LONDRES : Des confessions fracassantes qui fuitent prématurément, plusieurs interviews à venir: le feuilleton de la publication des mémoires du prince Harry tient en haleine bien au-delà du Royaume-Uni, qui voit se déchirer un peu plus la famille royale à quatre mois du couronnement du roi Charles III.
Après les révélations de son livre "Le Suppléant", mis en vente par erreur jeudi en Espagne, une interview du Prince Harry sera diffusée dimanche à 21H00 GMT sur la télévision britannique ITV, avant une seconde sur la chaîne américaine CBS et une troisième lundi sur ABC, toujours aux Etats-Unis.
Dans des extraits déjà diffusés, le prince Harry réitère sa volonté d'une "réconciliation" avec sa famille et dit espérer "renouer" avec son père Charles et son frère William, héritier du trône, à condition d'"établir les responsabilités" sur le passé, en particulier son départ avec son épouse Meghan Markle pour la Californie en 2020.
Mais les espoirs de rapprochement semblent bien minces à quatre mois du couronnement du roi Charles III, tant Harry n'épargne personne dans ses mémoires qui seront officiellement publiées mardi, en particulier son frère, déjà égratigné dans le docu-série "Harry & Meghan" diffusé sur Netflix en décembre.
Le duc de Sussex, âgé de 38 ans, accuse cette fois William de l'avoir jeté au sol lors d'une dispute en 2019 concernant Meghan, qu'Harry avait épousée l'année précédente.
Dans de nouveaux extraits publiés samedi par le tabloïd The Daily Mail, Harry révèle n'avoir pas été réellement le témoin du mariage de son frère, évoquant un "mensonge éhonté".
Dans la presse britannique, les réactions alternent entre incrédulité devant l'intimité de certaines anecdotes racontées par Harry, comme sa perte de virginité, sa consommation de drogues, et l'indignation face à ce qui est considéré comme une attaque frontale de la famille royale.
«Impact» sur la santé d'Elizabeth II
En particulier, les confidences d'Harry sur le fait qu'il a tué 25 combattants talibans durant ses missions en Afghanistan ont suscité un immense tollé. Plusieurs hauts gradés de l'armée britannique ont fermement condamné ses propos.
"Il a trahi" la confiance de l'armée "comme il a trahi sa famille", s'est par exemple indigné le colonel Tim Collins, cité par The Times.
Les révélations ont fait réagir jusqu'aux talibans, un haut responsable l'accusant de "crimes de guerre".
Jusqu'ici Buckingham Palace est officiellement resté muet sur cette avalanche de confidences, mais des dénégations et réponses venant de sources proches du palais ont commencé à émerger dans les médias, notamment pour démentir que la désormais reine Consort Camilla ait fait sciemment fuité dans la presse les détails de sa première rencontre avec le prince William.
Dans son livre, Harry explique aussi s'être opposé avec William au remariage de leur père avec Camilla, craignant qu'elle ne soit une "vilaine belle-mère".
The Telegraph cite des sources proches de la défunte reine Elizabeth II qui estiment que les perspectives de nouvelles indiscrétions sur la famille royale dans le livre d'Harry ont "eu un impact sur la santé de la reine dans sa dernière année".
D'ailleurs, Harry aurait eu l'été dernier la volonté d'annuler la sortie du livre après un voyage au Royaume-Uni pour assister au jubilé de la reine pour ses 70 ans de règne, croit savoir the Times, qui cite des sources proches de la maison d'édition Penguin Random House, qui a déboursé plusieurs millions de dollars pour publier ces mémoires très attendues.