LAHORE : L'assemblée du Pendjab, province la plus peuplée du Pakistan, a été dissoute samedi en fin de journée, dans une manœuvre orchestrée par l'ancien Premier ministre Imran Khan pour tenter de forcer la tenue d'élections générales anticipées.
Le pays est en proie à un mélodrame politique depuis que M. Khan a été évincé par un vote de défiance et remplacé en avril par une coalition fragile dirigée par le Premier ministre Shehbaz Sharif.
Samedi, le gouverneur du Pendjab, Baligh Ur Rehman, a ordonné dans une lettre la nomination d'un ministre en chef intérimaire, en remplacement du gouvernement de Chaudhry Pervez Elahi, partenaire de coalition de Khan.
Ce dernier avait conseillé au gouverneur de dissoudre l'assemblée en début de semaine, le parti de Imran Khan, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), cherchant à organiser des élections provinciales.
Le PTI, qui continue de jouir d'une grande popularité, devrait également dissoudre l'assemblée provinciale de Khyber Pakhtunkhwa (nord-ouest) où il est au pouvoir dans un gouvernement de coalition.
De nouvelles élections à l'assemblée du Pendjab - qui régit la vie d'environ la moitié des 220 millions de Pakistanais - doivent maintenant être organisées dans les 90 jours.
Les élections provinciales ont toujours été organisées en même temps que les élections nationales, qui doivent avoir lieu en octobre 2023, bien que la Constitution ne l'exige pas.
La manœuvre de M. Khan pose des problèmes financiers et logistiques à l'administration de M. Sharif.
Le porte-parole du PTI, Fawad Chaudry, a précédemment déclaré à l'AFP que les dissolutions étaient considérées comme "un énorme moyen de pression".
Khan a été évincé du pouvoir alors que l'économie commençait à reculer et qu'il avait perdu le soutien des chefs de l'armée pakistanaise, longtemps considérés comme les véritables faiseurs de roi à Islamabad.
Depuis lors, il a organisé une série de grands rassemblements, affirmant qu'il avait été évincé par une conspiration menée par les États-Unis. Le département d'État américain et le gouvernement de M. Sharif ont démenti ces allégations.
En novembre, il a été blessé par balle lors d'une manifestation, une tentative d'assassinat qu'il a imputée à Shehbaz Sharif et à un officier supérieur des services de renseignement de l'armée, sans fournir de preuves à ses allégations.
Le gouvernement de Sharif résiste à l'organisation d'élections anticipées, gardant l'espoir de relancer un plan de sauvetage du FMI et d'obtenir des prêts supplémentaires afin d'opérer un redressement économique et de renforcer sa popularité.