Les effets de la montée de l’extrémisme en Europe

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban s'entretient avec le Premier ministre italien Giorgia Meloni avant un sommet du Conseil européen à Bruxelles, le 15 décembre 2022 (Photo, AFP).
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban s'entretient avec le Premier ministre italien Giorgia Meloni avant un sommet du Conseil européen à Bruxelles, le 15 décembre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 13 janvier 2023

Les effets de la montée de l’extrémisme en Europe

  • Marquée par le retour de la guerre en Europe avec le conflit en Ukraine, l’année 2022 a également connu la montée de l’extrémisme et du populisme en Europe
  • La montée de l’extrémisme en Europe pourrait affecter l’avenir de la maison européenne et la stabilité dans certains pays européens

PARIS: Marquée par le retour de la guerre en Europe avec le conflit en Ukraine, l’année 2022 a également connu la montée de l’extrémisme et du populisme en Europe. Cela s’est manifesté par le biais des voies électorales, par la violence exercée contre les étrangers, ou encore par des tentatives putschistes comme on en a rarement vu sur ce continent. Le paysage politique européen éclaté, le contexte géopolitique international et la dégradation de la situation socio-économique ont sans doute favorisé la montée des extrêmes. Toutefois, cet état des lieux n’est pas irréversible tant que les États de droit et l’Union européenne représentent un bouclier qui protège le jeu démocratique et la stabilité.

Le tournant populiste de 2022

Les idées et les tendances fascistes, populistes et totalitaires et les partis d’extrême droite ou d’extrême gauche ont toujours fait partie du paysage politique européen à plusieurs stades de l’histoire du Vieux Continent. Cependant, depuis les années 1980, la montée populiste touche plusieurs pays et elle a été souvent synonyme de racisme ou de repli identitaire face aux flux migratoires ou aux changements religieux et sociaux dans les structures de pays concernés. Il y a quatre décennies, la forte présence de la droite européenne (en particulier les chrétiens-démocrates) et l’alliance de partis républicains (cas français) ont barré la route à l’extrême droite. Ces partis ont été isolés, perçus comme incapables de gouverner et de respecter les institutions.

Dès 2015, les lignes bougent en Europe. Parallèlement au Brexit et à l’avènement du «trumpisme», les partis extrêmes, de droite comme de gauche, commencent à se normaliser. Au fil du temps, dans la période post-Covid et sous l’impact de la guerre en Ukraine, les partis extrémistes poursuivent leur montée.

Ainsi, la menace contre la démocratie a atteint l'Europe avec les triomphes électoraux remarquables des mouvements populistes et de droite en Suède, en Italie et en Hongrie. Quant à la France et à l'Allemagne, elles ont été témoins de violence contre les étrangers et d'appels à l'arrêt de la politique d'«ouverture des frontières» ou du «mélange des races».

Ce danger de la montée de l'extrême droite à travers l'Europe est sérieux et commence à s'institutionnaliser.

Khattar Abou Diab

Ce danger de la montée de l'extrême droite à travers l'Europe est sérieux et commence à s'institutionnaliser. Le cas suédois – alors que les pays scandinaves ont toujours affiché une forme d’exemplarité démocratique – a été perçu comme un tremblement de terre politique à l'échelle européenne.

En somme, le haut niveau de soutien dont bénéficient les partis d'extrême droite et les idées populistes qu'ils promeuvent marque un moment historique inquiétant de la politique européenne. De même et de façon paradoxale, la montée de l’extrême gauche, de la gauche radicale et des «écolos ultras» permet à certains de justifier les idées populistes et celles de l’extrême droite.

Recomposition du paysage politique européen

Dans ce contexte de montée des extrêmes, le paysage politique change profondément dans plusieurs pays européens. Il n’est plus structuré selon la division classique entre droite et gauche. L’orage populiste et identitaire a bousculé le jeu traditionnel, alors que les percées écologistes et celles de l’extrême gauche demeuraient limitées et sans grand impact sur les anciennes structures.

L’ascension de l’extrême droite commence à bouleverser la vie politique européenne. C’est en effet un courant politique qui adhère fermement aux valeurs nationales et à l'identité politique, culturelle et linguistique – que l’on peut assimiler, dans certains, cas au conservatisme religieux chrétien –, tout en se montrant hostile à l’autre (étrangers, musulmans et non-Blancs).

Ces dernières années, on assiste à une recomposition du paysage politique européen avec la normalisation des partis extrêmes et le fait qu’ils deviennent des «partis du gouvernement» capables de nouer des alliances ou tout simplement de diriger les droites et les identitaires.

Cette recomposition ouvre la voie à des paysages éclatés ou émiettés (c’est le cas en France entre «macronistes», extrême droite, gauche radicale et droite classique), ce qui complique la formation de majorités stables et perturbe la gouvernance.

Plus critique encore, le possible enchevêtrement entre facteurs intérieurs et extérieurs inquiète les services européens de sécurité, notamment lorsque beaucoup de partis extrêmes paraissent acquis aux thèses russes dans la guerre en Ukraine et lorsqu’ils sont partisans d’un «pacifisme suspect» ou, à l’inverse, de «pouvoirs musclés nationalistes».

La montée de l’extrémisme en Europe pourrait affecter l’avenir de la maison européenne et la stabilité dans certains pays européens. Cette tendance mondialisée d’affaiblissement des démocraties (pouvoirs personnels forts, retour aux putschs en Afrique, radicalisations russes et chinoises) prend plus d’ampleur encore avec les mutations européennes.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.