DAVOS: La communauté internationale doit exercer une pression maximale sur le régime iranien pour mettre fin à la violente répression des manifestants dans le pays, a déclaré le directeur exécutif de Human Rights Watch lors d'un panel à Davos.
Tirana Hassan a déclaré mardi au Forum économique mondial: «À ce stade particulier, la communauté internationale doit exercer le plus de pression possible sur le régime iranien – le message que la violence ne sera pas tolérée doit absolument passer.»
Au cours d'un débat sur les droits des femmes en Iran, Hassan a appelé les gouvernements du monde entier à s'engager à imposer des sanctions ciblées contre le régime iranien afin de garantir que «la pression soit cohérente».
Elle a ajouté: «À ce stade, il s'agit d'une question d'endurance politique à long terme.»
Masih Alinejad, journaliste iranienne américaine, auteur et militante des droits des femmes, a indiqué au panel: «Presque quatre mois se sont écoulés, mais aucun des pays européens qui prétendent se soucier des droits des femmes, de l'égalité, de la dignité, n'a sanctionné Ali Khamenei.»
Le guide suprême iranien ne fait pas qu’«ordonner le massacre et l'assassinat d'adolescents iraniens», mais il «envoie aussi des drones à Poutine pour tuer des Ukrainiens innocents», a ajouté Alinejad, qui a exhorté les dirigeants du G7 à «rappeler leurs ambassadeurs et à expulser les diplomates iraniens».
Hassan a signalé: «Nous avons vu dans la réaction à l'Ukraine, par exemple, ce qui peut arriver et ce qui peut être réalisé en tenant tête au plus puissant des régimes si la communauté internationale travaille main dans la main.
Les Iraniens «attendent le même type de solidarité, le même type d'action et le même type d'unité de la part des acteurs internationaux», a-t-elle ajouté.
La directrice exécutive a révélé que l'une des principales difficultés rencontrées par HRW dans son travail sur l'Iran «est qu'il y a très peu d'informations précises sur le nombre de personnes tuées.
«Nous ne pouvons pas vérifier toutes ces informations», a-t-elle précisé, suggérant que les journalistes locaux en Iran «soient habilités à fournir des informations en faisant des reportages sur le terrain».
Pour «soulager la forte pression» à court terme, a déclaré Hassan, la communauté internationale peut aider en fournissant «certains envois de fonds afin de pouvoir aller dans le pays et soutenir les manifestants».
«Ces petits changements peuvent être très puissants», a avisé Hassan.
L'actrice et militante irano-britannique Nazanin Boniadi a déclaré au panel: «Si vous regardez l'histoire – de l'Argentine, du Chili, du Philippines – lorsque les femmes sont au centre d'un mouvement, la probabilité qu'il réussisse et que la démocratie prévale augmente.»
Cela s'explique par le fait que les femmes «ont accès à un pouvoir dans la société auquel les hommes, franchement, n'ont pas accès», a-t-elle estimé.
«Nous avons la capacité de dire à nos fils et à tous les autres membres de la société que ce n'est pas acceptable – et c'est contagieux. Le courage est contagieux», a affirmé Boniadi.
L'actrice a souligné: «Pour chaque personne tuée, mille autres se lèvent.
«Ce n'est pas seulement une question politique, il y a une énorme composante économique ici. La diaspora iranienne – qui se compte en millions – représente environ 2 500 milliards de dollars (1 dollar américain = 0,93 euro).
Hassan a averti que le régime iranien continuerait à «réagir à la résistance par une violence croissante», précisant que les autorités avaient déjà «parlé de l'utilisation de carabines à plomb».
«On appelle cela des armes non létales, mais ces minuscules boulettes se logent dans les yeux de nombreux manifestants et rendront les gens aveugles», a-t-elle soutenu, exhortant la communauté internationale à tenir le régime pour responsable sur le long terme.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com