Course au pouvoir: les querelles politiques menacent le Liban de fermeture totale

Des travailleurs installent de nouveaux panneaux solaires dans le parking d’un centre commercial de la ville de Byblos, au nord du Liban. (AFP)
Des travailleurs installent de nouveaux panneaux solaires dans le parking d’un centre commercial de la ville de Byblos, au nord du Liban. (AFP)
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Publié le Vendredi 06 janvier 2023

Course au pouvoir: les querelles politiques menacent le Liban de fermeture totale

  • La seule centrale électrique fonctionnelle au Liban a été fermée après l’aggravation du conflit politique entre le Premier ministre par intérim et le Courant patriotique libre
  • Trois navires de gazole demeurent ancrés au large, entraînant des pénalités de retard et des pertes quotidiennes estimées à 20 000 dollars

BEYROUTH: La seule centrale électrique fonctionnelle du Liban a été fermée après l’aggravation du conflit politique entre le Premier ministre par intérim, Najib Mikati, et le Courant patriotique libre, qui contrôle le ministère de l’Énergie du pays.
Cette fermeture menace de plonger le Liban dans une obscurité quasi totale.
Électricité du Liban (EDL) exhorte les autorités à résoudre le problème en allouant les crédits nécessaires pour décharger les navires de carburant après qu’une dispute sur les paiements anticipés a entraîné un retard dans les cargaisons de gazole.
L’appel de l’entreprise intervient au moment où une pénurie de gazole, le carburant utilisé pour alimenter les centrales, l’a obligée à fermer le site d’Al-Zahrani.
EDL affirme également qu’environ 6 000 tonnes de carburant dans la centrale électrique de Deir Ammar ne pouvaient être utilisées que pour les travaux d’entretien général de la turbine à vapeur de l’installation.
Une source politique soutient qu’un règlement du conflit est peu imaginable compte tenu de l’intensification du différend politique. Une nouvelle paralysie gouvernementale et des menaces contre d’autres services essentiels sont par ailleurs de plus en plus probables.
Les ministres du Courant patriotique libre supervisent le ministère de l’Énergie depuis 2009.
Le ministère a fourni des navires à gazole pour répondre aux besoins des usines de production d’EDL. Ces dernières fournissent une heure d’électricité par jour à différentes régions libanaises et des heures supplémentaires à l’aéroport international Rafic-Hariri ainsi qu’aux installations essentielles de l’État.
Cependant, le ministère demande une avance de 62 millions de dollars (1 dollar = 0,95 euro) pour acheter 66 000 tonnes de gazole en raison de son incapacité à obtenir des fonds.
Selon les appels d’offres du ministère, une cargaison de gazole devait être déchargée en décembre dernier, mais l’absence d’arrêté pour un paiement anticipé du Trésor a retardé le processus.
M. Mikati a refusé d’approuver un décret d’urgence pour payer cette avance.
Son conseiller, Faris al-Jamil, déclare à Arab News que toute avance nécessite l’approbation du gouvernement.
Il ajoute qu’EDL devait expliquer de quelle manière cette somme serait remboursée afin qu’elle ne s’ajoute pas aux avances déjà en cours, qui ont coûté jusque-là 40 milliards de dollars à l’État libanais.
Avant d’accorder une avance, la Banque du Liban avait demandé un engagement écrit sur la volonté d’EDL de rembourser les fonds.
Toutefois, EDL n’a pas fourni d’engagement dans sa demande d’avance.
Les procédures de demande d’avance ont été entravées par l’aggravation du conflit gouvernemental. En effet, le Courant patriotique libre refuse de tenir des réunions du gouvernement en raison de la vacance présidentielle.
Une source politique déclare que l’équipe du ministère de l’Énergie fait pression sur M. Mikati pour qu’il prenne des décisions en dehors du gouvernement, mais le Premier ministre par intérim souhaiterait exercer son pouvoir exécutif pendant les réunions du gouvernement.
Entre-temps, trois navires de gazole demeurent ancrés au large, entraînant des pénalités de retard et des pertes quotidiennes estimées à 20 000 dollars.
Le ministre de l’Énergie, Walid Fayyad, souligne que les amendes pour amarrage ont dépassé 300 000 dollars à ce jour. L’homme politique est responsable des pertes subies par l’État en raison des amendes, affirme Ghassan Baydoun, ancien directeur général du ministère.
Ce dernier soutient que les ministres du Courant patriotique libre qui ont repris le ministère étaient habitués à sous-traiter et à conclure des accords alors que le financement n’était pas disponible, ce qui imposait des amendes considérables à l’État.
Jean Ellieh, chef de l’Autorité des marchés publics chargée de superviser les appels d’offres, explique que les accords du ministère de l’Énergie sont conclus sans fondement juridique et que les ministres de l’Énergie ont enfreint les lois pour couvrir leurs violations.
Au cours d’une réunion syndicale d’urgence qui s’est tenue jeudi dernier à Beyrouth, les responsables ont été appelés à élire un président sans plus tarder et à mettre en place un programme de sauvetage immédiat pour le pays.
Des représentants des syndicats des professions libérales, de l’Union générale du travail, des associations d’enseignants et du syndicat des enseignants ont appelé à prendre des mesures contre les fonctionnaires qui «ne s’acquittent pas rapidement de leurs devoirs constitutionnels et nationaux».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.