BRASILIA: Des centaines de partisans de l'ex-président d'extrême droite Jair Bolsonaro ont envahi dimanche le Congrès, le palais présidentiel et la Cour suprême, à Brasilia, faisant d'importants dégâts, selon les images diffusées sur les réseaux sociaux.
"Cette tentative absurde d'imposer la volonté par la force ne prévaudra pas", a averti le nouveau ministre de la Justice Flavo Dino, sur Twitter, ajoutant: "il va y avoir des renforts".
Les bolsonaristes radicaux arrivés en masse ont pris de court les forces de sécurité, une semaine après l'investiture du président de gauche Lula, dont ils n'ont jamais reconnu la victoire contre Jair Bolsonaro à la présidentielle d'octobre, a constaté un photographe de l'AFP.
Brésil: des élus français dénoncent «les attaques de l'extrême droite»
Des élus français, du camp présidentiel et de l'opposition de gauche, ont fustigé dimanche soir les "attaques de l'extrême droite" au Brésil et ont affiché leur soutien au président Lula après l'envahissement de plusieurs institutions par des militants bolsonaristes.
"Solidarité avec le peuple brésilien, dont les institutions sont attaquées par des militants d'extrême droite. Voilà où mène le complotisme, la délégitimation d'un président démocratiquement élu et la remise en cause du suffrage universel", a tweeté l'eurodéputé macroniste Stéphane Séjourné, à la tête du parti Renaissance.
A gauche, l'Insoumis et ex-candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon a accusé "l'extrême droite" brésilienne de "tenter un putsch en mode Trump contre le nouveau président de gauche Lula". "Solidarité avec la démocratie brésilienne!", a-t-il écrit sur le même réseau social.
"Voilà ce qu'est l'extrême droite partout dans le monde! Au final toujours le refus de la démocratie! Soutien total à #Lula président!", a aussi souligné le N.1 du Parti socialiste Olivier Faure, toujours sur Twitter.
"6 janvier 2021 Washington 8 janvier 2023 Brasilia. Le scénario se reproduit à l'identique, avec une extrême droite qui refuse le verdict des urnes. Soutien à Lula pour réinstaller la démocratie au Brésil", a abondé sa collègue députée Valérie Rabault, vice-présidente de l'Assemblée nationale.
Des images impressionnantes, rappelant l'invasion du Capitole aux Etats-Unis, montrent sur les réseaux sociaux une véritable marée humaine de manifestants vêtus de jaune et vert prendre d'assaut les lieux de pouvoir à Brasilia.
La zone près de la Place des trois pouvoirs, où se côtoient le Palais présidentiel de Planalto, la Cour suprême et le Congrès, avait été pourtant bouclée par les autorités, mais les bolsonaristes sont parvenus à rompre les cordons de sécurité.
Jair Bolsonaro, qui n'a jamais félicité Lula pour son élection et a boudé son investiture, a quitté le Brésil deux jours avant la fin de son mandat et se trouve en Floride, aux Etats-Unis.