Kosovo: réouverture du principal poste-frontière avec la Serbie

Des Serbes du Kosovo brandissent des drapeaux serbes lors d'une manifestation dans la partie à prédominance serbe de Mitrovica, le 6 novembre 2022 (Photo, AFP).
Des Serbes du Kosovo brandissent des drapeaux serbes lors d'une manifestation dans la partie à prédominance serbe de Mitrovica, le 6 novembre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 29 décembre 2022

Kosovo: réouverture du principal poste-frontière avec la Serbie

  • Des images de la télévision d'Etat serbe RTS ont montré des files de voitures et de camions formées du côté serbe
  • Selon RTS, la Serbie a levé l'état d'alerte renforcée dans lequel elle avait placé ses troupes lundi soir

MITROVICA: Le principal poste-frontière entre la Serbie et le Kosovo a rouvert jeudi, marquant une baisse des tensions après les appels au calme des Occidentaux face à l'une des pires crises de ces dernières années dans la région.

Après le démantèlement d'un barrage du côté serbe du poste-frontière de Merdare, la police du Kosovo a confirmé "le retour à la normale" et la réouverture de ce poste, fermé la veille, principal point de passage avec la Serbie.

Des images de la télévision d'Etat serbe RTS ont montré des files de voitures et de camions formées du côté serbe. Selon RTS, la Serbie a levé l'état d'alerte renforcée dans lequel elle avait placé ses troupes lundi soir.

Des Serbes au Kosovo ont de leur côté commencé à démanteler jeudi le plus grand barrage routier, érigé à Rudare, près de la ville de Mitrovica, en déplaçant de premiers camions parmi la dizaine qui avaient été positionnés en travers de la route, selon un correspondant de l'AFP.

Le démantèlement d'autres barrages routiers a également commencé sur d'autres sites et devrait s'achever jeudi soir, a rapporté de son côté RTS.

Mercredi soir, après un appel à la désescalade lancé aux deux parties par Washington et l'Union européenne, le président serbe Aleksandar Vucic a annoncé le démantèlement par la minorité serbe du Kosovo des barrages installés depuis près de trois semaines.

"Les barricades seront démantelées mais la méfiance demeure", a dit M. Vucic durant une rencontre avec des représentants des Serbes du Kosovo près de la frontière kosovare, selon des propos cités par RTS.

Dans un geste manifestement destiné à apaiser les tensions, un tribunal de Pristina avait auparavant ordonné mercredi la remise en liberté et le placement en résidence surveillée d'un ex-policier serbe, Dejan Pantic, dont l'arrestation avait déclenché la colère de la minorité serbe.

Jeudi matin, la situation dans le Nord du Kosovo était calme, avec des patrouilles des forces internationales de maintien de la paix selon un correspondant de l'AFP. A Mitrovica, deux camions utilisés pour bloquer un pont avaient brûlé durant la nuit. La cause du sinistre était inconnue.

A Rudare, une dizaine de manifestant réunis sur un barrage routier ont fait part jeudi matin de leur mécontentement à l'idée de le retirer. "Cela n'a aucun sens, nous nous sommes battus pour des droits qui n'ont pas été obtenus, nous nous sentons trahis", a dit à l'AFP l'un d'eux, âgé de 25 ans.

"Pourquoi sommes-nous venus sur les barrages si tout se termine comme cela?", a lancé un autre manifestant, âgé de 38 ans.

«Conflit contrôlé»

Depuis le 10 décembre, plusieurs centaines de membres de la minorité serbe ont érigé des barrages dans le Nord du Kosovo pour protester contre l'arrestation du policier serbe, paralysant la circulation vers deux postes frontaliers avec la Serbie.

La Première ministre serbe Ana Brnabic avait jugé la semaine dernière que la situation dans cette région était "au bord du conflit armé".

La police kosovare et les forces internationales de maintien de la paix ont subi plusieurs attaques impliquant des armes à feu.

Le Kosovo, ex-province serbe, a déclaré son indépendance en 2008, une décennie après une guerre meurtrière entre forces serbes et rebelles albanais. Mais la Serbie ne la reconnaît pas.

Belgrade encourage la minorité serbe --environ 120 000 personnes sur 1,8 million d'habitants du Kosovo-- à refuser toute loyauté à Pristina au moment où les autorités kosovares veulent asseoir leur souveraineté sur l'ensemble du territoire.

Début novembre, des centaines de policiers serbes intégrés à la police kosovare, ainsi que des juges, procureurs et autres fonctionnaires avaient quitté leurs postes en masse pour protester contre une décision de Pristina, désormais suspendue, d'interdire aux Serbes vivant au Kosovo d'utiliser des plaques d'immatriculation délivrées par la Serbie.

Dans un tweet, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a salué le démantèlement des barrages, déclarant que "la diplomatie a prévalu dans la désescalade des tensions dans le nord du Kosovo".

"La violence ne peut jamais être une solution", a-t-il tweeté, soulignant la nécessité d'un "progrès urgent" dans le dialogue facilité par l'UE entre Belgrade et Pristina.

De son côté, le Premier ministre du Kosovo, Albin Kurti, s'est dit satisfait des derniers développements. "C'est encore mieux que cela se fasse sans l'intervention de notre police", a-t-il déclaré devant des journalistes.

Selon l'analyste politique serbe Aleksandar Popov, les tensions sont si élevées au Kosovo qu'"il suffirait d'une balle perdue" pour renverser le cours des événements. Il a néanmoins qualifié la dernière crise en date de "conflit contrôlé" et de bras de fer entre Belgrade et Pristina pour contrôler le Nord.

"Pristina a donné aux Serbes des raisons de protester en procédant à des arrestations, les barrages ont été orchestrés par Belgrade et les forces internationales pour prévenir l'escalade", a-t-il estimé auprès de l'AFP. "Dès que cela a semblé devenir hors contrôle, l'Occident a utilisé des moyens diplomatiques pour faire cesser toute l'affaire".

Les Etats-Unis et l'Union européenne ont appelé conjointement mercredi à une "désescalade sans condition", exhortant les deux parties à "s'abstenir de toute provocation, menaces ou intimidations". La Russie, elle, a réaffirmé son soutien à Belgrade.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.