BRUXELLES: Le Parlement européen a demandé jeudi à l'UE d'inscrire les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de Téhéran, sur la liste noire des "organisations terroristes".
Les eurodéputés, réunis en session plénière, ont adopté à main levée une résolution invitant l'Union européenne et ses États membres à inscrire les Gardiens de la révolution islamique sur la liste de l'UE en matière de terrorisme.
Téhéran a averti qu'une telle décision aurait des "conséquences négatives", au moment où les sujets de friction avec l'Union européenne se multiplient depuis plusieurs mois sur fond de mouvement de contestation dans le pays et de guerre en Ukraine.
La prise de position des eurodéputés est "inappropriée" et basée sur "une approche émotionnelle", a dénoncé le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir Abdollahian, au cours d'un échange téléphonique avec le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.
Pour lui, l'UE "se tirerait une balle dans le pied" en plaçant sur sa liste noire le CGRI, considéré par les experts comme étant la force militaire et sécuritaire la plus puissante de l'Iran.
Le texte adopté jeudi souligne en particulier explicitement que les forces Qods et la milice Bassidj, qui sont affiliées aux Gardiens de la Révolution, doivent aussi être inscrites sur la liste noire.
Prenant en compte le fait que les Gardiens sont présents dans l'économie iranienne par l'intermédiaire de nombreuses entreprises qu'ils contrôlent directement ou indirectement, le texte réclame par ailleurs l'interdiction de "toute activité économique ou financière" avec ces dernières.
L'Iran est secoué par une vague de contestation contre le pouvoir depuis la mort, le 16 septembre, de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, décédée trois jours après avoir été arrêtée à Téhéran par la police des mœurs pour avoir mal porté le voile islamique.
Plusieurs personnes ont été condamnées à mort et exécutées en lien avec les manifestations.