Macron va adresser aux Français des vœux d'«unité» et de «confiance» face aux crises

Le président français Emmanuel Macron visite le site archéologique de Jerash, le 21 décembre 2022. (Photo : Eliot Blondet / Pool / AFP)
Le président français Emmanuel Macron visite le site archéologique de Jerash, le 21 décembre 2022. (Photo : Eliot Blondet / Pool / AFP)
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Publié le Samedi 31 décembre 2022

Macron va adresser aux Français des vœux d'«unité» et de «confiance» face aux crises

  • Dans son allocution télévisée, à 20H00, Emmanuel Macron ne devrait pas entrer dans le détail des arbitrages, ni s'attarder sur d'autres réformes à risques, comme celle de l'immigration, attendue en début d'année
  • Face à un sombre paysage, «le président aura à cœur d'adresser aux Français un message d'unité et de confiance», explique-t-on dans son entourage

PARIS : La France résiste face aux crises qui s'accumulent: à défaut de pouvoir promettre la fin rapide de la guerre et le reflux imminent de l'inflation, Emmanuel Macron devrait adresser samedi soir aux Français un message «d'unité et de confiance» dans ses traditionnels vœux pour la nouvelle année.

Le chef de l'Etat a passé quelques jours entre Noël et le Nouvel An au Fort de Brégançon, la résidence présidentielle sur la Côte d'Azur, pour, assure son entourage, «préparer la rentrée».

Et il sait que cette rentrée s'annonce périlleuse, tant sur le plan social que politique.

Le 10 janvier, son gouvernement doit dévoiler le projet de réforme des retraites, axe phare de son programme lors de sa réélection au printemps.

Confirmera-t-il le report de l'âge de départ à 65 ans, ou optera-t-il pour une solution de compromis, avec par exemple un recul à 64 ans couplé à une accélération de l'allongement de la durée de cotisation ?

Quelle que soit la formule choisie, elle devrait mécontenter les syndicats, décidés à se battre dans la rue contre toute mesure d'âge -- sans qu'il soit possible, à ce stade, de prédire si cette mobilisation va se conjuguer avec d'autres colères pour se muer en explosion sociale.

Après des poussées de fièvre autour du carburant à l'automne, puis à la SNCF et chez les médecins généralistes pendant les fêtes, l'exécutif guette l'étincelle qui pourrait attiser un mouvement social d'ampleur.

Dans son allocution télévisée, à 20H00, Emmanuel Macron ne devrait pas entrer dans le détail des arbitrages, ni s'attarder sur d'autres réformes à risques, comme celle de l'immigration, attendue en début d'année.

2022 aura été une année chargée, avec l'irruption de la guerre en Ukraine et ses répercussions sur les prix de l'énergie et donc sur le portefeuille des Français, mis à rude épreuve alors même qu'ils subissent encore les soubresauts de la pandémie de Covid-19.

- Vœux aux acteurs de la santé -

Or, à l'orée de 2023, le conflit meurtrier en Europe ne semble pas trouver d'issue, malgré les appels à une négociation à terme avec la Russie qu'Emmanuel Macron répétera peut-être samedi soir. Et l'inflation n'est pas sur le point de ralentir, tandis que la menace de coupures de courant au cours de l'hiver n'est pas encore écartée.

Face à ce sombre paysage, «le président aura à cœur d'adresser aux Français un message d'unité et de confiance», explique-t-on dans son entourage.

Une constante de cet exercice de voeux que le chef de l'Etat prononce pour la sixième fois -- la première du second quinquennat. C'est l'antienne présidentielle: l'occupant du 55, rue du

Faubourg Saint-Honoré aimerait insuffler un peu plus d'optimisme et de consensus dans cette France qui, sous sa houlette, a traversé nombre de crises en tous genres.

A l'Elysée, on fait remarquer qu'il s'agit du pays de l'Union européenne avec l'inflation la moins élevée, que la croissance résiste et que le chômage continue de baisser.

«Tout cela est possible en raison des politiques publiques qui sont menées mais aussi car les Français ont répondu présent», plaide un conseiller.

De la même manière, sans être parvenu à constituer une coalition ou des alliances formelles après la victoire en demi-teinte aux législatives de juin, l'exécutif estime avoir surmonté la menace de blocage parlementaire. «La France et les réformes continuent d'avancer même avec une majorité relative», se félicite un membre du camp présidentiel.

Emmanuel Macron pourrait évoquer à grands traits les autres chantiers importants de son second mandat, comme la réforme de l'école ou la refondation d'un système de santé à bout de souffle. Signe du caractère prioritaire de ce dernier dossier, le président adressera dès la semaine prochaine ses voeux aux acteurs de la santé pour tracer le cap de son projet.

Le chef de l'Etat doit enfin rassurer ceux qui, dans son camp, tirent un bilan «contrasté» du macronisme, à l'instar du député Renaissance Gilles Le Gendre.

Il devrait à coup sûr s'attirer les critiques des oppositions, de la gauche à l'extrême droite en passant par Les Républicains, elles aussi soucieuses de se montrer offensives pour la nouvelle année.


Le gouvernement annule 3 milliards d'euros de crédits dans le cadre de l'effort budgétaire

La ministre française en charge des comptes publics Amélie de Montchalin (G) et le ministre français de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique Eric Lombard tiennent une conférence de presse après une réunion hebdomadaire du cabinet au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 16 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
La ministre française en charge des comptes publics Amélie de Montchalin (G) et le ministre français de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique Eric Lombard tiennent une conférence de presse après une réunion hebdomadaire du cabinet au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 16 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, avait alors expliqué que ces 5 milliards d'euros devaient permettre de respecter les objectifs de déficit public cette année, dans un contexte de croissance moindre.
  • « Ces 5 milliards d'euros que nous allons soit annuler, soit reporter, soit réorienter, c'est notre réponse à un monde instable. C'est la manière de faire face quoi qu'il arrive à ce monde instable », avait-elle déclaré.

PARIS : Le gouvernement a acté dans le Journal officiel des annulations de crédits à hauteur de 3,1 milliards, dans le cadre de l'effort supplémentaire de 5 milliards d'euros déjà annoncé par Bercy début avril.

La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, avait alors expliqué que ces 5 milliards d'euros devaient permettre de respecter les objectifs de déficit public cette année, dans un contexte de croissance moindre.

« Ces 5 milliards d'euros que nous allons soit annuler, soit reporter, soit réorienter, c'est notre réponse à un monde instable. C'est la manière de faire face quoi qu'il arrive à ce monde instable », avait-elle déclaré.

Une partie de cette somme a été concrétisée par le décret publié au Journal officiel.

« Afin de prévenir une détérioration de l'équilibre budgétaire sur le budget de l'État », selon le Journal officiel, « le présent décret porte des annulations de crédits à hauteur de 3,1 milliards d'euros en autorisations d'engagement ». 

« Cet effort porte essentiellement sur les crédits hors masse salariale mis en réserve en début d'année », est-il précisé, « ces annulations ne devraient ainsi pas remettre en cause de façon significative la capacité d'exécution des politiques publiques, selon les termes de la loi de finances initiale pour 2025 ».

Parmi les annulations de crédits, sont concernées la mission « écologie, développement et mobilité durable » (549,6 millions d'euros), la mission « économie » (517,7 millions d'euros), la mission « recherche et enseignement supérieur » (493,3 millions d'euros) ou encore la mission « agriculture, alimentation et affaires rurales » (140 millions d'euros).

« La dégradation récente des perspectives macroéconomiques conduit à anticiper de moindres recettes publiques, en lien notamment avec une révision à la baisse de la prévision de croissance à 0,7 %. Ces risques sont également renforcés par le contexte géopolitique incertain », souligne le décret.

« Dans ce cadre, un effort supplémentaire de maîtrise de la dépense est nécessaire pour respecter la trajectoire de redressement des comptes publics sur laquelle le gouvernement s'est engagé », ajoute le décret. 


France: prières et recueillement pour le pape François à Paris et Marseille

Des fidèles participent à un défilé aux flambeaux et à un service de prière après la mort du pape François, devant le sanctuaire Notre-Dame à Lourdes, dans le sud de la France, le 21 avril 2025. (AFP)
Des fidèles participent à un défilé aux flambeaux et à un service de prière après la mort du pape François, devant le sanctuaire Notre-Dame à Lourdes, dans le sud de la France, le 21 avril 2025. (AFP)
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  •  De nombreux fidèles se sont à nouveau déplacés vendredi pour le pape François, lors d'une messe à Notre-Dame à Paris puis d'une veillée de prières à Notre-Dame de la Garde à Marseille dans le sud de la France
  • A Paris, le Premier ministre français François Bayrou a assisté à la messe dans la cathédrale, chef d'oeuvre de l'art gothique récemment rénové après l'incendie de 2019

PARIS: De nombreux fidèles se sont à nouveau déplacés vendredi pour le pape François, lors d'une messe à Notre-Dame à Paris puis d'une veillée de prières à Notre-Dame de la Garde à Marseille dans le sud de la France, à la veille de ses funérailles au Vatican.

A Paris, le Premier ministre français François Bayrou a assisté à la messe dans la cathédrale, chef d'oeuvre de l'art gothique récemment rénové après l'incendie de 2019.

"J'ai vu les foules de la place Saint-Pierre et du parvis (de Notre-Dame) depuis lundi. Je me réjouis beaucoup de l'attachement des catholiques, du peuple d'une façon générale, à cette personnalité qui nous a marqués et a fait bouger les lignes dans l'Eglise et dans la société", a salué Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, auprès de journalistes.

"La transformation des coeurs humains a pu s'opérer sous son aura", a poursuivi le prélat, qui a présidé la messe solennelle "d'action de grâce et pour le repos de l'âme du Saint Père" décédé lundi à Rome.

Une heure avant l'office, une queue de plusieurs centaines de mètres composée de fidèles attendait déjà de pouvoir entrer dans l'édifice.

"Les institutions françaises ont le devoir d'être présentes chaque fois qu'une partie importante du peuple français est bouleversée, touchée, est en deuil", a estimé M. Bayrou, à l'issue de cette cérémonie, estimant que le pape François "était une figure que beaucoup de Français ressentaient comme de bonté, de générosité et du côté des plus faibles et des plus fragiles".

A Marseille, une centaine de personnes ont participé à une veillée de prière à la basilique Notre-Dame de la Garde, la "Bonne mère", symbole de la deuxième ville de France, juchée sur une colline face au soleil couchant.

Le pape François s'était rendu dans cette basilique néo-byzantine aux murs recouverts d'ex-votos lors d'un déplacement à Marseille en septembre 2023. Il y avait dénoncé le sort des migrants en Méditerranée, martelant son message de secours et d'accueil.

- "Valeurs d'humanité" -

A Marseille, la veillée a débuté par une procession sur l'esplanade de la basilique, jusqu'au mémorial aux marins et migrants disparus en mer. Ce même monument devant lequel le jésuite argentin avait souhaité "prier pour les morts en mer, particulièrement les migrants", a rappelé à l'AFP le recteur de la basilique, le père Olivier Spinosa.

"Nous ne pouvons plus assister aux tragédies des naufrages provoqués par des trafics odieux et le fanatisme de l'indifférence", avait lancé le pape à cet endroit, assurant que "les personnes qui risquent de se noyer, lorsqu'elles sont abandonnées sur les flots, doivent être secourues".

"C'est un devoir d'humanité, c'est un devoir de civilisation", avait-il insisté.

"Marseille est cosmopolite, le pape aimait cela, et il avait demandé à ce que la Méditerranée ne soit pas un cimetière", s'est remémoré Robert Olivieri, 73 ans, qui avait assisté à la messe du pape dans le stade de la ville, lors de ce déplacement orchestré par l'archevêque de Marseille, le cardinal Jean-Marc Aveline.

"J'aurais aimé pouvoir aller à Rome mais ce n'est pas possible. Je me sens proche des écrits de François, sa proximité avec les pauvres et les migrants. Ça me touche beaucoup plus que Benoît XVI qui était plus un théologien", a témoigné Sandrine Gougeon, 46 ans, auprès de l'AFP. Pour elle, "le décès de François rajoute de l'incertitude, une forme d'insécurité au monde".

Les funérailles du pape François, décédé lundi à 88 ans, se déroulent samedi. Après la messe en plusieurs langues, place Saint-Pierre, son cercueil sera transporté à la basilique Sainte-Marie-Majeure, dans le centre de Rome, où il sera inhumé.


Arrivée de 115 personnes évacuées de Gaza à l'aéroport de Paris-Orly

Selon une source diplomatique, "500 personnes" ont été évacuées par la France depuis l'attaque du 7 octobre. (AFP)
Selon une source diplomatique, "500 personnes" ont été évacuées par la France depuis l'attaque du 7 octobre. (AFP)
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  • Le groupe est constitué de "ressortissants français et de leurs ayants droit, de personnels de l'Institut français de Gaza et leurs familles, de personnalités palestiniennes proches de notre pays"
  • La semaine dernière, 59 personnes étaient déjà arrivées en région parisienne, selon la même source

ORLY: Un groupe de 115 personnes évacuées de la bande de Gaza, à l'initiative de la France, est arrivé à l'aéroport de Paris-Orly vendredi, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Le groupe est constitué de "ressortissants français et de leurs ayants droit, de personnels de l'Institut français de Gaza et leurs familles, de personnalités palestiniennes proches de notre pays", a détaillé une source diplomatique, précisant que cette arrivée depuis Gaza est la plus importante depuis le début de la guerre lancée en représailles à l'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.

La semaine dernière, 59 personnes étaient déjà arrivées en région parisienne, selon la même source.

Les familles déjà présentes en France ont attendu en fin de matinée l'arrivée de leurs proches dans une ambiance joyeuse, ont constaté les journalistes de l'AFP.

Parmi les nouveaux arrivés, il y a "des étudiants, boursiers du gouvernement français, qui ont leur bourse depuis 15 ou 18 mois à peu près, mais qui n'avaient pas encore pu venir effectuer leurs études en France", ainsi que des "chercheurs et artistes", venus "pour la plupart avec leur famille", selon Annick Suzor-Weiner, professeure émérite à l'université Paris-Saclay, vice-présidente du réseau Migrants dans l'enseignement supérieur.

Selon une source diplomatique, "500 personnes" ont été évacuées par la France depuis l'attaque du 7 octobre.

Rompant une trêve de près de deux mois dans la guerre déclenchée il y a plus d'un an et demi, Israël a repris le 18 mars son offensive aérienne puis terrestre dans la bande de Gaza et au moins 1.978 Palestiniens ont été tués depuis, selon les chiffres publiés jeudi par le ministère de la Santé du Hamas.

Ce bilan porte à 51.355 le nombre de morts dans la bande de Gaza, selon la même source, depuis le début de la guerre.

Cette attaque sans précédent a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.