Au Bénin, les femmes et la jeunesse à l'épreuve des législatives

Des banderoles du parti du Bloc républicain, à Abomey Calavi, le 6 janvier 2023 (Photo, AFP).
Des banderoles du parti du Bloc républicain, à Abomey Calavi, le 6 janvier 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 07 janvier 2023

Au Bénin, les femmes et la jeunesse à l'épreuve des législatives

  • En 2019, seuls deux partis politiques soutenant le président Patrice Talon avaient pu se présenter aux élections législatives
  • En 2021, les principaux leaders de l’opposition n’avaient pas non plus réussi à participer à l’élection présidentielle

COTONOU: Les Béninois décideront dimanche de confirmer ou non dans les urnes la forte présence des femmes et des jeunes parmi les candidats aux élections législatives, un scrutin également marqué par le retour de l'opposition après quatre ans d'absence.

D'autant qu'il s'agira aussi d'un test clé pour la démocratie béninoise, jadis perçue comme un modèle en Afrique de l'Ouest: savoir quelle place se fera l'opposition au Parlement, elle qui avait été empêchée de facto de participer aux législatives de 2019 et qui est donc absente des bancs de l'Assemblée depuis quatre ans. Aujourd'hui, la majorité des figures de l'opposition sont en prison ou en exil.

Cette fois, sept partis, dont trois se réclamant de l'opposition, ont finalement été autorisés à participer aux législatives du 8 janvier.

"La majorité des candidats ont à peine trente et le reste moins de 40 ans", se réjouit Boconon Adihou Gérardo, militant du Mouvement populaire de libération (MPL), parti d'opposition.

"C’est de ceux-là dont nous avons besoin. Pas des mêmes politiciens qui ont été avec (les présidents) Mathieu Kérékou, Boni Yayi et sont encore avec Patrice Talon", insiste M. Gérardo.

"Il est temps d’apporter du sang neuf en politique au Bénin."

En 2019, seuls deux partis politiques soutenant le président Patrice Talon avaient pu se présenter aux élections législatives, provoquant la colère d'une partie de la population, en quête de représentation.

Le scrutin avait été marqué par une abstention historique, des violences meurtrières et une coupure totale de l'internet, événements rarissimes au Bénin.

En 2021, les principaux leaders de l’opposition n’avaient pas non plus réussi à participer à l’élection présidentielle.

Une démocratie «prise en otage»

"Notre démocratie est prise en otage par une minorité qui écrase la majorité", insiste auprès de l'AFP Jacques Ayadji, président du parti Mouvement des élites engagées pour l’émancipation du Bénin (Moele-Bénin).

Plus de 80% des candidats de son parti au scrutin de dimanche ont moins de 50 ans, et un sur deux a moins de 40 ans, affirme M. Ayadji.

"Il faut que la jeunesse aille à l’apprentissage de la chose politique. Il faut préparer la relève", assure-t-il.

Élu en 2016, réélu en 2021, le richissime homme d'affaires Patrice Talon a lancé des réformes politiques et économiques tous azimuts en vue d'engager son pays dans la voie du développement. Mais cette modernisation s'est aussi accompagnée d'un important recul démocratique, selon l'opposition.

Deux des principaux adversaires du président Patrice Talon -le constitutionnaliste Joël Aïvo et l'ancienne Garde des Sceaux Reckya Madougou- sont toujours emprisonnés, condamnés à de lourdes peines.

Le Bloc républicain (BR), parti pro-gouvernement, assure avoir écouté les "aspirations" de la population à une meilleure représentation.

"Les jeunes venant du secteur agricole ou de l'artisanat représentent 45% de nos candidats", déclare Distel Amoussou, chargé de mission du secrétaire général du BR.

Son parti, dit-il, "souhaite donner le pouvoir à la femme pour aller bien au-delà des 24 sièges qui leur sont réservés".

Transparence des résultats

Le nouveau code électoral impose en effet qu'il y ait une femme élue par circonscription, soit au moins 24 députées sur 109.

Pour Tahiratou Toko, candidate titulaire de 33 ans dans le nord du pays, "c'est une grande avancée" expliquant "l'engouement des électrices".

"Elles se sentent plus concernées, surtout qu’il n'y a que des jeunes candidates", ce qui est "totalement inédit", poursuit l'ingénieur en planification et gestion de projet.

Mais les nombreuses femmes et jeunes ont-ils pour autant des chances d'être élus ? Marlène Agbatan, juriste, pose la question et rejette l'optimisme ambiant.

"La plupart des jeunes et des femmes sont avec les partis sans grand ancrage. Les grandes formations politiques ont préféré les mettre suppléant ou aux derniers postes pour en faire juste des mobilisateurs de suffrages", souffle-t-elle.

"Je ne vois donc pas en quoi la jeunesse est en train de prendre la relève en politique."

Et les craintes que le scrutin soit joué d'avance n'ont pas été levées, quatre ans après des législatives à sens unique, quand l'abstention dépassait les 70%, un record.

Dimanche, si le pouvoir sort grand gagnant des élections, beaucoup de questions sur la transparence des résultats seront posées, prévient Expédit Ologou, politologue béninois.

Réponse probablement la semaine prochaine, le temps que les bulletins de vote soient dépouillés.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.