RAMALLAH: Les responsables palestiniens ont imputé au silence de la communauté internationale les «crimes, pratiques et lois racistes israéliens».
Cette déclaration est intervenue alors que l'armée israélienne a tué trois Palestiniens lors d’incidents en Cisjordanie au cours des dernières vingt-quatre heures. Selon des sources médicales palestiniennes les vivtimes sont Samir Aslan, 41 ans, du camp de Qalandia, au nord de Jérusalem, Ahmed Abou Junaid, 21 ans, du camp de Balata à Naplouse, et Sanad Samamra, 18 ans, de la ville de Samu' près d'Hébron.
Abou Junaid a reçu une balle dans la tête lors d'un raid de l'armée israélienne, selon le ministère palestinien de la Santé.
Aslan a été arrêté alors qu'il tentait de défendre son fils, Ramzi, arrêté lui-même lors d'un important raid dans leur camp. Aslan saignait mais les forces israéliennes l'ont empêché de recevoir les premiers soins, ont indiqué des sources.
«Le crime de l'exécution d'Aslan dans sa maison du camp de Qalandia fait partie d'une série de crimes quotidiens commis par l'armée d'occupation fasciste israélienne», a déclaré Rawhi Fattouh, président du Conseil national palestinien.
«Depuis le début de cette année, l'armée d'occupation a exécuté sept personnes, en a blessé des dizaines et a détruit de nombreuses propriétés.
«Le silence de la communauté internationale sur les crimes, les pratiques et les lois racistes de l'occupation israélienne qui visent notre peuple palestinien et son existence, permet à Israël de persister dans ses crimes et de devenir un État au-dessus des lois, bafouant tous les accords, résolutions et principes internationaux des droits humains.»
Cette semaine, les autorités israéliennes ont déclaré qu'elles allaient révoquer la citoyenneté ou la résidence de tout prisonnier accusé d'avoir perpétré une attaque ou reçu des fonds de l'Autorité palestinienne pour y participer.
Selon le projet de loi, «un citoyen ou un résident prouvé avoir reçu de l'argent de l'Autorité palestinienne pour commettre un acte terroriste sera considéré comme quelqu'un qui, de sa propre initiative, a renoncé à sa citoyenneté ou à sa résidence. Le ministre de l'Intérieur révoquera son statut.»
Des sources palestiniennes de haut niveau ont indiqué que les autorités américaines travaillaient discrètement avec les Palestiniens et le nouveau gouvernement israélien dans le but d’empêcher de nouvelles actions qui pourraient saper la fragile Autorité palestinienne.
Hussein al-Cheikh, secrétaire général du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine, a eu des entretiens jeudi à Ramallah avec Hadi Amr, le représentant spécial américain pour les affaires palestiniennes, au cours desquels il a insisté sur la nécessité d'«un horizon politique qui préserve la solution à deux États dans le cadre de la légitimité internationale, et sur le fait qu'Israël mette fin à toutes ses mesures unilatérales et à ses attaques quotidiennes contre le peuple palestinien, qui détruisent cette solution et créent une atmosphère difficile et complexe qui affecte la sécurité et la stabilité.»
Le Premier ministre palestinien, Mohammed Shtayyeh, a également rencontré Amr, lui affirmant que l'administration américaine «doit agir de toute urgence pour mettre fin aux mesures et menaces israéliennes unilatérales qui sapent l'autorité nationale et mettent systématiquement fin à la possibilité d'établir un État palestinien.»
Shtayyeh a déclaré que la prochaine visite du secrétaire d'État américain, Antony Blinken, et du conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, dans la région devrait transmettre un message d'espoir au peuple palestinien et une déclaration claire appelant le gouvernement israélien à mettre fin à ses violations et à ses mesures unilatérales, de même qu’à respecter les lois internationales et les accords signés.
Il a également appelé les autorités américaines à exercer une réelle pression sur le gouvernement israélien pour débloquer les fonds palestiniens qu'il déduit illégalement.
«Le peuple palestinien et ses dirigeants n'accepteront pas le fait accompli, et nous irons de l’avant dans la lutte populaire, politique, diplomatique et juridique face aux mesures israéliennes», a-t-il ajouté.
L'analyste politique palestinien Ghassan al-Khatib a affirmé à Arab News: «Alors que l'administration du président américain, Joe Biden, n'a pas pu tenir sa promesse aux Palestiniens d'ouvrir un consulat américain à Jérusalem-Est, elle a apporté des modifications au bureau de représentation américain pour envoyer ses rapports directement au Département d'État américain et non à l'ambassade de Washington à Jérusalem.
«Les États-Unis n'ont pas encore exercé de pression sur Israël, et la poursuite de cette méthode ne suffira pas à décourager Israël de poursuivre sa politique agressive envers les Palestiniens.»
Une politique américaine «sans mordant envers Israël ne fonctionnera pas», a-t-il ajouté.
Si les États-Unis veulent réellement et sincèrement aider l'AP et empêcher son effondrement, a soutenu Al-Khatib, «ils pourraient fournir une aide financière à l'Autorité et faire pression sur Israël pour qu'il ne déduise pas l'argent des impôts palestiniens».
Washington pourrait également faire pression sur ses amis arabes pour aider financièrement les Palestiniens, a-t-il indiqué.
«Les États-Unis ne font rien pour réduire l'agression israélienne envers l'AP ainsi que pour assurer la survie de l'AP et empêcher son effondrement», a-t-il affirmé.
Par ailleurs, les forces israéliennes ont commencé à poser des blocs de ciment pour un nouveau mur de séparation dans le nord de la Cisjordanie, bloquant l'accès à des milliers d'hectares de terres agricoles appartenant à des familles palestiniennes dans les villages environnants. Le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, a approuvé en novembre la construction de ce mur de 9 mètres de haut, qui s'étendra sur 100 kilomètres et qui sera construit par étapes.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
La violence se poursuit à cause du silence international, affirment des responsables palestiniens
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La violence se poursuit à cause du silence international, affirment des responsables palestiniens
- Les Palestiniens ont exhorté Washington «à agir de toute urgence pour mettre fin aux mesures et menaces unilatérales israéliennes»
- «Les États-Unis n'ont pas encore exercé de pressions sur Israël, et la poursuite de cette méthode ne contribuera pas à dissuader Israël de poursuivre sa politique »
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