PARIS : Le Premier ministre britannique Rishi Sunak effectuera sa première visite en France le 10 mars à l'occasion d'un sommet franco-britannique qui portera notamment sur la sécurité, l'énergie et la lutte contre l'immigration clandestine, a annoncé mercredi l'Elysée.
"Il s'agira de la première rencontre de ce type depuis 2018", ont précisé la présidence française et Downing Street.
Après des années de querelles - quand Boris Johnson, puis brièvement Liz Truss étaient Premiers ministres -, Paris et Londres espèrent rétablir leurs relations sous l'égide de Rishi Sunak, à la tête du gouvernement depuis octobre.
Le sommet sera l'occasion "d'approfondir la coopération entre le Royaume-Uni et la France dans une pluralité de domaines, notamment la sécurité, le climat et l'énergie, l'économie, les migrations, la jeunesse et la politique étrangère", ont relevé l'Elysée et Downing Street.
Lors de leur première rencontre en marge de la COP27 à Charm-el-Cheikh en Egypte, le 7 novembre dernier, Rishi Sunak a affirmé vouloir "coopérer étroitement" avec la France sur l'immigration.
Paris et Londres ont depuis signé un accord prévoyant notamment une enveloppe britannique de 72 millions d'euros à la France en 2022-2023 pour augmenter de 800 à 900 le nombre des policiers et gendarmes sur les plages françaises.
Plus de 45 000 migrants ont rejoint illégalement les côtes anglaises en 2022 en traversant la Manche sur des embarcations de fortune, un chiffre record malgré les projets successifs des gouvernements britanniques pour lutter contre ce phénomène.
Au Royaume-Uni, le dossier est hautement sensible pour les conservateurs qui promettent depuis le Brexit de "reprendre le contrôle" des frontières.
Emmanuel Macron a souligné de son côté sa volonté de renforcer le partenariat de défense avec le Royaume-uni, qui a été gravé dans le marbre par le Traité de Lancaster House en 2010 mais mis en sourdine depuis le Brexit.
La relation bilatérale a aussi traversé une vive crise après l'alliance AUKUS conclue en septembre 2021 entre les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie qui s'est traduite pour la France par la perte d'un mégacontrat de sous-marins avec Canberra.
"Je souhaite que nous reprenions activement le fil de notre dialogue sur les opérations, les capacités, le nucléaire et le domaine hybride", a déclaré Emmanuel Macron le 9 novembre en présentant la nouvelle stratégie française en matière de défense.
Les accords de Lancaster House ont instauré une coopération sur les missiles, le partage des capacités de simulation dans le domaine des armes nucléaires (programme Teutates) ou encore la création d'une Force expéditionnaire interarmées combinée (CJEF), prévoyant le déploiement de 10 000 militaires.