PARIS: En point d'orgue d'une grève contestée, une manifestation nationale: les médecins libéraux sont appelés à descendre dans la rue jeudi à Paris pour obtenir une revalorisation de la consultation et une amélioration de leurs conditions d'exercice.
Le collectif "Médecins pour demain", soutenu par plusieurs syndicats (FMF, UFML, SML et Jeunes Médecins), attend plusieurs milliers de manifestants. Le cortège partira de la place du Panthéon vers 13h30 pour rallier le ministère de la Santé.
"Nous appelons les patients à nous rejoindre: c'est eux qui sont concernés par l'abandon de la médecine de ville par l'Etat", souligne auprès de l'AFP la fondatrice de "Médecins pour demain", Christelle Audigier.
Après une première grève début décembre, ce collectif lancé sur Facebook (16 000 membres) a appelé à la fermeture des cabinets médicaux après Noël, mouvement reconduit jusqu'au 8 janvier. Il affirme que 70% des généralistes étaient en grève la semaine dernière, l'Assurance maladie estimant de son côté la baisse d'activité à 10%.
Le mouvement a été vertement critiqué par le gouvernement, la Première ministre Elisabeth Borne le jugeant "vraiment pas responsable" car il a accru "les tensions sur l'hôpital" en période d'épidémies hivernales.
La revendication centrale du collectif demeure le doublement du tarif de base de consultation (de 25 à 50 euros) pour créer un "choc d'attractivité" vers une médecine de ville en manque de bras, écrasée par les tâches administratives et qui ne séduit plus les jeunes.
"Médecins pour demain" a présenté ses propres propositions pour lutter contre les déserts médicaux, préconisant des "cabinets éphémères" dans les zones sous-dotées et des incitations à l'installation de jeunes praticiens.
Le directeur de l'Assurance maladie, Thomas Fatôme, assure que les généralistes seront bien revalorisés dans le cadre de la négociation conventionnelle qui doit reprendre "dès le début de la semaine prochaine" pour s'achever avant fin février.
Mais un montant de "50 euros serait relativement extravagant", affirme-t-il, en notant que plusieurs des principaux syndicats de médecins, comme MG France, la CSMF et Avenir Spé, ne portent pas cette revendication.
C'est aussi le cas des jeunes médecins généralistes de ReAGJIR. S'il "partage le ras-le-bol de la profession face au cruel manque de moyens en santé et à la dégradation de la situation", ce syndicat estime que le doublement du prix de la consultation n'est "pas judicieux" au moment "où nombre de Français connaissent déjà de grandes difficultés financières et d'accès aux soins".