Grèce: La justice annule une procédure controversée contre des humanitaires sauvant des migrants

Sarah Mardini arrive pour la première de «The Swimmers» au Roy Thomson Hall à Toronto (Photo, AFP).
Sarah Mardini arrive pour la première de «The Swimmers» au Roy Thomson Hall à Toronto (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 14 janvier 2023

Grèce: La justice annule une procédure controversée contre des humanitaires sauvant des migrants

  • La jeune Syrienne Sarah Mardini a passé trois mois en prison avant d'être libérée sous caution
  • Une procédure distincte visant ces travailleurs humanitaires pour trafic de migrants, blanchiment d'argent et fraude est toutefois toujours en cours

MYTILENE: La justice grecque a annulé vendredi la procédure pour "espionnage" à l’encontre de 24 travailleurs humanitaires sur l’île de Lesbos, mettant un terme à un procès controversé critiqué par l’ONU et des ONG qui dénoncent la criminalisation des bénévoles portant secours aux migrants.

Le tribunal de Mytilène, le chef-lieu de cette île grecque de la mer Egée, a dit avoir pris cette décision en raison de vices de procédure, notamment de l’absence de traduction de l'acte d'accusation à destination des étrangers mis en cause dans cette affaire.

Tous sont d'anciens bénévoles ayant aidé les migrants à Lesbos, l'une des principales portes d'entrée en Europe des réfugiés, qui a vu affluer sur ses côtes depuis 2015 des centaines de milliers d'entre eux fuyant en particulier les conflits au Moyen-Orient.

Une procédure distincte visant ces travailleurs humanitaires pour trafic de migrants, blanchiment d'argent et fraude est toutefois toujours en cours d'instruction en Grèce.

"Ceci n'est pas la justice ! La justice, cela aurait été un procès il y a quatre ans dans lequel nous aurions été innocentés (...) c'est seulement une erreur de procédure" qui nous permet d'échapper à la justice dans ce volet de l'affaire, a réagi Sean Binder, l'un des principaux accusés, sur les marches du Palais de justice.

Parmi les autres accusés figure la jeune Syrienne Sarah Mardini, qui a inspiré avec sa soeur nageuse olympique Yusra une fiction diffusée sur Netflix. Réfugiée à Berlin après une odyssée de Damas jusqu'à l'Allemagne en 2015 en compagnie de sa soeur, elle était retournée en Grèce en tant que bénévole pour l'ONG ERCI.

Arrêtée en 2018, elle a passé trois mois en prison avant d'être libérée sous caution. Elle n'était pas à l'audience vendredi et n'avait pas pu assister à l'ouverture du procès en novembre 2021 en raison d'une interdiction d'entrer en Grèce.

Inquiétant
Le Haut-Commissariat aux droits de l'Homme des Nations unies avait auparavant demandé à la justice grecque d'abandonner toutes les accusations retenues contre les humanitaires.

"Ce genre de procès est vraiment inquiétant, parce qu'il criminalise les actions qui sauvent la vie des gens et crée un dangereux précédent", a dénoncé vendredi Elizabeth Throssell, une porte-parole du Haut-Commissariat.

Ce procès a été présenté par le Parlement européen comme étant "la plus grande affaire de criminalisation de la solidarité en Europe". Amnesty International l'a qualifié de "farce".

Après le verdict, l'ONG a réclamé l'arrêt de toute les poursuites pénales encore en cours et pour lesquelles ces humanitaires encourent, selon elle, 25 ans de prison.

Le tribunal "a reconnu des erreurs dans une procédure qui n'aurait jamais dû avoir lieu", a assuré à l'AFP Glykeria Arapi, la directrice de la section grecque d’Amnesty, présente sur place.

Les accusés avaient reçu le soutien de nombre d'organisation de défense des droits humains mais aussi de députés européens, ayant assisté à des audiences ou ayant déployé des pancartes de soutien devant le tribunal.

"Nous avons eu tellement de chance d'avoir un soutien international", a d'ailleurs souligné Sean Binder. "Cela a contraint le procureur à reconnaître au moins les erreurs commises" dans la procédure.

L'ONG Human Rights Watch (HWR) a en outre critiqué le fait que les poursuites aient été engagées sur la base de rapports de police contenant des erreurs factuelles, "notamment des affirmations selon lesquelles certains des accusés ont participé à des opérations de sauvetage à des dates auxquelles ils ne se trouvaient même pas en Grèce".

Environnement hostile
A Strasbourg, le Conseil de l'Europe a fustigé "l'environnement hostile" dans lequel travaillent en particulier les défenseurs des droits humains en Grèce, "un sujet de préoccupation depuis plusieurs années".

"J'exhorte les autorités grecques à faire en sorte que les défenseurs des droits humains puissent travailler en toute sécurité et en toute liberté", a lancé la commissaire pour les droits humains de cette organisation, Dunja Mijatovic.

Cette procédure déclenchée en 2018 avait conduit à ce que la plupart des ONG de secours aux migrants cessent leurs activités en mer en Grèce, un pays par ailleurs accusé de pratiquer des refoulements illégaux à ses frontières vers la Turquie voisine.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.