LONDRES: Un professeur de l'université de Kaboul a déchiré ses diplômes en direct à la télévision pour protester contre le fait que les talibans interdisent aux femmes de suivre des cours universitaires.
Le geste de ce professeur, qui a été décrit par des femmes sur Internet comme un «acte de solidarité», a d'abord été diffusé sur Tolo News, une chaîne de télévision d'information basée à Kaboul.
Dans la vidéo, l'homme, un certain Ismail Mashal, affirme que son pays n'est «pas un lieu où il est possible de s’instruire».
«Si ma sœur et ma mère ne peuvent pas étudier, alors je n'accepte pas cette éducation», lance Mashal avant de déchirer ses diplômes devant la caméra, la voix tremblante.
La vidéo, désormais virale, a été partagée par Shabnam Nasimi, ancienne conseillère politique du gouvernement britannique pour la réinstallation des Afghans, sur son compte Twitter officiel.
Astonishing scenes as a Kabul university professor destroys his diplomas on live TV in Afghanistan —
— Shabnam Nasimi (@NasimiShabnam) December 27, 2022
“From today I don’t need these diplomas anymore because this country is no place for an education. If my sister & my mother can’t study, then I DON’T accept this education.” pic.twitter.com/cTZrpmAuL6
«Scènes surprenantes que celles d'un professeur d'université de Kaboul qui détruit ses diplômes à la télévision en direct, en Afghanistan», commente-t-elle.
Le clip a rapidement pris d'assaut Internet; de nombreux internautes ont félicité Mashal pour son courage.
«Cet homme n’a pas hésité à mettre sa vie et celle de sa famille en jeu par ses actions. Il utilise son privilège pour parler au nom des plus démunis de son pays», note l’un d’eux.
«On sent son émotion et son désespoir. Vraiment courageux, mais aussi tellement déprimant», déclare un autre.
Après leur prise de pouvoir, en août 2021, les talibans ont affirmé que les femmes continueraient à avoir le droit de poursuivre des études supérieures, mais que des règles et des restrictions strictes seraient appliquées.
Cependant, la semaine dernière, le gouvernement a annoncé que les femmes ne seraient plus autorisées à étudier dans les collèges et dans les universités, provoquant une condamnation internationale et le désespoir des jeunes dans le pays.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com