PARIS: La présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a affirmé lundi qu'elle ne souhaitait pas de "bras de fer" entre le gouvernement et les syndicats dans la rue sur la réforme des retraites, mais un "débat de fond" au Parlement.
Mme Braun-Pivet sera toutefois "très attentive" aux mobilisations prévues jeudi par l'ensemble des syndicats et des forces de gauche contre le projet du gouvernement car "il faut être à l'écoute des Français".
"Je ne le souhaite pas ce bras de fer parce que je trouve qu'il ne correspondrait pas au temps politique d'aujourd'hui. Aujourd'hui les Français se satisfont d'avoir une Assemblée nationale qui les représente parfaitement, avec l'intégralité des sensibilités politiques, et qui peuvent donc porter leur voix", a plaidé sur France 2 Mme Braun-Pivet.
"Le débat de fond doit avoir lieu à l'Assemblée nationale entre personnes qui représentent les Français, qui ont été élues pour ce faire", a ajouté la députée des Yvelines.
L'élue Renaissance, qui soutient "sans réserve" ce projet, a admis qu'il y avait "différentes possibilités" de réformer le système des retraites mais que le gouvernement avait "choisi celle qui (lui) paraît la plus équilibrée, la plus saine".
Elle a soutenu que le texte serait "débattu longuement", alors que les oppositions critiquent son mode d'examen par le budget rectificatif de la Sécurité sociale, qui limite le débat à deux semaines.
"On ne peut pas dire, à l’aune de ce nombre considérable d’heures de débats (80 heures, ndlr) que le débat sera tronqué", a-t-elle fait valoir. "En revanche ce qui pourrait tronquer le débat c’est si certains groupes politiques imaginaient déposer 100.000, 150.000 amendements" que "nous ne pourrions pas examiner" puisqu'il faut 5 à 10 minutes pour chaque amendement, a-t-elle ajouté.
Alors que le gouvernement cherche un accord avec Les Républicains sur la réforme, Mme Braun-Pivet a redit que l'utilisation de l'article 49.3, qui permet l'adoption d'un texte sans vote sauf motion de censure, était "politiquement acceptable mais (...) pas souhaitable".