PARIS : Emmanuel Macron a apporté samedi son soutien à la communauté arménienne, en se déplaçant au siège d'un Phoneton qui recueille des fonds au profit des populations en Arménie et au Haut Karabakh, région séparatiste d'Azerbaïdjan à majorité arménienne touchée par la guerre.
« Cet engagement humanitaire, c'est évidemment ce que nous devons aux 120.000 déplacés du Nagorny Karabakh (ou Haut Karabagh) et des 7 provinces restituées, mais aussi au million au moins d'Arméniens qui vivent aujourd'hui dans des conditions qui sont insoutenables », « sous-alimentés » et frappés par une « très grande pauvreté », a expliqué le président français.
Un premier avion d'aide partira de France « dès dimanche », a-t-il indiqué. Un autre s'envolera vendredi transportant l'aide du gouvernement et du Fonds (santé, vêtements chauds, jouets...), avec à son bord l'ancien footballeur international français d'origine arménienne Youri Djorkaeff.
« Aujourd'hui, il y a un cessez-le feu » entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, « mais il y a une situation humanitaire qui est dramatique », a affirmé l'ancien champion du monde en 1998, présent lui aussi au Phoneton.
Les personnes déplacées « ont dû fuir en emportant souvent peu d'affaires », explique Christophe Dossikian, vice-président du Fonds arménien français.
Le Phoneton a été lancé jeudi. Il a récolté 1,7 million d'euros et devrait atteindre 2 millions. Mais « les besoins sont beaucoup plus importants », selon M. Dossikian. Une vingtaine de personnes travaillent sur le site, dans un local mis à disposition par un groupe de télécoms.
La cible principale est la diaspora arménienne en France qui, avec 600.000 personnes, est la plus grande d'Europe.
« Nous saluons l'implication du président Macron, qui a été le seul parmi les dirigeants occidentaux à dénoncer l'agression azérie », selon M. Dossikian.
Outre l'aide humanitaire, Emmanuel Macron a expliqué que la France demandait « un cessez-le-feu patrimonial et culturel » pour éviter une « destruction du patrimoine culturel et cultuel » arménien dans la région.
Le chef de l'Etat a aussi redit son souhait d'une « supervision internationale" » de l'accord signé la semaine dernière entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, parrainé par la Russie, qui a mis fin à plusieurs semaines d'affrontements meurtriers au Nagorny Karabakh, et « nécessite d'être consolidé ».
Il reste des questions qui « ne peuvent pas être réglées uniquement dans une discussion turco-russe », a déclaré Emmanuel Macron, qui s'était entretenu à ce sujet jeudi avec le président azerbaïdjanais Ilham Aliev et le Premier ministre arménien Nikol Pachinian.