Grèce: des souverains de toute l'Europe aux funérailles de l'ancien roi Constantin

L'ancienne reine Sofia d'Espagne et l'ancienne princesse Irène de Grèce, sœurs de l'ancien roi Constantin II de Grèce, marchent parmi les tombes des membres de l'ancienne famille royale grecque. (Reuters)
L'ancienne reine Sofia d'Espagne et l'ancienne princesse Irène de Grèce, sœurs de l'ancien roi Constantin II de Grèce, marchent parmi les tombes des membres de l'ancienne famille royale grecque. (Reuters)
Des porteurs portent le cercueil de l'ancien roi de Grèce Constantin II dans la chapelle Saint Eleftherios, à Athènes, le 16 janvier 2023. (Photo de Angelos Tzortzinis / AFP)
Des porteurs portent le cercueil de l'ancien roi de Grèce Constantin II dans la chapelle Saint Eleftherios, à Athènes, le 16 janvier 2023. (Photo de Angelos Tzortzinis / AFP)
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Publié le Lundi 16 janvier 2023

Grèce: des souverains de toute l'Europe aux funérailles de l'ancien roi Constantin

  • Les rois et reines d'Espagne, de Suède, de Belgique, du Danemark, des Pays-Bas, le prince Albert II de Monaco et le prince héritier norvégien étaient réunis dans la cathédrale de l'Annonciation d'Athènes pour une cérémonie privée
  • Une longue file d'attente, des personnes souvent vêtues de noir et affirmant leurs convictions royalistes, s'est formée sur le parvis de la cathédrale, en plein centre d'Athènes, pour venir se signer ou embrasser le cercueil

ATHENES: Des souverains de toute l'Europe ont assisté lundi à Athènes aux funérailles du dernier roi de Grèce Constantin II, mort mardi à l'âge de 82 ans, alors que des milliers de Grecs ont rendu hommage à cet ex-monarque contesté.

Les rois et reines d'Espagne, de Suède, de Belgique, du Danemark, des Pays-Bas, le prince Albert II de Monaco, le prince héritier norvégien, le Grand-duc de Luxembourg étaient réunis dans la cathédrale de l'Annonciation d'Athènes (ou métropolitaine) pour une cérémonie privée dirigée par le chef de l'Eglise orthodoxe grecque, Iéronymos II.

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La reine d'Espagne Letizia (à gauche), le roi Felipe, la reine de Belgique Mathilde et le roi Philippe assistent au service funèbre de l'ancien roi de Grèce Constantin II dans la cathédrale métropolitaine d'Athènes, le 16 janvier 2023. Des dizaines de membres de la famille royale européenne et des centaines de Grecs se sont réunis à Athènes le 16 janvier 2023 pour les funérailles du dernier roi de Grèce, Constantin II, décédé à l'âge de 82 ans. (AFP).

Aucun hommage national n'a été rendu à cet ancien souverain déchu en 1974, suscitant certaines protestations parmi les 3 000 personnes, selon la chaîne publique ERT, venues avant la cérémonie se recueillir devant le cercueil du défunt recouvert pour l'occasion d'un drapeau grec.

La famille royale britannique était représentée par la princesse Anne, soeur de Charles III, tous deux cousins de Constantin II.

L'ancienne reine d'Espagne, Sophie, soeur de Constantin, et son époux Juan Carlos étaient également présents.

«Peuple grec»

Aux premières heures du jour, une longue file d'attente, des personnes souvent vêtues de noir et affirmant leurs convictions royalistes, s'est formée sur le parvis de la cathédrale, en plein centre d'Athènes, pour venir se signer ou embrasser le cercueil exposé dans une chapelle attenante à la cathédrale.

"Je suis venu honorer un Grec (...) Il a fait partie de notre histoire nous ne pouvons pas le nier", confiait à l'AFP dans la foule Nikos Karakas, un étudiant. Plus loin Kyriaki Vizinou, une retraitée, s'emportait: "On ne peut pas retirer un titre à un roi. Il est né pour devenir roi, il meurt en roi".

Profondément républicaine, l'immense majorité de la population hésitait entre indifférence et colère depuis que ce descendant de la famille royale de Schleswig-Holstein-Glücksburg est mort mardi dans un hôpital privé d'Athènes des suites d'une attaque cérébrale.

"Ce n’était pas notre roi (...) Le peuple grec a voté contre la monarchie. Mais (...) ça ne sert à rien de polémiquer, il faut respecter son enterrement”, jugeait Giorgos Christodoulakis, qui tient un kiosque à journaux dans le centre-ville.

Au lendemain de la mort de Constantin, le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis avait annoncé que ces obsèques auraient un caractère privé.

Ni lui, ni l'actuelle cheffe de l'Etat Katerina Sakellaropoulou ne se rendront d'ailleurs aux funérailles d'un roi déchu lors du rétablissement de la République, après la période sombre de la dictature des colonels (1967-1974).

A Athènes, seuls les drapeaux autour du Stade panathénaïque, le stade antique de la capitale grecque rénové pour les premiers Jeux olympiques modernes en 1896, ont été mis en berne.

Médaille olympique

En 1960, Constantin avait décroché une médaille d'Or en voile aux jeux Olympiques de Rome. Il était également membre honoraire du Comité international olympique (CIO).

Il doit ensuite être inhumé en privé à l'ancienne résidence royale à Tatoï, au nord d'Athènes où sont enterrés la plupart des anciens membres de la famille royale, dont le roi Georges I, le premier de la dynastie danoise montée sur le trône de Grèce en 1863.

La mort de l'ex-monarque, qui a vécu quelque quarante ans en exil, a ravivé des plaies anciennes en Grèce, notamment autour de son rôle lors de la dictature des colonels.

Critiqué pour ne pas avoir alors empêché l'accession au pouvoir de la junte, Constantin avait quitté la Grèce en 1968 et vécu quarante ans à Londres, avant de rentrer dans son pays en 2013 continuant à se dénommer "roi".

La monarchie en Grèce a été abolie par référendum en 1974 qui, avec une majorité de 70%, a déchu officiellement Constantin II.

Constantin Glücksburg, comme le dénomment certains médias sans évoquer son ancien titre royal, a longtemps bataillé en justice avec l'Etat grec qui avait confisqué les biens royaux.

Déchu de sa nationalité en 1994, il avait obtenu en justice la condamnation de la Grèce qui a dû verser 14 millions d'euros à la famille royale.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.