Grèce: Une ex-demandeuse d’asile et 23 autres bénévoles inculpés pour leur travail auprès de migrants

Sarah Mardini lors de la première du film Les nageuses, basé sur son histoire de demandeuse d’asile syrienne (Photo, AFP).
Sarah Mardini lors de la première du film Les nageuses, basé sur son histoire de demandeuse d’asile syrienne (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 23 décembre 2022

Grèce: Une ex-demandeuse d’asile et 23 autres bénévoles inculpés pour leur travail auprès de migrants

  • Les travailleurs humanitaires protégés par le droit international devraient être acquittés, selon HRW
  • Les autres accusés risquent jusqu’à huit ans de prison s’ils sont reconnus coupables

LONDRES: Sarah Mardini, la sœur de la nageuse olympique Yusra Mardini, fait partie des vingt-quatre travailleurs humanitaires inculpés en Grèce pour leur travail humanitaire sur l’île de Lesbos, selon Human Rights Watch (HRW).

Un rapport du Parlement européen considère ces inculpations comme «le plus grand cas de criminalisation de la solidarité en Europe».

Les vingt-quatre accusés de l’Emergency Response Centre International (ERCI) seront jugés le 10 janvier à Mytilène, sur l’île de Lesbos, pour des délits mineurs liés à leurs efforts de recherche et de sauvetage en mer pour aider les demandeurs d’asile.

L’organisation non gouvernementale enregistrée coopérait régulièrement avec les autorités lors de missions dans les eaux grecques et sur l’île de Lesbos de 2016 à 2018.

Mardini et les autres accusés risquent jusqu’à huit ans de prison s’ils sont reconnus coupables de ces délits, qui comprennent l’espionnage et la falsification.

Jeudi, HRW a annoncé que les procureurs grecs devraient demander l’acquittement des humanitaires jugés pour leurs efforts de recherche et de sauvetage qui sont protégés par le droit international des droits de l’homme.

«Cette affaire accuse en fait surtout les autorités grecques, qui s’en prennent à des personnes qui ont sauvé des vies que ces autorités ne voulaient pas qu’elles sauvent», a déclaré Bill Van Esveld, directeur adjoint de HRW pour les droits de l’enfant.

«Pendant ce temps, le gouvernement grec continue de restreindre l’aide humanitaire tout en repoussant illégalement les réfugiés et les migrants, les forçant à se retrouver dans les situations funestes que les humanitaires ont tenté d’éviter», a ajouté Esveld.

Selon le groupe de défense des droits de l’homme, les accusations sont fondées sur un rapport de la police grecque qui comporte des erreurs factuelles criantes. Plusieurs ont notamment été mis en cause pour avoir participé à des missions de sauvetage à des dates où ils ne se trouvaient pas sur le territoire grec.

Mardini, qui réside en Allemagne, a précédemment été interdite d’entrée en Grèce pour assister à son propre procès, une violation du droit international, européen et grec.

Selon ses avocats, il n’est pas certain qu’elle soit autorisée à entrer dans le pays pour une audience en janvier.

Les nageuses (The Swimmers), un film Netflix basé sur l’histoire de Mardini et de sa sœur, est sorti récemment. En 2015, les deux femmes ont voyagé en bateau depuis la Turquie à destination de la Grèce en tant que demandeuses d’asile syriennes. Lorsque le moteur du navire est tombé en panne, elles ont aidé les autres passagers en nageant et en maintenant le bateau à flot.

Sarah Mardini est plus tard retournée à Lesbos en tant que bénévole, effectuant des missions de recherche et de sauvetage. Elle a été arrêtée le 21 août 2018 et détenue pendant cent-six jours.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Amnesty International demande à la Hongrie d'arrêter M. Netanyahou

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. (Photo d'archives de l'AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le Premier ministre israélien doit se rendre cette semaine dans un pays membre de la Cour pénale internationale
  • Cette visite " ne doit pas devenir un indicateur de l'avenir des droits humains en Europe "

LONDRES : Amnesty International a demandé à la Hongrie d'arrêter le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, à la suite d'informations selon lesquelles il se rendra dans cet État membre de l'UE mercredi à l'invitation de son homologue hongrois Viktor Orban.

M. Netanyahou fait l'objet d'un mandat d'arrêt délivré en novembre par la Cour pénale internationale en raison de la conduite d'Israël à Gaza.

M. Orban, proche allié de M. Netanyahu, a déclaré qu'il n'exécuterait pas le mandat. En tant qu'État membre, la Hongrie est tenue d'exécuter tout mandat d'arrêt délivré par la CPI.


Israël : Netanyahu revient sur son choix pour la direction du Shin Bet

Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
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  • La nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 
  • M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

JERUSALEM : Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mardi être revenu sur son choix pour le nouveau directeur de l'Agence de la sécurité intérieure (Shin Bet) après que son candidat a été critiqué à Washington par un influent sénateur.

« Lundi, M. Netanyahu a de nouveau rencontré le vice-amiral [Eli] Sharvit à propos de sa nomination à la tête du Shin Bet », indique un communiqué du Bureau du Premier ministre.

Il l'a « remercié [...] d'avoir répondu à l'appel du devoir, mais l'a informé qu'après plus ample considération, il avait l'intention d'examiner d'autres candidatures », a indiqué un communiqué du bureau de M. Netanyahu.

Ce revirement soudain survient après que la nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 

« S'il est vrai que l'Amérique n'a pas de meilleur ami qu'Israël, la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet est plus que problématique », a écrit M. Graham sur X.

« Mon conseil à mes amis israéliens est de changer de cap et d'examiner plus minutieusement le passé de leur candidat », a-t-il ajouté, notant que des « déclarations » de l'amiral Sharvit « sur le président Trump et sa politique créeraient des tensions inutiles à un moment critique ».

M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

La décision de démettre M. Bar de ses fonctions, en qui M. Netanyahu dit ne plus avoir confiance, est fortement critiquée en Israël où les manifestations se multiplient contre le gouvernement et contre ce qui est perçu par ses opposants comme une dérive dictatoriale du Premier ministre.


Ukraine : Poutine « reste ouvert à tout contact » avec Trump, après ses critiques selon le Kremlin

Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
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  • « Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
  • Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

MOSCOU : Vladimir Poutine « reste ouvert à tout contact » avec son homologue américain Donald Trump, a affirmé lundi le Kremlin, après les critiques du locataire de la Maison Blanche à l'encontre du président russe malgré leur rapprochement entamé depuis plusieurs semaines.

« Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien, précisant qu'« aucun » nouvel appel entre les deux dirigeants n'était « prévu pour l'instant ».

Donald Trump a dit à la chaîne américaine NBC être « très énervé, furieux » envers son homologue russe, après que ce dernier eut évoqué l'idée d'une « administration transitoire » en Ukraine, sans son président actuel, Volodymyr Zelensky.

Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

Ces dernières semaines, Moscou et Washington ont convenu d'une remise à plat de leurs relations bilatérales, très fortement dégradées par des années de tensions, qui ont culminé depuis 2022 avec le déclenchement de l'assaut russe contre l'Ukraine, soutenue par les États-Unis.

Donald Trump, qui souhaite mettre fin au conflit le plus rapidement possible, a également menacé la Russie de nouvelles taxes sur le pétrole russe si aucun accord n'était trouvé.

Or, la manne financière issue de la vente de son or noir est vitale pour Moscou, qui doit financer son offensive en Ukraine, particulièrement coûteuse.

Le président russe Vladimir Poutine a rejeté plus tôt ce mois-ci la proposition de cessez-le-feu inconditionnel de Donald Trump en Ukraine, que Kiev avait pourtant acceptée sous pression américaine.

Lundi, Dmitri Peskov a martelé que la Russie continuait à travailler « tout d'abord sur l'établissement de relations bilatérales et nous travaillons également sur la mise en œuvre de certaines idées liées au règlement ukrainien ».

« Le travail est en cours. Il n'y a pas encore de détails précis. Il s'agit d'un processus qui prend du temps, probablement en raison de la complexité du sujet », a-t-il poursuivi.