Deux attaques meurtrières de l'EI en Syrie selon une ONG

La région où l'attaque a eu lieu est située dans une zone désertique sous contrôle du régime syrien (Photo, AFP).
La région où l'attaque a eu lieu est située dans une zone désertique sous contrôle du régime syrien (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 31 décembre 2022

Deux attaques meurtrières de l'EI en Syrie selon une ONG

  • Plusieurs puissances étrangères sont impliquées dans la guerre en Syrie
  • Depuis le début décembre, l'EI a multiplié les attaques meurtrières malgré la perte de ses fiefs dans la Syrie en guerre

BEYROUTH: Le groupe djihadiste Etat islamique (EI) a mené deux attaques vendredi en Syrie, l'une a tué douze employés d'un champ pétrolier et l'autre contre les forces kurdes dans laquelle un combattant a péri, a indiqué une ONG.

Depuis le début décembre, l'EI a multiplié les attaques meurtrières malgré la perte de ses fiefs dans la Syrie en guerre et les coups infligés par les Kurdes et la coalition internationale antidjihadiste dirigée par les États-Unis.

Vendredi matin, des djihadistes ont fait exploser des engins au passage de bus transportant des ouvriers du champ d'Al-Taym, à l'ouest de Deir Ezzor (est), avant d'ouvrir le feu sur les véhicules, tuant 12 employés, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

La région où l'attaque a eu lieu est située dans une zone désertique sous contrôle du régime syrien, où les djihadistes se sont retranchés après avoir été chassés de tous leurs fiefs en Syrie en 2019.

À Damas, l'agence officielle Sana a rapporté que dix travailleurs avaient été tués et au moins deux blessés "dans une attaque terroriste visant leurs bus". Selon le ministre syrien du Pétrole Bassam Tohmé, l'un des bus "a été touché par une roquette".

Quelques heures plus tard, un membre des Forces démocratiques syriennes (FDS, dominées par les combattants kurdes) a été tué et cinq blessés dans une embuscade tendue par l'EI près du secteur d'al-Chaddadé au sud de Hassaké (nord-est), a indiqué l'OSDH.

Les forces kurdes n'ont pas commenté cette attaque dans l'immédiat.

La Syrie est morcelée par la guerre déclenchée en 2011. Le régime de Bachar al-Assad a repris la majorité du territoire, mais les forces kurdes syriennes, fer de lance de la lutte contre l'EI, contrôlent de vastes régions du nord et nord-est du pays.

«Chasser les terroristes»

Dans leur lutte contre l'EI, les Kurdes sont aidés par la coalition dirigée par les États-Unis qui déploient des soldats dans le nord du pays.

Jeudi, les FDS ont annoncé avoir lancé "avec la participation de la coalition internationale une opération" dans plusieurs régions, dont celles d'Al-Hol et d'Al-Hassaké, visant à "chasser les cellules terroristes de l'EI (...) des zones ciblées par de récentes attaques terroristes".

Les FDS ont fait état ensuite de l'arrestation de "52 djihadistes et collaborateurs qui se cachaient dans des zones résidentielles", selon un communiqué.

Lundi, l'EI a revendiqué une attaque contre le QG à Raqa des FDS dont six membres ont péri. Le groupe djihadiste a affirmé vouloir "venger" ses camarades détenus par les forces kurdes.

Après leur défaite, un grand nombre de jihadistes ont pris refuge dans la badia (désert), qui s'étend de la province centrale syrienne de Homs à la frontière orientale avec l'Irak, en passant par la province de Deir Ezzor.

Depuis début décembre, l'EI y a multiplié les attaques, ciblant principalement les forces du régime et des groupes pro-iraniens qui leur sont alliés et tuant 37 combattants, selon l'OSDH. Deux jihadistes et un civil y ont également péri.

«Faire face»

Plusieurs puissances étrangères sont impliquées dans la guerre en Syrie, où près d'un demi million de personnes ont été tuées depuis 2011.

Alliée du régime Assad qu'elle aide militairement, la Russie a réuni mercredi les ministres syrien et turc de la Défense après un gel entre les deux pays depuis 2011.

Selon les analystes, Moscou joue un rôle clé dans le rapprochement entre Damas et Ankara, unis par un "adversaire" commun représenté par les combattants kurdes.

Voisine de la Syrie, la Turquie a été depuis 2011 le soutien politique et militaire le plus important de l'opposition syrienne. Elle déploie, elle aussi, des troupes dans le nord syrien au côté de rebelles syriens qui lui sont fidèles.

Vendredi, des centaines de Syriens ont manifesté dans des villes contrôlées par des rebelles pro-Ankara à Al-Bab (nord) et Idleb (nord-ouest), pour dénoncer la rencontre syro-turque et affirmer leur rejet de toute "réconciliation" avec le régime.

Le même jour, le Conseil démocratique syrien, bras politique des FDS a aussi critiqué la rencontre, appelant les Syriens à "faire face à cette alliance".


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".