Oubliée la fonction publique, les Emirats veulent plus de citoyens dans le privé

Les employés se rendent au travail à pied le premier vendredi ouvrable dans l'émirat du golfe de Dubaï, le 7 janvier 2022. (AFP)
Les employés se rendent au travail à pied le premier vendredi ouvrable dans l'émirat du golfe de Dubaï, le 7 janvier 2022. (AFP)
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Publié le Mercredi 28 décembre 2022

Oubliée la fonction publique, les Emirats veulent plus de citoyens dans le privé

  • Selon un chercheur en science politique, les recruteurs mettent de côté son CV en supposant que, en tant qu'Emirati, ses prétentions salariales seront trop élevées, calquées sur les normes du public
  • «Le secteur privé doit être plus ouvert aux Emiratis», estime Khalifa al-Suwaidi, 34 ans, qui regrette que les entreprises ne voient pas les «compétences et l'expertise» acquises par les Emiratis

DUBAI: Khalifa al-Suwaidi enchaîne les candidatures mais peine à décrocher un emploi dans le secteur privé aux Emirats arabes unis, plus habitué à recruter des étrangers que des ressortissants comme lui. Au risque, bientôt, de se voir infliger une amende par les autorités voulant "émiratiser" les entreprises.

"Je postule à des offres depuis pas mal de temps, en vain", raconte à l'AFP ce chercheur en science politique.

Selon lui, les recruteurs mettent de côté son CV en supposant que, en tant qu'Emirati, ses prétentions salariales seront trop élevées, calquées sur les normes du public.

Les citoyens des Emirats, un des plus importants exportateurs de pétrole au monde, travaillent dans leur écrasante majorité dans le public. Ne représentant qu'environ un dixième d'une population de plus de neuf millions d'habitants, ils bénéficient des largesses de l'Etat, fort d'un PIB par habitant d'environ 45.000 euros en 2022, un chiffre similaire au Royaume-Uni et supérieur à la France, selon le Fonds monétaire international.

Quelque 90% de la main-d'oeuvre du secteur privé est actuellement constituée d'expatriés, selon l'Organisation internationale du travail, donc beaucoup de travailleurs pauvres venus d'Asie du Sud-Est et du sous-continent indien.

"Le secteur privé doit être plus ouvert aux Emiratis", estime Khalifa al-Suwaidi, 34 ans, qui regrette que les entreprises ne voient pas les "compétences et l'expertise" acquises par les Emiratis.

En réponse, le gouvernement, qui s'est doté d'un ministère de l'"Emiratisation" (du marché du travail), a décidé de frapper d'amendes, à partir de janvier, les entreprises de plus de 50 salariés si les Emiratis ne composent pas au moins 2% de leur personnel qualifié.

Objectif: que les Emiratis constituent 10% du secteur privé d'ici 2026.

Travailler plus, gagner moins 

L'échéance du 1er janvier "sera difficile", prédit Hamza Zaouali, fondateur d'une agence de recrutement, qui estime toutefois que le secteur public ne "peut pas" continuer à embaucher à tour de bras.

Il faut "s'assurer que l'économie absorbe, forme et travaille de façon continue avec des Emiratis", dit cet expatrié français de Dubaï.

Le taux de chômage des Emiratis est inconnu mais il était de 4,2% en 2019 à Dubaï, carrefour économique du pays, contre 2,5% en 2012.

Les autorités affirment que les choses sont en train de changer et qu'en 2022, plus de 14.000 Emiratis sont entrés sur le marché du travail, une hausse importante, disent-elles.

Le gouvernement a par ailleurs annoncé en novembre une prime allant jusqu'à environ 1.800 euros si le salaire mensuel dans le privé est inférieur à 7.700 euros.

Ces politiques "s'inscrivent dans le cadre d'un mouvement plus large dans le Golfe, visant à modifier la dynamique des relations entre l'Etat et la société", affirme à l'AFP Eman Alhussein, chercheuse au centre de réflexion Arab Gulf States Institute.

"Les Etats du Golfe veulent que les citoyens revoient leurs attentes", observe cette spécialiste saoudienne, évoquant, à long terme, "plus d'heures de travail et peut-être des salaires moindres".

Préparer des sandwichs 

Du côté des citoyens, le "mécontentement" couve depuis plusieurs années, affirme à l'AFP Mira Al Hussein, chercheuse émiratie à l'université d'Oxford.

Selon elle, il est de plus en plus difficile de trouver des postes dans la fonction publique mais aussi d'être propriétaire ou copropriétaire d'une entreprise, le gouvernement ayant autorisé en 2021 les étrangers à en détenir la totalité du capital (contre 49% maximum auparavant).

"Le tarissement de ces multiples sources (d'emplois) a réduit les options disponibles pour les Emiratis", explique Mira Al Hussein.

Dans un pays où les débats publics sont quasi inexistants, une campagne de la chaîne de restauration rapide Subway invitant les Emiratis à devenir préparateurs de sandwichs, a provoqué l'indignation de nombre d'entre eux sur les réseaux sociaux, poussant même les autorités à ouvrir une enquête.

"Le manque d'emplois dans l'administration, la finance ou les professions techniques a mené au métier de +préparateur de sandwichs+ (...) Ah, quelle époque!", a commenté un internaute sur Twitter.


Les dépenses saoudiennes en électronique ont augmenté de 4 % selon les données officielles des points de vente

L'électronique est l'un des rares secteurs à avoir enregistré une croissance positive au cours de la semaine. Shutterstock
L'électronique est l'un des rares secteurs à avoir enregistré une croissance positive au cours de la semaine. Shutterstock
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  • Les Saoudiens ont dépensé 170,6 millions de SR (45,4 millions de dollars) en appareils électroniques entre le 16 et le 22 février, soit une augmentation de 4 % par rapport à la semaine précédente.
  • Selon le dernier bulletin des transactions aux points de vente publié par la Banque centrale saoudienne, ce secteur est l'un des rares à avoir enregistré une croissance positive au cours de la semaine.

RIYADH : Les Saoudiens ont dépensé 170,6 millions de SR (45,4 millions de dollars) en appareils électroniques entre le 16 et le 22 février, soit une augmentation de 4 % par rapport à la semaine précédente.

Selon le dernier bulletin des transactions aux points de vente publié par la Banque centrale saoudienne, ce secteur est l'un des rares à avoir enregistré une croissance positive au cours de la semaine.

Les dépenses en vêtements et chaussures ont connu une augmentation de 3,4 pour cent de la valeur des transactions pour atteindre 873,1 millions de SR, avec des transactions en hausse de 2,9 pour cent pour atteindre 6,5 millions. 

Les dépenses en mobilier ont également connu une hausse de 3,3 pour cent pour atteindre 359,3 millions de SR, tandis que les hôtels ont suivi avec une augmentation de 2 pour cent pour atteindre 367 millions de SR, et les loisirs et la culture ont enregistré une hausse de 0,9 pour cent pour atteindre 269,7 millions de SR.

En revanche, l'ensemble des transactions aux points de vente en Arabie saoudite a diminué de 2,1 %, passant de 13,3 milliards de SR la semaine précédente à 13 milliards de SR, alors que les dépenses dans d'autres secteurs se sont refroidies, a révélé le bulletin publié par la SAMA.

De même, les dépenses pour la nourriture et les boissons ont enregistré une baisse de 3,7 % pour atteindre 1,904 milliard de SR, ce qui représente la plus grande part de la valeur totale des points de vente. Les dépenses dans les restaurants et les cafés ont suivi de près, enregistrant une baisse de 1,7 pour cent à SR1,903 milliards.

Les biens et services divers ont représenté la troisième part la plus importante de la valeur des points de vente, avec une baisse de 3,7 pour cent, atteignant 1,5 milliard de SR.

Les trois premières catégories ont représenté environ 41 pour cent, soit 5,3 milliards de SR, de la valeur totale de la semaine.

Avec 11,6 %, la baisse la plus importante a été enregistrée dans les dépenses de bijouterie, ce qui a ramené le total des paiements à 262,7 millions de SR.

Les dépenses pour les services publics ont suivi, chutant de 7,7 pour cent à 52,3 millions de SR, tandis que les dépenses dans le secteur de la santé ont enregistré une baisse de 7,3 pour cent à 749,6 millions de SR.

Géographiquement, Riyad a dominé les transactions des points de vente, représentant environ 35,3 pour cent du total, avec des dépenses dans la capitale atteignant 4,6 milliards de SR - une baisse de 2,6 pour cent par rapport à la semaine précédente.

Jeddah a suivi avec une baisse de 1,2 pour cent à SR1,8 milliard, et Dammam est arrivé en troisième position avec SR646,2 millions, en baisse de 2,1 pour cent.

Tabuk a connu la plus forte baisse des dépenses, de 5,6 pour cent, à 229,4 millions de SR.

Hail et Makkah ont suivi, avec des baisses de 1,9 pour cent et 0,1 pour cent, portant leurs totaux respectifs à 196,9 millions de SR et 555,8 millions de SR.

Tabuk et Makkah ont connu les plus fortes baisses en termes de nombre de transactions, avec respectivement 5,8 % et 3,3 %, pour atteindre 4,3 millions et 8,4 millions de transactions.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  


L'Arabie saoudite durcit les règles de propriété des entreprises afin de garantir plus de transparence

Les nouvelles règles renforcent également l'adhésion de l'Arabie saoudite aux normes internationales. (Shutterstock)
Les nouvelles règles renforcent également l'adhésion de l'Arabie saoudite aux normes internationales. (Shutterstock)
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  • Les règles s'appliquent à toutes les entreprises opérant en Arabie saoudite, y compris les sociétés étrangères
  • Les entreprises doivent divulguer les informations relatives à la propriété effective lors de leur enregistrement et confirmer leur exactitude chaque année

DJEDDAH : L'Arabie saoudite a approuvé de nouvelles règles en matière de propriété effective afin de garantir plus de transparence des entreprises et de s'aligner sur les réglementations financières mondiales.

Entrant en vigueur le 3 avril, ces mesures coïncident avec la mise en œuvre du nouveau système de registre commercial et ont été élaborées en collaboration avec des experts afin de s'aligner sur les meilleures pratiques internationales, selon le ministère du Commerce.

La décision a été prise par le ministre du Commerce Majid al-Qasabi dans le cadre des efforts visant à renforcer la surveillance réglementaire. La réglementation, élaborée conformément aux lignes directrices du Groupe d'action financière sur le blanchiment de capitaux (GAFI), exige des entreprises qu'elles divulguent le nom des personnes qui contrôlent en dernier ressort leurs activités ou qui en tirent profit.

Cette mesure s'inscrit dans le cadre des efforts plus larges déployés par l'Arabie saoudite pour moderniser son environnement commercial dans le cadre de la Vision 2030. Les règles visent à améliorer la transparence en établissant une base de données dédiée à l'enregistrement et au stockage des données relatives aux bénéficiaires effectifs.

Les nouvelles règles renforcent également l'adhésion du Royaume aux normes internationales, en particulier celles établies par le GAFI, qui s'efforce de protéger le système financier mondial contre les activités illicites par l'élaboration et l'application de politiques.

Selon les nouvelles règles, un bénéficiaire effectif est défini comme toute personne détenant au moins 25% du capital d'une société, contrôlant 25% ou plus de ses droits de vote, nommant ou révoquant les dirigeants, ou exerçant une influence significative sur les décisions de la société. Si aucune personne ne répond à ces critères, l'administrateur, le membre du conseil d'administration ou le président de la société sera désigné comme bénéficiaire effectif, ajoute le communiqué.

Les règles s'appliquent à toutes les entreprises opérant en Arabie saoudite, y compris les sociétés étrangères, mais excluent les sociétés cotées en bourse, les entreprises d'État et les sociétés en cours de liquidation judiciaire.

Le communiqué précise que les entreprises doivent divulguer les informations relatives aux bénéficiaires effectifs lors de leur enregistrement et confirmer leur exactitude chaque année. Les entreprises existantes ont jusqu'à la prochaine échéance annuelle de confirmation des données pour se mettre en conformité.

Les entreprises sont tenues de tenir un registre spécial des données relatives aux bénéficiaires effectifs et de fournir des mises à jour au ministère du Commerce. L'accès à ces informations sera limité aux autorités réglementaires et compétentes en vertu de dispositions strictes en matière de confidentialité.

Le ministère a ajouté que la non-conformité pouvait entraîner des pénalités allant jusqu'à 500 000 riyals saoudiens (133 000 $) ou d'autres sanctions en vertu de la loi sur les sociétés.

Cette mesure s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par l'Arabie saoudite pour renforcer la gouvernance des entreprises et s'aligner sur les normes internationales en matière de lutte contre le blanchiment d'argent et de prévention de la criminalité financière.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Riyad inaugure une nouvelle station de métro

Qasr al-Hukm est l'une des quatre stations clés du réseau de métro de Riyad (Photo fournie).
Qasr al-Hukm est l'une des quatre stations clés du réseau de métro de Riyad (Photo fournie).
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  • La station Qasr al-Hukm, qui couvre 22 500 mètres carrés sur 7 niveaux et atteint une profondeur de 35 m, relie les lignes bleue et orange du métro au réseau de bus de la ville
  • La station est idéalement située pour accéder aux institutions gouvernementales, aux sites historiques, aux marchés et aux centres commerciaux

RIYAD : Une nouvelle station du métro de Riyad a ouvert ses portes au public ce mercredi matin à 6 heures.

La Commission royale pour la ville de Riyad a déclaré que Qasr al-Hukm est l'une des quatre stations clés du réseau de métro, servant de plaque tournante vitale reliant les lignes bleue et orange aux services de bus de la ville.

L'arrêt est également bien situé par rapport aux institutions gouvernementales, aux palais, aux sites historiques, aux marchés, aux centres commerciaux et aux quartiers résidentiels du cœur de la ville, a ajouté la Commission.

La station, qui couvre 22 500 mètres carrés sur sept niveaux et atteint une profondeur de 35 mètres, présente un mélange d'éléments traditionnels et modernes dans sa conception, a déclaré la commission, qui permettent à la lumière naturelle d'éclairer l'intérieur tout en fournissant de l'ombre dans les espaces ouverts. Il compte 17 ascenseurs et 46 escaliers mécaniques, ainsi que plusieurs boutiques et un jardin public ombragé.

Le métro de Riyad, qui a ouvert ses portes au public le 1er décembre, comprend six lignes interconnectées et 85 stations. Il vise à répondre aux problèmes posés par l'expansion rapide de la capitale en réduisant les embouteillages et les émissions de carbone grâce à un mode de transport plus respectueux de l'environnement. Il a déjà transporté 18 millions de passagers depuis son ouverture.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com