pourrait avoir comme conséquence qu'une partie croissante des segments les plus vulnérables de la société se voient privés de l'accès aux besoins de base, alimentant ainsi les troubles et l'instabilité politique», ajoute-t-il.
Le rapport du WEF indique que les projections du Fonds monétaire international (FMI) montrent un recul de l'inflation mondiale de 2,2 % en 2022 à 6,5 % cette année et à 4,1 % l'année suivante.
Cependant, celle-ci demeure une préoccupation mondiale et se trouve classée parmi les cinq principaux risques au cours des deux prochaines années.
«La complexité de la dynamique inflationniste crée un contexte politique difficile pour le secteur public et pour les banques centrales, compte tenu de la combinaison de moteurs de la demande et de l'offre, et notamment une guerre prolongée en Ukraine ainsi qu’une crise de l'approvisionnement énergétique qui lui est liée, un potentiel d'escalade des sanctions, et des goulots d'étranglement continus dus à une pandémie persistante ou à de nouvelles sources de contrôle de l'offre», note également le rapport.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com