Mondial: Le bisht offert par l'émir du Qatar à Messi scandalise les médias occidentaux

Offrir ce vêtement est un symbole de profond respect au Qatar (Photo, AFP).
Offrir ce vêtement est un symbole de profond respect au Qatar (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 20 décembre 2022

Mondial: Le bisht offert par l'émir du Qatar à Messi scandalise les médias occidentaux

  • De nombreux journalistes n'ont pas apprécié que le souverain drape un bisht sur les épaules de Lionel Messi
  • Cette tradition répandue dans plusieurs pays arabes exprime un profond respect envers des personnalités importantes et influentes

LONDRES: Plusieurs médias et journalistes occidentaux ont critiqué le geste de l'émir du Qatar, le cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, accompagné du président de la FIFA, Gianni Infantino, de draper un bisht sur les épaules de Lionel Messi après la victoire en finale de son équipe sur la France.

Offrir ce vêtement est une tradition pratiquée par certains pays arabes qui permet d'honorer et de témoigner un profond respect à des personnalités importantes et influentes.

Alors que les yeux du monde étaient rivés sur Messi soulevant le trophée, le présentateur de la chaîne BBC Sport et ancien footballeur international anglais Gary Lineker s’est insurgé. «C’est un scandale d’avoir couvert le maillot argentin de Messi au cours d’un tel moment».

Pour le journal The Telegraph, il s’agit d’un «acte bizarre» qui a «entaché le plus grand moment de l'histoire de la Coupe du monde». De son côté, le Mirror a souligné en gros titre que Messi avait été «forcé de couvrir le maillot de l'Argentine».

Laurie Whitwell, journaliste sportif britannique pour The Athletic Football, a déclaré sur Twitter que le Qatar «voulait être présent sur les photos du trophée de la Coupe du monde». Il a qualifié le bisht de «tenue bizarre et inutile» et a estimé que le geste du Qatar était «grossièrement indulgent».

Dans un tweet qui a ensuite été supprimé, le correspondant d'ESPN Mark Ogden a comparé le bisht à «une cape qui laisse penser qu'il s'apprête à se faire couper les cheveux».

De tels propos ont suscité l'indignation de nombreux utilisateurs sur les réseaux sociaux, qui les ont qualifiés d'«ignorants» ou de «racistes», saluant au passage le geste des hôtes qataris.

«La prise de position de certains journalistes occidentaux révèle soit leur ignorance pure et simple, soit leur haine absolue à l'égard de la coutume et de la tradition locale», a écrit Ayman Mohyeldin, chroniqueur à MSNBC, sur Instagram.

Il a fait remarquer que «les athlètes vainqueurs reçoivent tout le temps des cadeaux à porter en fonction des traditions locales ou même de celles du tournoi», citant en exemple le jour où Pelé s'est vu offrir un sombrero lors de la Coupe du monde 1970 au Mexique.

M. Mohyeldin a ajouté que de telles formes d'ignorance et de haine sont «quelque chose que nous avons vu à maintes reprises tout au long de ce tournoi».

Plusieurs utilisateurs de Twitter ont de même répondu aux critiques des médias à l'égard du bisht en partageant des photos de Pelé portant un sombrero alors qu'il célébrait la victoire du Brésil en Coupe du monde il y a 53 ans.

«Messi a été drapé d'un bisht (qui lui a été offert par l'émir du Qatar) en signe de respect pour avoir été le plus grand joueur de tous les temps et avoir soulevé une Coupe du monde. C'est un moment mythique», a écrit un utilisateur sur Twitter, dénonçant le racisme de ces commentaires négatifs.

Susan Borden, vice-présidente du lycée Michael E. DeBakey au Qatar, a estimé dans un post LinkedIn que certains commentaires publiés en ligne sur le bisht étaient «désobligeants». «Lorsque c'est l'émir d'un pays en personne qui vous offre le bisht en le mettant sur vos épaules de ses propres mains, c'est le plus grand honneur qui puisse être accordé à un civil», a-t-elle soutenu.

Sur Twitter, un internaute a répondu à Ogden d'ESPN en affirmant que c'était «votre travail de journaliste de comprendre ce qui se passe avant de vous lamenter».

Un autre utilisateur a déclaré à Whitwell de The Atlantic que le geste de l'émir qatari était un signe d'appréciation. «C'est quelque chose que vous ne comprendrez jamais si vous ne purifiez pas votre cœur de la haine», a-t-il ajouté.

D'autres ont qualifié les journalistes qui ont critiqué le geste du bisht d'«enragés» et leur ont conseillé de «se calmer». Certains journalistes semblent, cependant, avoir compris la portée du geste.

«Je suis probablement en minorité ici, mais j'ai trouvé que Lionel Messi portant un bisht était une image agréable», a écrit le journaliste sportif Zach Lowy.

«Les bishts sont donnés aux guerriers arabes après une victoire au combat, ou à la royauté. Messi vient de gagner la plus grande bataille de toutes et s'est confirmé comme le roi du football», a-t-il ajouté.

«C'est un geste juste et respectueux pour Messi. Nous gagnerions à faire preuve de nuance dans notre critique du Qatar et de la FIFA», a souligné un internaute.

«Au lieu de profiter de ce moment pour favoriser l'entente interculturelle ou pour poser des questions critiques qui servent les intérêts des lecteurs, certains journalistes ont choisi d'utiliser leurs plateformes pour dénigrer un moment emblématique et festif de l'histoire du sport», a conclu M. Mohyeldin.

Tout au long de la Coupe du monde Qatar 2022, des internautes du monde entier se sont inquiétés des critiques de certains médias occidentaux à l'égard du pays hôte. Beaucoup ont qualifié cette rhétorique de «biaisée», «raciste» ou «islamophobe».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Dans Gaza affamée, des Palestiniens se rabattent sur la viande de tortue

(Photo AFP)
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  • Faute de mieux, c'est la troisième fois que cette Palestinienne de 61 ans prépare un repas à base de tortue pour sa famille déplacée, qui vit aujourd'hui sous une tente à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.
  • « La famine n'est pas seulement un risque, mais elle semble se développer rapidement dans presque toutes les régions de Gaza », a averti un collectif d'ONG internationales cette semaine.

KHAN YOUNES, TERROIRES PALESTINIENS : Dans une bande de Gaza où les protéines sont rares, certains se résignent à manger des tortues marines.

« Les enfants étaient réticents, on leur a dit que c'était aussi délicieux que du veau », explique Majida Qanan, qui surveille les morceaux de viande rouge mijotant sur un feu de bois.

« Certains en ont mangé, d'autres pas. »

Faute de mieux, c'est la troisième fois que cette Palestinienne de 61 ans prépare un repas à base de tortue pour sa famille déplacée, qui vit aujourd'hui sous une tente à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.

Depuis 18 mois de guerre dévastatrice entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, le territoire et ses 2,4 millions d'habitants se trouvent dans une situation humanitaire critique.

« La famine n'est pas seulement un risque, mais elle semble se développer rapidement dans presque toutes les régions de Gaza », a averti un collectif d'ONG internationales cette semaine.

Depuis le 2 mars, Israël bloque toute livraison humanitaire, accusant le Hamas de détourner l'aide. Le mouvement palestinien dément ces accusations et accuse en retour Israël d'utiliser « la famine comme arme de guerre ».

Selon le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), la bande de Gaza est aujourd'hui probablement plongée dans « la pire » situation humanitaire depuis le début de la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël.

En juin dernier, les acteurs du secteur humanitaire avaient évoqué des Palestiniens si démunis qu'ils en étaient parfois réduits à se nourrir d'aliments pour animaux ou d'herbe, et à boire l'eau des égouts.

Entretemps, une trêve, entrée en vigueur le 19 janvier, a permis d'augmenter les livraisons humanitaires, jusqu'au nouveau blocage israélien du 18 mars, suivi de la reprise de ses opérations militaires.

Les tortues, elles, sont tuées selon les rites halal, c'est-à-dire conformément aux préceptes de la religion musulmane, affirme Abdul Halim Qanan.

« S'il n'y avait pas de famine, on n'en mangerait pas, mais il faut bien compenser le manque de protéines avec quelque chose ».


Le président syrien reçoit un membre républicain du Congrès américain

Le président Al-Sharaa rencontre Cory Mills, membre du Congrès américain, à Damas. (Courtesy : SANA)
Le président Al-Sharaa rencontre Cory Mills, membre du Congrès américain, à Damas. (Courtesy : SANA)
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  • En janvier, les États-Unis ont annoncé un allègement temporaire des sanctions pour « ne pas entraver » la fourniture de services essentiels à la population syrienne. Ils ont cependant précisé qu'ils n'envisageraient pas d'assouplir davantage les sanctions
  • C'est la première visite du genre pour un élu américain depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre.

DAMAS : Le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, s'est entretenu à Damas avec un membre du Congrès américain, a indiqué samedi la présidence syrienne, ce qui constitue la première visite du genre pour un élu américain depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre.

Cory Mills, membre du parti républicain, est arrivé vendredi en Syrie, accompagné de Marlin Stutzman, également membre du parti de Donald Trump.

Le nouveau président a rencontré M. Mills au palais présidentiel à Damas en présence de son ministre des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a indiqué la présidence dans un communiqué.

Le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, s'est entretenu à Damas avec un membre du Congrès américain, a indiqué samedi la présidence syrienne, ce qui constitue la première visite du genre pour un élu américain depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre.

Cory Mills, membre du parti républicain, est arrivé vendredi en Syrie, accompagné de Marlin Stutzman, également membre du parti de Donald Trump.

Le nouveau président a rencontré M. Mills au palais présidentiel à Damas en présence de son ministre des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a indiqué la présidence dans un communiqué.

Peu après l'arrivée d'Ahmed Chareh, Washington avait annoncé ne plus proposer de récompense pour son arrestation, après avoir reçu des « messages positifs » lors de la première visite officielle de diplomates américains à Damas après l'éviction de M. Assad.

Le nouveau gouvernement syrien cherche à obtenir une levée des sanctions internationales imposées à l'époque de Bachar al-Assad afin de relancer l'économie du pays, exsangue après 14 années de guerre civile.

Toutefois, certains pays souhaitent attendre de voir si les nouvelles autorités vont respecter les droits humains. 

En janvier, les États-Unis ont annoncé un allègement temporaire des sanctions pour « ne pas entraver » la fourniture de services essentiels à la population syrienne. Ils ont cependant précisé qu'ils n'envisageraient pas d'assouplir davantage les sanctions tant que des progrès sur des priorités telles que la lutte contre le « terrorisme » n'auront pas été constatés.

Les sanctions économiques ont un impact lourd sur le pays, où 90 % des Syriens vivent sous le seuil de pauvreté, selon l'ONU.

Une délégation ministérielle syrienne et le gouverneur de la Banque centrale doivent participer à des réunions avec le Fonds monétaire international et la Banque mondiale à Washington la semaine prochaine, ont récemment indiqué deux sources proches des participants.

La visite des deux élus américains intervient alors que les États-Unis ont annoncé le retrait prochain d'environ un millier de soldats américains déployés en Syrie pour lutter contre les jihadistes.

Washington a également mis en garde le même jour contre le risque d'attaques « imminentes » en Syrie, selon un message diffusé sur le site de l'ambassade américaine, fermée depuis 2012.


Les États-Unis annoncent réduire de moitié leurs effectifs militaires en Syrie

Les États-Unis ont commencé à retirer des centaines de soldats du nord-est de la Syrie, a rapporté le New York Times jeudi. (AFP/File)
Les États-Unis ont commencé à retirer des centaines de soldats du nord-est de la Syrie, a rapporté le New York Times jeudi. (AFP/File)
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  • Cette décision intervient près de trois mois après l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui est défavorable depuis longtemps à la présence américaine sur place et prône un retour à une politique isolationniste des États-Unis.
  • La présence américaine en Syrie va être ramenée « à moins d'un millier de soldats dans les mois prochains », sur environ 2 000 actuellement, a déclaré Sean Parnell, le porte-parole du Pentagone, dans un communiqué.

WASHINGTON : Les États-Unis ont annoncé vendredi qu'ils allaient réduire de moitié leur présence militaire en Syrie, estimant avoir lutté avec « succès » contre le groupe État islamique (EI), même si des groupes djihadistes demeurent actifs dans un pays encore fragile.

Cette décision intervient près de trois mois après l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui est défavorable depuis longtemps à la présence américaine sur place et prône un retour à une politique isolationniste des États-Unis.

Les États-Unis sont présents sur le sol syrien depuis des années, notamment dans le cadre de la coalition internationale contre l'EI.

La présence américaine en Syrie va être ramenée « à moins d'un millier de soldats dans les mois prochains », sur environ 2 000 actuellement, a déclaré Sean Parnell, le porte-parole du Pentagone, dans un communiqué.

« Cette consolidation démontre les progrès considérables réalisés pour réduire l'attrait et les capacités opérationnelles du groupe Etat islamique, tant dans la région que dans le monde », a-t-il dit, évoquant plus globalement « le succès des États-Unis contre l'EI ».

Arrivé au pouvoir à Washington le 20 janvier, Donald Trump est depuis longtemps sceptique sur la présence militaire en Syrie. Et la chute fin décembre de Bachar al-Assad, remplacé à la tête du pays par une coalition menée par des islamistes, n'a pas changé la donne.

La prise de contrôle de pans entiers de la Syrie et de l'Irak par l'EI à partir de 2014 a déclenché l'intervention d'une coalition internationale menée par les États-Unis, dont l'objectif principal était de soutenir les unités de l'armée irakienne et les Kurdes qui combattaient l'EI au sol par les airs.

Mais Washington a alors aussi déployé des milliers de ses soldats pour soutenir ces troupes locales et mener ses propres opérations militaires.
« L'armée américaine va rester prête à mener des frappes contre ce qu'il reste de l'EI en Syrie », a déclaré vendredi le porte-parole du Pentagone, qui dit maintenir « des capacités importantes dans la région ».

Les États-Unis disposent actuellement d'environ 2 500 soldats en Irak, un chiffre appelé à diminuer.

La sécurité en Syrie reste précaire depuis la chute de Bachar al-Assad, après près de 14 ans d'une guerre déclenchée par la répression violente de manifestations antigouvernementales en 2011.

À la tête de forces de sécurité dominées par d'anciens rebelles islamistes, les autorités syriennes de transition ont la lourde tâche de maintenir la sécurité dans un pays multiethnique et multiconfessionnel où de nombreux groupes armés, parmi lesquels des djihadistes, sont encore présents.