Fédérations musulmanes et mosquées «attachées» aux valeurs de la République

La Grande mosquée de Paris. (AFP).
La Grande mosquée de Paris. (AFP).
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Publié le Jeudi 03 décembre 2020

Fédérations musulmanes et mosquées «attachées» aux valeurs de la République

  • «Nous devons être solidaires avec notre pays qui subit, depuis quelques semaines, des attaques injustifiées»
  • «En France, dans la limite de la seule loi, le citoyen est libre, le croyant est libre»

PARIS: «Le droit français accorde une très large place à la liberté d’expression et édicte les principes de croire ou de ne pas croire», a souligné Chams Eddine Hafiz, recteur de la Grande Mosquée de Paris, lors de la conférence de presse organisée le 2 novembre conjointement avec les fédérations musulmanes et mosquées de France, réunies à la Grande Mosquée de Paris.

Le recteur a déclaré que les représentants des fédérations musulmanes et mosquées France sont profondément attachés aux valeurs de la République, lesquelles permettent «à chacun d’entre nous, dans le respect du cadre légal, d’exprimer librement ses convictions religieuses et/ou philosophiques. C’est grâce à ce fondement essentiel de la République que nous pouvons, en tant que citoyens de confession musulmane, exercer notre culte».

Construire notre destin

«Il y a des moments où les citoyens tous ensemble doivent construire leur destin dans la nation qu’ils ont choisie ou qui les a vu naître et grandir (…). Nous devons être solidaires avec notre pays qui subit, depuis quelques semaines, des attaques injustifiées. Cette situation renvoie chaque citoyen à sa conscience et à ses responsabilités», a expliqué Chams Eddine Hafiz lors de la lecture de la déclaration commune. 

Les fédérations musulmanes et la Grande Mosquée de Paris s’engagent via cette déclaration commune à assumer les responsabilités vu le contexte actuel du pays. «Oui, ce contexte nous oblige! Et il nous engage à assumer nos responsabilités, d’autant plus que la Constitution de notre pays consacre des principes intangibles énoncés dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen», mentionne le document. «En France, dans la limite de la seule loi, le citoyen est libre, le croyant est libre, la société civile est libre et la presse l’est tout autant. Les divergences et les conflits, lorsqu’ils viennent à surgir dans un espace démocratique, ne peuvent être arbitrés ailleurs que devant les tribunaux », précisent les signataires. 

Labellisation des imams de France

Confié par Emmanuel Macron au Conseil français du culte musulman le 2 octobre dernier, lors de son discours sur le séparatisme, le projet de création d’une instance de labellisation des imams de France a été accepté par les dirigeants du CFCM et sera présenté en Conseil des ministres le 9 décembre prochain.  

Reçus à l’Élysée, mercredi 18 novembre, les membres du CFCM ont présenté au président de la République les grandes lignes du projet qui sera élaboré dans six mois. 

Désormais, il n’est plus possible de s’autoproclamer imam dans les mosquées de France, les futurs postulants devraient obtenir un agrément qui sera délivré par le futur conseil national des imams de France. 

Le CFCM est chargé de la mise en œuvre d’un référentiel de formation des imams en fonction de leur rôle: imam dirigeant la prière, imams prêcheurs ou imams conférenciers. Selon l’Élysée, des compétences d’études universitaires et la maîtrise de la langue française seront exigées pour remplir ces missions. 

Une charte des valeurs républicaines

Le président de la République a demandé au CFCM et aux fédérations associées à l’institution de rédiger, en lien avec le ministère de l’Intérieur, une Charte de valeurs républicaines dans un délai de deux semaines. Selon la présidence, ce texte devra affirmer la reconnaissance des valeurs de la République et stipuler que l’islam de France est une religion et non un mouvement politique. Enfin, la future charte devra aussi inclure une valeur essentielle: mettre fin à l’ingérence étrangère et de l’affiliation à des États étrangers. 

Enfin, cette initiative de réorganisation du culte musulman en France permettra, selon la présidence, de mettre fin, d’ici à quatre ans, à la présence en France de près de 300 imams détachés de Turquie, d’Algérie et du Maroc. 

Le chef de l’État a aussi expliqué que cette charte permettra à certaines fédérations de «sortir de l’ambiguïté», et plus particulièrement trois d’entre elles qui n’ont pas, selon Emmanuel Macron, «de vision républicaine, comme le Milli Görüs, d’obédience turque et les musulmans de France», ex-UOIF. «Si certaines ne signent pas cette charte, nous en tirerons les conséquences», prévient Emmanuel Macron lors de sa rencontre, hier, avec les membres du CFCM. 

Un contexte qui exige l’engagement

Les Grandes Mosquées de Paris, de Lyon, de Saint-Denis de La Réunion, et le Rassemblement des musulmans de France (RMF), la Fédération française des associations islamiques africaines des Antilles et des Comores (FFAIACA) et la Coordination des associations musulmanes de Paris (CAP) ont tenu à rappeler qu’ils condamnent de façon ferme et claire «le terrorisme et toute forme de violence qui s’exprime au nom de notre religion. Et nous exprimons à toutes les victimes du terrorisme islamiste notre soutien inconditionnel et notre vive sympathie».

Les signataires condamnent «tous ceux qui instrumentalisent l’islam à des fins politiques, diplomatiques ou mercantiles pour induire en erreur nos concitoyens et nos coreligionnaires, pour exacerber les haines et enfin pour causer l’irréparable». Et ils précisent: «L’islam est une religion et non pas une variable d’ajustement pour alimenter des discours populistes aux conséquences souvent désastreuses.»

Concernant le boycott des produits français, les signataires expliquent que ces appels sont injustifiés. «Les médias en France étant libres, aucun responsable politique, y compris le président de la République, ne peut imposer à un organe de presse, une publication ou une non-publication d’un dessin ou d’une caricature. La séparation des pouvoirs est consubstantielle à notre cadre démocratique. Aussi, nous considérons que ces appels sont infondés et reposent sur des manipulations politiques cachant d‘autres objectifs que la “défense de l’islam”. » 

Condamnation des menaces lancées par des responsables étrangers

Les initiateurs de cette déclaration commune condamnent les appels lancés à l’encontre de la France de certains «responsables étrangers». «La laïcité est une valeur essentielle qui permet aux différentes religions, dont l’islam, de s’épanouir en France», mentionnent-ils. «Nous dénonçons tous ceux qui veulent manipuler nos coreligionnaires, surtout notre jeunesse, et l’opinion publique internationale, en laissant croire que nous subirions en France une politique de “racisme d’État” ou une politique de “haine contre les musulmans”.»

Les signataires déplorent «des mensonges éhontés que nous dénonçons, et nous exigeons de leurs auteurs des excuses publiques tant ils tentent de nous diviser, d’introduire le doute et de semer la discorde»

Enfin, les représentants des mosquées et des fédérations musulmanes organisateurs de la conférence de presse ont appelé à un retour au calme. «Nous encourageons notre jeunesse à ne pas se laisser entraîner vers des chemins sinueux qui n’ont d’autres issues que la destruction et l’autodestruction.» Ils appellent «les autorités de notre pays à prendre des mesures fortes pour que la composante musulmane de France, qui a largement condamné les récents actes terroristes, ne soit pas amalgamée avec les semeurs de haine», car, expliquent-ils, «l’écrasante majorité des musulmans de France est très largement intégrée dans la société et entend vivre sereinement sa religion, cet islam authentique, de fraternité et de solidarité, dans le respect des lois de la République».


À Mayotte, après le cyclone Chido, fruits et légumes désertent les assiettes

Cette photographie montre un bâtiment détruit après le passage du cyclone Chido sur le territoire français de Mayotte dans l'océan Indien, le 14 décembre 2024 dans la capitale Mamoudzou. (AFP)
Cette photographie montre un bâtiment détruit après le passage du cyclone Chido sur le territoire français de Mayotte dans l'océan Indien, le 14 décembre 2024 dans la capitale Mamoudzou. (AFP)
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  • Le modèle agricole dominant est le "jardin mahorais", une forme de polyculture qui assure une certaine autonomie alimentaire à cet archipel de l'océan Indien

Mtsangamouji, France: Bananes et maniocs à terre, c'est le garde-manger d'Abdou Abdillah qui s'est envolé le 14 décembre. Le cyclone Chido a ravagé sa petite parcelle située à Mtsangamouji, dans l'archipel français de Mayotte, ne lui laissant que des débris d'arbres et de plantes à déblayer.

"C'était pour nourrir mes enfants, ma mère", regrette le cultivateur de 58 ans en tronçonnant un cocotier tombé il y a un mois. Depuis Chido, les légumes et les fruits ont quitté son assiette. A la place, "on mange du riz et des frites", déplore-t-il.

La situation l'inquiète d'autant plus que le ramadan approche. Son début est prévu vers la fin du mois de février et il ne sait toujours pas ce que sa famille aura pour le foutari, le repas de rupture du jeûne.

Ousseni Aboubacar, qui cultive la parcelle voisine, partage la même inquiétude car la nourriture n'aura pas repoussé d'ici là. "Si nous avons de la pluie, il faudra attendre sept, huit mois", prévoit l'habitant de 54 ans.

Le modèle agricole dominant est le "jardin mahorais", une forme de polyculture qui assure une certaine autonomie alimentaire à cet archipel de l'océan Indien. Essentiellement vivrière, cette agriculture disséminée sur des milliers de petites parcelles familiales a été dévastée par le cyclone, qui a aussi ravagé de nombreuses habitations.

Sur une pente au bord d'un bidonville, Issouf Combo, 72 ans, porte des coups de chombo (machette) au sol. "Je replante du maïs", indique-t-il tout en mettant deux graines dans un trou.

Là où il y avait auparavant du manioc et des bananes, il n'y a plus que de la terre rouge semée de débris. Cette parcelle était la principale source de fruits et légumes de cet habitant de Mangajou.

Depuis Chido, Issouf Combo et sa famille font leurs courses au marché "mais ça coûte cher", précise son petit-fils de 17 ans, Nassem Madi.

- Prix en hausse -

Car sur les étals des marchés, les prix ont augmenté. Celui de Nini Irene, à Chirongui (sud), affiche le kilo d'oignons ou de clémentines à cinq euros, le kilo de pommes ou de poires à quatre: c'est un euro de plus qu'avant le cyclone.

La vendeuse de 27 ans, qui achète ses fruits et légumes à "des Africains" les faisant venir de l'extérieur de l'archipel, explique la hausse par la rareté nouvelle des cultures.

"On nous a donné des sacs de 20 kilos d'oignons. Avant Chido, c'était à 35 euros, et maintenant à 70 euros", explique-t-elle. Dans ses bacs, plus rien ne vient de Mayotte. Elle voit seulement de temps en temps des brèdes mafanes et des concombres locaux sur les stands de ses voisins.

Venu acheter des oignons, Archidine Velou arrive encore à trouver ce qu'il lui faut, sauf les bananes. "Nos aliments de base, c'est le manioc et les bananes, ça va être compliqué", dit l'homme de 32 ans en évoquant l'approche du ramadan, qui revient sur toutes les lèvres.

Un peu plus loin, Rouchoudata Boina s'inquiète surtout de ne plus trouver de brèdes mafanes, une plante très populaire dans la région.

Celles qui avaient survécu à Chido ont été éprouvées par la tempête tropicale Dikeledi, la semaine dernière, dit-elle. "Comment je vais faire avec mes enfants ?", questionne cette mère d'une fratrie de cinq dont l'alimentation, faute d'argent, se base désormais sur les féculents: pâtes le matin, pain l'après-midi, riz le soir.

Prévoyant la pénurie, la préfecture de Mayotte a pris le 23 décembre un arrêté assouplissant les règles d'importation de végétaux.

"Il y a un besoin important d'approvisionner Mayotte en produits frais", justifie auprès de l'AFP Patrick Garcia, chef du service alimentation à la Direction de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (DAAF). L'arrêté a engendré le renouvellement automatique pour six mois des permis d'importation de fruits et légumes.


Après la non-censure du PS, le gouvernement confiant pour le budget

Le Premier ministre français François Bayrou prononce un discours lors du débat précédant le vote de défiance à l'égard de son gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris, le 16 janvier 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou prononce un discours lors du débat précédant le vote de défiance à l'égard de son gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris, le 16 janvier 2025. (AFP)
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  • Grâce aux concessions accordées aux socialistes sur des points-clés des textes financiers, le gouvernement estime désormais qu'il survivra à l'épreuve du budget
  • "Grâce à la décision d'hier, nous aurons un budget", a estimé jeudi le ministre de l'Economie et des Finances Éric Lombard

PARIS: Trêve hivernale pour François Bayrou ? Grâce aux concessions accordées aux socialistes sur des points-clés des textes financiers, le gouvernement estime désormais qu'il survivra à l'épreuve du budget. Mais le PS réfute tout accord et martèle que la censure reste sur la table.

"Grâce à la décision d'hier, nous aurons un budget", a estimé jeudi le ministre de l'Economie et des Finances Éric Lombard sur BFMTV-RMC, au lendemain du vote contre la censure du gouvernement d'une grande majorité du groupe socialiste à l'Assemblée nationale.

Cette décision longuement mûrie par le PS "est basée sur des engagements que le Premier ministre a pris, qui calent les éléments les plus importants du budget", a analysé le ministre. "Donc sur le budget, je pense, mais c'est au Parti socialiste d'exprimer son point de vue, que nous avons un accord", a détaillé Éric Lombard.

Bercy trop confiant ? La réponse n'a pas tardé: "Non, il n'y a évidemment aucun accord avec les socialistes sur le budget", a martelé sur X le chef des députés PS Boris Vallaud.

"Notre décision d'hier est une mise à l'épreuve de la négociation et consolide nos premières avancées. Le chemin est encore long jusqu'au budget, la censure est toujours sur la table", a-t-il ajouté.

La veille, dans l'hémicycle, le patron du PS Olivier Faure, qui a pris un risque en assumant la mue réformiste d'un parti allié avec La France insoumise depuis 2022, avait déjà prévenu que son parti restait "dans l'opposition", prêt à dégainer une motion de censure si les engagements n'étaient pas tenus.

Dans une interview à Libération, le secrétaire général du PS Pierre Jouvet a précisé la ligne: "Le chemin est encore long jusqu’au budget" et le gouvernement sera "à chaque instant sous surveillance".

- "Relancer l'économie" -

En plus de la non-suppression de 4.000 postes dans l'Éducation, et de l'abandon du passage à trois jours de carence pour les fonctionnaires, les socialistes ont obtenu une négociation des partenaires sociaux sur la très controversée réforme des retraites de 2023.

Dans un cadre financier restreint, ils ont même arraché à la dernière minute l'engagement que le Parlement ait le dernier mot, même si l'accord trouvé entre les partenaires sociaux n'était que "partiel".

"Le fait qu'il y ait un budget qui soit en plus un budget où il n'y a pas de nouveaux impôts, va rassurer les entrepreneurs, va rassurer les chefs d'entreprise, va rassurer les artisans", d'autant plus que la BCE prévoit de poursuivre la baisse des taux, a souligné Eric Lombard.

Issu des rangs de la gauche, ce haut fonctionnaire est un ami personnel d'Olivier Faure. Et s'il a rencontré l'ensemble des groupes de gauche, sauf les Insoumis qui ont refusé, c'est bien avec les socialistes qu'il a été en contact permanent depuis dix jours.

Mais "si la copie finale n’est pas à la hauteur de nos attentes, qu’elle ne consacre pas plus de justice sociale, fiscale et écologique, affaiblit nos services publics (...) alors nous voterons contre ce budget sans état d’âme", a prévenu Pierre Jouvet.

- Examen au Sénat -

Dans le camp du Premier ministre, on se frotte tout de même les mains.

"Ça va apporter énormément aux socialistes dans leurs circonscriptions parce qu'ils ont quand même obtenu des trucs pour la gauche", veut croire un proche de François Bayrou.

Ne pas voter la censure donne "un signal très clair", assure un ministre et évite de laisser le gouvernement "de facto en tête à tête avec le RN".

Reste à savoir si l'examen du budget au Parlement ne fera pas hésiter un peu plus le PS.

En effet, la reprise du projet de loi de finances au Sénat depuis mercredi a fait grincer plus d'une voix à gauche. Le gouvernement, en quête d'économies, multiplie les coupes budgétaires de dernière minute, comme sur le budget des Sports, de la Culture ou sur l'aide publique au développement. Autant de coups de rabot rejetés par les sénateurs socialistes...

Sans compter que le gouvernement envisage, après l'examen au Sénat, de convoquer une commission mixte paritaire réunissant des élus des deux chambres pour forger un texte de compromis. Donc, en omettant la case Assemblée.


Faux Brad Pitt: une enquête pour escroquerie ouverte en France

Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière. (AFP)
Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière. (AFP)
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  • A ce stade, aucun suspect n'est identifié et les policiers de la brigade financière, chargée de l'enquête, cherchent à localiser les comptes ayant reçu les virements de cette femme qui a porté plainte à La Réunion, département français de l'océan Indien
  • Dans l'émission Sept à huit diffusée dimanche sur la chaîne privée TF1, une femme, prénommée Anne et âgée d'une cinquantaine d'années, a raconté avoir versé 830.000 euros à des escrocs se faisant passer pour la star américaine

SAINT-DENIS-DE-LA-REUNION: Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière.

A ce stade, aucun suspect n'est identifié et les policiers de la brigade financière, chargée de l'enquête, cherchent à localiser les comptes ayant reçu les virements de cette femme qui a porté plainte à La Réunion, département français de l'océan Indien.

Dans l'émission Sept à huit diffusée dimanche sur la chaîne privée TF1, une femme, prénommée Anne et âgée d'une cinquantaine d'années, a raconté avoir versé 830.000 euros à des escrocs se faisant passer pour la star américaine en lui envoyant de faux selfies, des documents d'identité falsifiés et en recourant à l'intelligence artificielle pour dissiper ses doutes.

Prétextant avoir besoin d'argent pour payer une opération pour un cancer du rein, le faux Brad Pitt a réussi à soutirer cette somme importante à cette femme, qui est aujourd'hui ruinée et a fait trois tentatives de suicide.

Depuis la diffusion de l'émission, elle fait l'objet de railleries de la part d'internautes moquant sa supposée crédulité. Le reportage a depuis été retiré de toutes les plateformes par TF1, après une "vague de harcèlement à l'encontre d'un témoin".

L'affaire est parvenue jusqu'à l'entourage de l'acteur, qui a mis en garde ses fans contre les escrocs utilisant son image.

"C'est terrible que des escrocs profitent de la forte connexion des fans avec des célébrités", a déclaré mardi un porte-parole de l'acteur au média Entertainment Weekly.

De escroqueries jouant sur les sentiments existent depuis le début des courriers électroniques, mais l'arrivée de l'intelligence artificielle a augmenté le risque de vol d'identité, canulars et fraude en ligne, selon les experts.