La moitié des glaciers du monde condamnés à disparaître

Un arc-en-ciel apparaît au-dessus du glacier Perito Moreno dans la province argentine de Santa Cruz (Photo, AFP).
Un arc-en-ciel apparaît au-dessus du glacier Perito Moreno dans la province argentine de Santa Cruz (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 06 janvier 2023

La moitié des glaciers du monde condamnés à disparaître

  • Ces travaux, publiés dans la prestigieuse revue Science, fournissent les projections les plus précises à ce jour sur l'avenir des quelque 215000 glaciers
  • Cette perte représentera environ 26% de la masse totale de glace, car les glaciers les plus petits seront les premiers touchés

WASHINGTON: La moitié des glaciers sur Terre, notamment les plus petits d'entre eux, sont condamnés à disparaître d'ici la fin du siècle à cause du changement climatique, révèle une nouvelle étude jeudi, mais limiter au maximum le réchauffement de la planète pourrait encore permettre de sauver les autres.

Ces travaux, publiés dans la prestigieuse revue Science, fournissent les projections les plus précises à ce jour sur l'avenir des quelque 215.000 glaciers dans le monde.

Les auteurs alertent sur l'importance d'agir sur les émissions de gaz à effet de serre responsables du changement climatique, afin de limiter la fonte de ces glaciers et ses conséquences, notamment sur la montée du niveau de la mer et les ressources en eau.

"Je pense qu'il y a une petite lueur d'espoir et un message positif dans notre étude, car elle nous dit que nous pouvons faire la différence, que les actions comptent", a déclaré à l'AFP Regine Hock, co-auteure de l'étude.

La particularité de ces travaux est d'étudier l'effet direct sur les glaciers de plusieurs scénario de réchauffement de la planète (+1,5°C, +2°C, +3°C et +4°C), afin d'aiguiller au mieux les décisions politiques.

Si la hausse des températures est limitée à 1,5°C par rapport à la période pré-industrielle -- soit l'objectif le plus ambitieux de l'accord de Paris sur le climat -- alors 49% des glaciers du monde disparaîtront d'ici 2100.

Cette perte représentera environ 26% de la masse totale de glace, car les glaciers les plus petits seront les premiers touchés. Les chercheurs évaluent que le niveau de la mer montera en conséquent d'environ 9 centimètres (une hausse qui s'ajoutera à celle liée par exemple à la fonte des calottes glaciaires).

"Les régions avec relativement peu de glace, comme les Alpes, le Caucase, les Andes ou l'ouest des Etats-Unis, perdent presque toute leur glace d'ici la fin du siècle, quel que soit le scénario d'émissions", explique Regine Hock, professeure à l'université d'Oslo. "Ces glaciers là sont plus ou moins condamnés."

Si la hausse des températures atteint 4°C, le pire scénario envisagé, alors les plus grands glaciers, par exemple en Alaska, seront davantage touchés. 83% des glaciers disparaîtraient, ce qui représente 41% de la masse totale de leur glace, et une hausse de la mer de 15 centimètres.

"Cela peut ne pas paraître beaucoup, de 9 cm jusqu'à 15 cm" d'élévation, dit à l'AFP Regine Hock, qui a étudié les glaciers toute sa carrière. Mais ces niveaux sont une "grande source d'inquiétude", car plus ils sont hauts, plus ils entraîneront des inondations importantes en cas de tempêtes, et donc "beaucoup plus de dommages".

C'est d'ailleurs déjà le cas, le niveau de la mer ayant déjà augmenté (environ 3mm chaque année).

Déglaciation totale
Pour le moment, le monde se dirige vers un réchauffement de 2,7°C, ce qui entraînerait une déglaciation presque complète en Europe centrale, dans l'Ouest du Canada et des Etats-Unis, ou encore en Nouvelle-Zélande.

Ces projections, qui sont plus alarmantes que celles utilisées actuellement par les experts du climat de l'ONU (Giec), ont été rendues possibles grâce à de toutes nouvelles données sur les variations de masse de chaque glacier dans le monde ces dernières décennies. Ces données ont permis de mieux calibrer le modèle mathématique utilisé pour anticiper l'avenir.

Celui-ci a également pris en compte des processus n'ayant pas été intégrés à de précédentes études, comme l'effet de la couverture des glaciers par des débris (roche...), ou du détachement d'icebergs dans la mer à partir de certains glaciers (vêlage).

Les glaciers étudiés ne représentent que "1% de toute la glace sur Terre", mais ils sont "bien plus sensibles" que d'autres étendues de glace, car souvent situés dans des régions où les températures sont plus proches du point de fonte.

Ils ont ainsi "contribué à la hausse du niveau de la mer quasiment autant que les calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique prises ensemble ces trois dernières décennies", souligne Regine Hock.

La disparition de glaciers aura également des conséquences sur les ressources en eau. Ils représentent un réservoir important d'eau pour environ 2 milliards de personnes.

"En été, dans beaucoup de régions, il fait chaud et sec, et les glaciers compensent cette perte d'eau", explique la chercheuse. Et leur perte "ne va pas seulement changer la saisonnalité, (...) il y aura aussi moins d'eau au total."

La circulation des bateaux sur des rivières plus basses, ou encore le tourisme autour de ces petits glaciers qui sont justement les plus accessibles, seront également affectés.

Limiter la catastrophe est encore possible, souligne Regine Hock. Mais "quant à savoir si cela arrivera, cela dépend des décideurs politiques."


Zelensky va rencontrer des responsables du Pentagone sur fond d'initiative américaine pour régler le conflit

 Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
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  • Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine
  • Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin

KIEV: Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin.

Cette réunion intervient au retour d'une visite infructueuse mercredi en Turquie du président ukrainien, qui espérait que Washington s'investisse à nouveau dans les négociations de paix. Mais l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, ne s'est pas déplacé.

Elle intervient également au lendemain d'une frappe russe ayant tué au moins 26 personnes dans une ville de l'ouest de l'Ukraine, l'une des attaques les plus meurtrières de Moscou sur son voisin ukrainien cette année.

La délégation du Pentagone, conduite par le secrétaire à l'Armée américaine, Daniel Driscoll, a rencontré mercredi le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky et le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal, selon leurs communiqués respectifs.

Le président Zelensky doit recevoir la délégation jeudi soir, a indiqué la présidence.

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine.

Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin.

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que ce plan requiert notamment que l'Ukraine cède à la Russie des territoires qu'elle occupe et réduise son armée de moitié.

Le Kremlin s'est refusé à tout commentaire et Washington et Kiev n'ont pas commenté publiquement les propositions de ce plan.

 


Grèce: découverte d'une toile géante avec 111.000 araignées dans une grotte

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
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  • La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)"
  • Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue

ATHENES: Des scientifiques ont récemment découvert une toile d'araignée géante de plus de 100 m2 avec quelque 111.000 araignées dans une grotte à la frontière entre la Grèce et l'Albanie, selon une étude publiée dans la revue Subterranean Biology.

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes.

La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)".

Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue.

"Mon dieu, incroyable! Quelle texture!", s'exclame en anglais ce scientifique touchant la toile avec ses doigts.

Selon lui, dans chacun de ces trous il y a une arachnide à l'origine de ces "mégapoles" d'araignées. On voit ensuite un membre de l'équipe réussir à attraper une araignée et la poser dans une tube à essai.

Dans la revue, les chercheurs évoquent "la découverte (...) d’un assemblage extraordinaire d’araignées coloniales" alors que ces deux espèces sont normalement solitaires.

Il s'agit du "premier cas documenté de formation de toile coloniale chez ces espèces", notent d'ailleurs les experts qui précisent que cette immense toile est formée "de nombreuses toiles individuelles, (...) chacune étant stratégiquement placée à un endroit où les ressources trophiques (la nourriture disponible, ndlr) sont abondantes".

"Certaines sections de la toile peuvent se détacher de la paroi sous leur propre poids", expliquent-ils.

Des sources d'eau situées dans les recoins profonds de la grotte alimentent un ruisseau sulfuré qui traverse toute la longueur du passage principal de la grotte, selon l'étude.

Les araignées partagent la grotte avec de nombreux autres insectes, notamment des mille-pattes, des scorpions et des coléoptères.

La découverte de cette immense toile a été rapportée pour la première fois par des membres de la Société spéléologique tchèque, selon l'étude.

 


Trump désigne l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
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  • L’annonce a été faite lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier
  • Mohammed ben Salmane salue une nouvelle phase dans la coopération bilatérale et les liens économiques

WASHINGTON : Le président Donald Trump a annoncé mardi que les États-Unis désigneront officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN, marquant une élévation significative des liens de défense entre les deux pays.

Il a révélé cette décision lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier Mohammed ben Salmane.

« Ce soir, j’ai le plaisir d’annoncer que nous portons notre coopération militaire à un niveau encore plus élevé en désignant officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN — quelque chose de très important pour eux », a déclaré Trump.

« Et je vous le dis pour la première fois, car ils voulaient garder un petit secret pour ce soir. »

Ce nouveau statut ouvre la voie à une coopération militaire plus profonde et revêt un poids symbolique fort, Trump affirmant qu’il fera progresser la coordination militaire américano-saoudienne « à des sommets encore plus élevés ».

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Le prince héritier a remercié Trump pour un « accueil chaleureux et formidable », ajoutant : « Nous nous sentons chez nous. » Il a évoqué les fondements historiques de la relation entre les États-Unis et l’Arabie saoudite, rappelant que leur partenariat remonte à près de neuf décennies, à la rencontre entre le président Franklin D. Roosevelt et le roi Abdelaziz, fondateur de l’Arabie saoudite moderne.

Il a également souligné les jalons à venir pour les deux nations, les États-Unis approchant de leur 250e anniversaire et l’Arabie saoudite de son 300e, estimant que ces célébrations mettent en lumière la longue trajectoire d’une coopération partagée.

En retraçant l’histoire de l’alliance, le prince héritier a mis en avant les efforts communs durant la Seconde Guerre mondiale, la Guerre froide, et la longue lutte contre l’extrémisme et le terrorisme.

Mais il a insisté sur le fait qu’aujourd’hui marque une nouvelle phase de la coopération bilatérale, les liens économiques s’étendant à des secteurs sans précédent.

« Aujourd’hui est un jour particulier », a déclaré le prince héritier. « Nous pensons que l’horizon de la coopération économique entre l’Arabie saoudite et l’Amérique est plus vaste dans de nombreux domaines.

« Nous avons signé de nombreux accords qui peuvent ouvrir la voie à un approfondissement de la relation dans plusieurs secteurs, et nous allons travailler dessus. »

Il a ajouté : « Nous estimons que les opportunités sont immenses ; nous devons donc nous concentrer sur la mise en œuvre et continuer à accroître les opportunités entre nos deux pays. »

Trump a exprimé à plusieurs reprises son appréciation pour le partenariat et le leadership du prince héritier, mettant en avant les accords majeurs signés lors de la visite, notamment dans l’énergie nucléaire civile, les minéraux critiques et l’intelligence artificielle, qualifiant l’ampleur des investissements d’inédite.

Trump a souligné que l’Arabie saoudite entreprend une expansion majeure de ses capacités de défense, évoquant les projets du Royaume portant sur près de 142 milliards de dollars d’achats d’équipements et de services militaires américains, qu’il a qualifiés de « plus grande acquisition d’armement de l’histoire ».

Il a présenté ces acquisitions comme faisant partie d’une stratégie plus large visant à renforcer la sécurité au Moyen-Orient et à consolider le rôle du Royaume comme force de stabilité.

En plus de la désignation d’allié majeur hors OTAN, Trump a annoncé que les États-Unis et l’Arabie saoudite avaient signé un accord stratégique de défense historique qui permettra de créer « une alliance plus forte et plus capable » et de soutenir ce qu’il a décrit comme le moment où le Moyen-Orient est le plus proche d’une « paix véritablement durable ».

Trump a remercié le prince héritier « pour toute l’aide » dans ce qu’il a décrit comme un moment historique pour la paix régionale et la coopération américano-saoudienne, et pour son rôle central dans les avancées diplomatiques récentes, notamment des étapes ayant contribué à la fin de la guerre à Gaza.

« Même les grands experts… appellent cela un miracle », a-t-il dit à propos des évolutions régionales récentes. Les deux dirigeants ont présenté ce moment comme le début d’un nouveau chapitre.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com