LONDRES: Le secteur privé est «absolument essentiel à notre capacité de gagner la bataille contre le changement climatique», déclare l’envoyé spécial américain pour le climat, John Kerry.
S’exprimant lors d’une session intitulée «Maintenir le rythme sur le climat» au Forum économique mondial (FEM) mercredi, il affirme que le monde doit trouver un moyen de «créer des incitations qui mettent l’accent sur le secteur privé».
Les gouvernements seuls ne disposent pas des fonds nécessaires pour lutter contre le changement climatique, ajoute-t-il, et le secteur privé doit donc être impliqué dans les efforts mondiaux visant à limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius au-dessus des niveaux préindustriels.
«Je pense que le secteur privé finira par apporter sa contribution», indique M. Kerry. «J’ai rencontré énormément de jeunes entrepreneurs qui font des choses incroyables dans les start-up. Ils prennent des risques, leurs investisseurs prennent des risques et ils fabriquent de nouvelles batteries qui peuvent avoir une durée de vie plus longue, permettant ainsi d’équilibrer l’ensemble du réseau. J’ai vu des gens qui travaillent ardemment au développement de l’hydrogène vert.»
Le nombre d’usagers mondiaux de l’énergie passera de près de cinq milliards aujourd’hui à neuf ou dix milliards dans les trente prochaines années, poursuit-il, ce qui entraînera une augmentation de la demande d’électricité pour alimenter tous les secteurs économiques.
«C’est donc un marché», soutient M. Kerry. «Et il a la capacité de pouvoir évoluer très rapidement, si nous établissons le cadre adéquat et laissons libre cours à l’ingéniosité, à l’innovation et aux compétences du secteur privé pour y parvenir.»
Il fait part de son optimisme quant à la quantité d’efforts et d’investissements consacrés aux nouvelles technologies pour alimenter les énergies renouvelables et limiter le réchauffement climatique.
«Je suis très optimiste, plus qu'à aucun moment ces dernières années, par rapport à ce qui se passe actuellement, ce qui donne encore plus l’occasion d’y parvenir», indique-t-il.
«Au regard de la quantité d’efforts investis dans les nouvelles technologies et des innovations qui apparaissent, il est certain qu’elles vont se multiplier et s’amplifier.»
Il souligne que les émissions demeurent la plus grande menace et que le monde devrait continuer à se mobiliser pour les réduire.
«Notre ennemi, ce sont nos émissions. Nous devons nous attaquer aux émissions et, par conséquent, nous ne pouvons pas nous permettre de construire de nouvelles infrastructures avec des combustibles fossiles qui nous accompagneront pendant vingt, trente, quarante ans à moins qu’elles ne soient capables de capter ces émissions», rapporte M. Kerry.
«À l’heure actuelle, nous n’avons pas encore fait preuve de cette capacité.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com