DUBAÏ: Pour lancer la nouvelle année, le magazine phare de la culture pop américaine Rolling Stone a publié sa liste des «200 plus grands chanteurs de tous les temps», sélectionnée par son équipe et ses collaborateurs. «Ce qui a compté le plus dans notre choix, c'était l'originalité, l'influence, l’ampleur du répertoire d'un artiste et l'étendue de son héritage musical», a tweeté le magazine.
La seule artiste arabe mentionnée dans cette liste prestigieuse est la défunte grande vedette égyptienne Oum Kalsoum. Classée à la 61ème place, elle précède de grands noms de la musique occidentale, notamment Michael Jackson, Leonard Cohen, Johnny Cash, Janis Joplin, Barbara Streisand et Elton John.
Les voisins immédiats d'Oum Kalsoum dans la liste sont le chanteur de «Careless Whisper» George Michael (#62), et Kate Bush (#60), dont le succès des années 1980 «Running Up That Hill» a été relancé en 2022 grâce à un épisode de «Stranger Things». Selon l'article, tous les chanteurs ont été choisis pour une raison capitale: «Ils peuvent refaire le monde rien qu'en ouvrant la bouche.»
La référence à Oum Kalsoum mentionne qu'elle «n'a pas de véritable équivalent parmi les chanteuses occidentales: pendant des décennies, la star égyptienne a représenté, et représente toujours dans une certaine mesure, l'âme du monde panarabe». Elle la décrit également comme «une ardente prédicatrice», qui avait un attrait international, et qui avait été saluée par des sommités telles que Bob Dylan et Robert Plant de Led Zeppelin. Ce dernier a dit un jour en entendant sa voix: «Quelqu'un a fait un trou dans le mur de ma compréhension du chant.»
«C'est une excellente nouvelle», affirme à Arab News la productrice de théâtre saoudienne Mona Khashoggi, qui a créé une pièce sur la vie d'Oum Kalsoum. «Mais elle devrait être en tête de liste.»
Oum Kalsoum est née dans un village du delta du Nil. Jeune fille, elle portait des vêtements de garçon et chantait des chants religieux lors de rencontres sociales. Dans les années 1920, sa famille s'installe au Caire, où commence sa brillante carrière, au cours de laquelle elle enregistre plus de 300 chansons. La ville a peu à peu commencé à parler d’elle, suivie par toute la région.
«Pour nous, elle n'était pas seulement une artiste. Elle était une combattante pour la liberté et une militante», soutient Mona Khashoggi. «Elle l'a fait dans un monde d'hommes il y a cent ans, et elle l'a fait à sa façon.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com