Iran: Deux nouvelles exécutions en lien avec les manifestations

Quatre hommes ont été exécutés depuis le début des manifestations en septembre contre la mort de Mahsa Amini (Photo, AFP).
Quatre hommes ont été exécutés depuis le début des manifestations en septembre contre la mort de Mahsa Amini (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 08 janvier 2023

Iran: Deux nouvelles exécutions en lien avec les manifestations

  • L'ONU a aussi dénoncé des pendaisons «choquantes» qui portent à quatre le nombre d'exécutions depuis le début du mouvement de contestation en Iran
  • L'Union européenne est «consternée» par ces exécutions

PARIS: La justice iranienne a annoncé la pendaison samedi de deux hommes reconnus coupables d'avoir tué un paramilitaire lors des manifestations déclenchées par le décès en détention de la jeune Mahsa Amini, de nouvelles exécutions qui ont suscité la "consternation" de l'Union européenne.

L'ONU a aussi dénoncé des pendaisons "choquantes" qui portent à quatre le nombre d'exécutions depuis le début du mouvement de contestation en Iran à la mi-septembre.

"Mohammad Mehdi Karami et Seyed Mohammad Hosseini, les principaux auteurs du crime qui a conduit au martyre de Rouhollah Ajamian, ont été pendus ce matin" samedi, a indiqué l'agence de l'autorité judiciaire Mizan Online.

Les deux hommes étaient accusés d'avoir tué ce membre de la milice des Bassidji, liée aux Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique d'Iran, le 3 novembre à Karaj, à l'ouest de Téhéran.

Un tribunal en première instance avait condamné à mort les deux hommes le 4 décembre et la Cour suprême avait confirmé le 3 janvier leurs peines, une justice qualifiée d'"expéditive" par des ONG de défense des droits humains.

L'Union européenne est "consternée" par ces exécutions, a indiqué dans un communiqué Nabila Massrali, une porte-parole du chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell.

L'UE "appelle une nouvelle fois les autorités iraniennes à mettre immédiatement un terme à la pratique hautement condamnable de prononcer et d'exécuter des condamnations à mort contre des manifestants", a-t-elle dit.

La cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock, a quant à elle affirmé sur Twitter que ces exécutions "confortaient (Berlin) dans (sa) volonté d'augmenter encore la pression sur Téhéran avec l'UE".

Désespoir d'un père

Depuis le début du mouvement de contestation, 14 personnes ont été condamnées à mort en lien avec les manifestations, selon un décompte de l'AFP basé sur des informations officielles. Parmi elles, quatre ont été exécutées, deux ont vu leur peine confirmée par la Cour suprême, six attendent de nouveaux procès et deux autres peuvent faire appel.

Des militants assurent que des dizaines d'autres risquent la peine de mort.

L'Iran est secoué par des manifestations depuis la mort de Mahsa Amini le 16 septembre à la suite de son arrestation pour violation du code vestimentaire strict du pays pour les femmes.

Les responsables iraniens dénoncent des "émeutes", attisées selon eux par des pays étrangers et des groupes d'opposition, et affirment que des centaines de personnes ont été tuées dans les troubles, parmi lesquelles des membres des forces de sécurité. Environ 14.000 personnes ont été arrêtées, selon l'ONU.

Ces dernières exécutions surviennent malgré une campagne d'ONG appelant Téhéran à épargner Mohammad Mehdi Karami et Seyed Mohammad Hosseini, Amnesty International ayant notamment dénoncé un procès "inéquitable".

Mi-décembre, le père de Karami avait diffusé une vidéo sur les réseaux sociaux dans laquelle il implorait les autorités à annuler la condamnation de son fils.

L'avocat de la famille, Me Mohmmed Aghasi, a déploré samedi sur Twitter que le jeune homme n'ait pas pu voir une dernière fois sa famille avant de mourir.

Selon l'organisation basée à Oslo Iran Human Rights (IHR), Karami était âgé de 22 ans et selon l'ONG Hengaw, basée aussi en Norvège, Hosseini avait 39 ans.

«Simulacre de procès»

Le Haut commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme a dénoncé samedi des procès "basés sur des aveux extorqués". "C'est choquant que l'Iran continue à exécuter des manifestants malgré le tollé international", a-t-il indiqué sur Twitter.

Pour le directeur d'IHR, Mahmood Amiry-Moghaddam, les deux condamnés ont été "soumis à la torture, et condamnés à l'issue d'un simulacre de procès".

Téhéran fait l'objet d'une série de sanctions internationales en réaction à la répression des manifestations.

Le directeur du Centre pour les droits de l'Homme en Iran (CHRI) basé à New York, Hadi Ghaemi, a accusé l'Iran d'utiliser "les exécutions et la force létale contre les manifestations pour semer la terreur au sein de la population et anéantir les espoirs et appels de changement du peuple".

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a de son côté annoncé samedi avoir nommé un nouveau chef de la police nationale, Ahmad-Reza Radan, pour remplacer le général Hossein Ashtari.

En 2010, le Trésor américain avait mis M. Radan sur sa liste noire pour violation des droits humains après la répression de manifestations déclenchées par la réélection controversée de l'ex-président ultra-conservateur Mahmoud Ahmadinejad en 2009.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.