PARIS: Les coupures ciblées envisagées par la Fédération CGT des mines et de l'énergie (FNME-CGT) contre les élus qui soutiendraient la réforme des retraites, divisent la classe politique entre la droite qui dénonce des "méthodes illégales" et la gauche qui les juge non-violentes.
"Ce sont des méthodes illégales, des méthodes qui sortent de l'Etat de droit", s'est emporté sur Europe 1 Bruno Retailleau, le patron des sénateurs LR qui soutient la réforme des retraites.
"J'appelle l'Etat à sanctionner fermement ce genre d'agissement. Moi, je ne cède pas sous la menace", a-t-il assuré, après les déclarations du secrétaire général de la FNME-CGT, Sébastien Menesplier, affirmant "s'occuper" des élus qui soutiennent la réforme.
Le président LR des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, pour qui il s'agit d'une réforme "comptable", a tenu des propos similaires sur franceinfo: "La grève est un droit reconnu par la Constitution. Les abus du droit de grève ne le sont pas".
"Si de telles pratiques sont opérées, je demande au gouvernement de prendre les sanctions qui s'imposent et les entreprises concernées aussi", a-t-il exigé.
A gauche, en revanche, le ton est différent: "Ne comptez pas sur moi pour commencer à dénigrer, ou à m'attaquer aux organisations syndicales", a répondu sur CNews Manuel Bompard, le coordinateur de LFI.
"Ce n'est pas de la violence ça", a-t-il affirmé, expliquant avoir "toujours soutenu toutes formes d'actions à partir du moment où elles ne franchissaient pas un seuil - qui me paraît nécessaire de ne pas franchir dans le cadre d'un débat démocratique - qui est la violence contre les personnes et contre les biens".
Sur LCI, la députée écologiste Sandrine Rousseau était sur la même ligne: "Sur les manières de se mobiliser, moi, la limite, c’est la violence, c’est-à-dire que dès lors que c’est non-violent, toutes les manières de se mobiliser sont bonnes", a-t-elle souligné
"Et quand bien même elles sont désobéissantes, elles sont bonnes, oui", a-t-elle affirmé.
La CGT Mines-Energie a présenté vendredi un "plan de bataille" pour obtenir le "retrait pur et simple" du projet du gouvernement, qui prévoit de repousser l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans.
Ce plan prévoit une "reprise en main de l'outil de travail sous toutes ses formes": "rétablissements électricité et gaz aux plus précaires, énergies gratuites, coupures ciblées, baisses de production"...