Covid-19 : vers une «adaptation» du confinement avant Noël

La place Kléber, à Paris. (AFP)
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Publié le Jeudi 19 novembre 2020

Covid-19 : vers une «adaptation» du confinement avant Noël

  • « Nous n'en sommes pas du tout au déconfinement, on en est même loin »
  • L'exécutif, qui réunissait aussi un Conseil de défense dans la matinée, est confronté à une équation dont découlent beaucoup de questions : comment desserrer l'étau sans prendre le risque de relancer la circulation du virus?

PARIS : Malgré une légère amélioration sur le front de l'épidémie de Covid-19, le gouvernement joue la prudence et planche sur une « adaptation du confinement » au 1er décembre, avec de nombreuses questions en suspens.

« Nous n'en sommes pas du tout au déconfinement, on en est même loin », a averti le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, à la sortie du Conseil des ministres, préférant parler d'une « adaptation éventuelle du confinement à partir du 1er décembre ».

L'exécutif, qui réunissait aussi un Conseil de défense dans la matinée, est confronté à une équation dont découlent beaucoup de questions : comment desserrer l'étau sans prendre le risque de relancer la circulation du virus et d'être contraint à un troisième confinement?

Devant les députés, mardi, le Premier ministre, Jean Castex, avait aussi prévenu que des « dispositions de freinage (...) perdureront ». « Peut-être nous avons déconfiné un peu trop vite » au printemps, a-t-il reconnu.

« Black Friday » décalé ?

« L'épidémie ralentit », a confirmé mardi soir le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, mais la « pression hospitalière reste très forte », avec plus de 32 000 malades hospitalisés.

Si la pression s'allège un peu sur les services de réanimation, ils restent soumis à une forte tension: 4 759 patients de la Covid-19 sont en réanimation, selon les données de l'agence sanitaire Santé publique France. Un chiffre en légère baisse pour le deuxième jour consécutif.

427 morts liées à la Covid-19 ont par ailleurs été recensés ces dernières vingt-quatre heures dans les hôpitaux, portant le bilan total des décès à 46 698 depuis le début de l'épidémie en France.

Emmanuel Macron s'exprimera la semaine prochaine pour annoncer sur quels points le confinement sera assoupli. D'ici là, le Premier ministre, Jean Castex, réunira les chefs de partis et groupes politiques vendredi, au lendemain d'un nouveau point du ministre de la Santé, Olivier Véran.

Si les salles de sport devraient pouvoir accueillir les mineurs dès le 1er décembre, et si les cultes pourraient reprendre aussi à cette date, avec des restrictions sanitaires, la question de la réouverture des commerces dits « non essentiels » n'est pas tranchée.

Les librairies, magasins de jouets et boutiques de vêtements notamment doivent pour l'instant se contenter de ventes en ligne et sur rendez-vous, et le secteur réclame une reprise dès le 27 novembre, jour de la gigantesque opération commerciale du « Black Friday », pour ne pas l'offrir sur un plateau aux géants du commerce en ligne.

« Un impératif » exhortent deux fédérations (Alliance du commerce et Procos), qui soulignent que le commerce spécialisé a vu son chiffre d'affaires s'effondrer de 80 % depuis le nouveau confinement.  

Mais le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, qui poussait pour cette date, a finalement demandé mercredi aux acteurs de la distribution de « décaler » l'opération, « qui n'a pas de sens dans les circonstances actuelles ».

Dépressions en hausse

La situation est encore plus difficile pour les bars et les restaurants, qui craignent de rester fermés jusqu'en 2021. Une catastrophe pour ces établissements mais aussi pour les filières d'approvisionnement comme celle de la volaille et du foie gras.

Faut-il maintenir dans l'immédiat la limite d'une heure et d'un kilomètre pour les promenades, une règle attaquée par EELV devant le Conseil d'Etat ? Puis, à Noël, les déplacements pour se retrouver en famille seront-ils autorisés ? Le gouvernement doit encore trancher, même si la SNCF se dit déjà « prête » pour les vacances scolaires.

Au-delà des restrictions sanitaires, le gouvernement va devoir répondre au défi d'améliorer la stratégie de dépistage et d'isolement des personnes contaminées, grâce au déploiement des tests antigéniques, après l'échec du triptyque « tester, tracer, isoler ».

L'exécutif va aussi devoir mettre en place une campagne massive de vaccination, alors que l'alliance Pfizer/BioNTech a annoncé mercredi que son vaccin est efficace à 95 %, selon des résultats complets, un niveau similaire à celui revendiqué par Moderna. Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a indiqué qu'1,5 milliard d'euros avait été budgété pour 2021 et 90 millions de doses pré-réservées pour la France.

S'il s'est félicité du ralentissement de l'épidémie, Jérôme Salomon s'est inquiété mardi soir des conséquences de la crise sanitaire pour la santé mentale dans la population française.

On observe ainsi « une augmentation importante des états dépressifs », qui touchaient le double de personnes début novembre par rapport à fin septembre, de 10 à 21 % au sein d'un échantillon représentatif de la population sondé par Santé publique France.

La hausse est « encore plus marquée chez les personnes en situation financière difficile, des personnes ayant des antécédents de troubles psychologiques, les inactifs et les jeunes », a relevé Jérôme Salomon.

« Nous voulons éviter une troisième vague, qui serait une vague de la santé mentale pour les jeunes et pour les moins jeunes », a d'ailleurs affirmé Olivier Véran, lors d'une visite dans les locaux parisiens du « Fil santé jeunes », une plate-forme d'écoute.

 


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.