PARIS : Bernard Phelan, le Franco-irlandais détenu en Iran depuis début octobre qui a entamé une grève de la faim et de la soif, se trouve désormais "dans un état critique", a indiqué à l'AFP mercredi une source diplomatique française.
"Il démontre de graves signes d'épuisement physique et psychologique", a-t-elle déclaré sans toutefois préciser si son pronostic vital était engagé. Les autorités iraniennes ont jusqu'alors refusé de libérer M. Phelan pour raisons médicales malgré des demandes répétées des autorités françaises et irlandaises, a souligné la même source.
Dans un entretien avec l'AFP, la soeur de M. Phelan, Caroline Massé-Phelan a estimé de son côté qu'il y avait urgence à le faire libérer. "C'est une question de jours", a-t-elle dit.
Les autorités iraniennes ont arrêté son frère sexagénaire et de santé fragile le 3 octobre alors qu'il était en voyage dans le cadre de ses activités de "consultant en Iran pour un tour opérateur", a-t-elle raconté. Il faisait, en France et en Europe, la promotion du tourisme en Iran. Et ce voyage était prévu de longue date, a-t-elle également expliqué.
Pour elle, son frère "est un innocent au milieu de je ne sais quelle histoire, qui adorait l'Iran, qui a 64 ans, qui est malade, qui veut juste rentrer chez lui".
M. Phelan souffre d'une maladie des os et il doit endurer des conditions de détention extrêmement difficiles.
"Je pense qu'il fait partie d'un groupe d'Européens emprisonnés pour des raisons politiques (...) dont je connais rien", "nous n'avons rien à voir dans cette histoire", a insisté Mme Massé-Phelan. "Ce sont des gens innocents qui sont utilisés comme sorte de pions dans des histoires qui vont au de là de notre compréhension".
La source diplomatique a indiqué à l'AFP que le ministère se mobilisait au plus haut niveau pour tenter de faire libérer Bernard Phelan et les six autres ressortissants français détenus en Iran. "Ce sont des arrestations aribitraires et infondées", a-t-elle ajouté alors que plusieurs Occidentaux sont détenus en Iran, accusé par les chanceleries de s'en servir comme monnaie d'échange.
Bernard Phelan est en contact deux fois par jour avec la cellule de crise et de soutien du quai d'Orsay "qui transmet les messages de sa famille", a également indiqué cette source. Mais les demandes de communication directe avec la famille ont été refusées par les autorités iraniennes.
Bernard Phelan n'a reçu sa première fois visite consulaire française que le 9 janvier, après des demandes répétées, a également expliqué la source diplomatique.