LONDRES: Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), groupe de défense des médias, a exhorté le gouvernement iranien à mettre fin aux poursuites et aux abus croissants à l'encontre des journalistes qui couvrent les manifestations en faveur des droits humains dans le pays.
«Les autorités iraniennes doivent abandonner toutes les accusations douteuses portées contre les journalistes détenus parce qu’ils ont couvert les manifestations dans le pays et les libérer immédiatement et sans condition», déclare Sherif Mansour, coordinateur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord du CPJ.
«En prononçant de lourdes peines contre les journalistes, parfois au-delà de ce que la loi autorise, les autorités montrent jusqu'où elles sont prêtes à aller pour faire taire la presse.»
Depuis le début des manifestations de la mi-septembre qui ont éclaté dans tout le pays après la mort d'une femme de 22 ans, Mahsa Amini, les autorités iraniennes ont arrêté quatre-vingt-huit journalistes, selon le groupe de presse.
Selon les sources, les autorités ont accusé les journalistes de «diffuser de la propagande contre le système en place» ainsi que de «collusion et action contre la sécurité nationale». Les reporters ont été condamnés à de lourdes sanctions, parmi lesquelles de longues peines de prison, des coups de fouet, des interdictions de travailler ou de quitter le pays et des travaux d'intérêt général obligatoires.
Selon le code pénal iranien, la diffusion de propagande est passible d'une peine de prison qui peut aller jusqu'à un an, et la collusion jusqu'à cinq ans.
Toutefois, le CPJ indique que la plupart des membres de la presse ont reçu des peines supérieures au maximum légal pour ces deux délits.
L'organisme de surveillance des médias a également confirmé qu'au moins cinq personnes – les journalistes indépendants Vida Rabbani et Mehrnoosh Tafian et les photojournalistes Aria Jaffari, Yalda Moaiery et Ahmadreza Halabisaz – ont été condamnées à des peines plus lourdes, mais qu’elles sont libres en attendant la procédure d’appel.
Selon le CPJ, les journalistes emprisonnés en Iran sont souvent privés de représentation légale et d’accès à une procédure régulière; ceux qui ont la chance d'être libérés sous caution sont souvent contraints de payer des sommes exorbitantes.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com