Les utilisateurs de Twitter votent majoritairement pour qu'Elon Musk quitte la direction

Le président-directeur général de Tesla et SpaceX, Elon Musk, s'exprime lors de la conférence et de l'exposition SATELLITE à Washington, le lundi 9 mars 2020. (AP)
Le président-directeur général de Tesla et SpaceX, Elon Musk, s'exprime lors de la conférence et de l'exposition SATELLITE à Washington, le lundi 9 mars 2020. (AP)
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Publié le Mardi 20 décembre 2022

Les utilisateurs de Twitter votent majoritairement pour qu'Elon Musk quitte la direction

  • «Dois-je quitter la direction de Twitter?», avait demandé le milliardaire dans la nuit de dimanche à lundi sur le réseau social
  • 57,5% des plus de 17 millions de votants se sont dits favorables à un départ de M. Musk, qui s'est engagé à respecter le résultat mais n'a pas réagi dans l'immédiat

WASHINGTON : Une majorité de participants à un sondage lancé par Elon Musk sur Twitter a voté lundi pour que l'entrepreneur abandonne la direction du réseau social.

57,5% des plus de 17 millions de votants se sont dits favorables à un départ de M. Musk, qui s'est engagé à respecter le résultat mais n'a pas encore réagi.

"Dois-je quitter la direction de Twitter?", avait demandé le milliardaire dans la nuit de dimanche à lundi sur le réseau social. "Je m'en tiendrai aux résultats de ce sondage", avait-il promis.

Dans un échange avec un de ses abonnés Twitter, M. Musk a assuré qu'il n'avait pas de successeur désigné. Il a indiqué dans un autre message que la plateforme était "sur la voie rapide de la faillite".

Depuis le rachat fin octobre, le patron de Tesla et de SpaceX a suscité de nombreuses polémiques en licenciant la moitié des effectifs de Twitter, en rétablissant des comptes suspendus, en suspendant ceux de journalistes et en cherchant à lancer une nouvel abonnement payant.

"Du plan d'abonnement bâclé à l'interdiction des journalistes en passant par les controverses politiques quotidiennes, cela a été la tempête totale alors que les annonceurs ont fui, laissant Twitter creuser son déficit", a noté l'analyste Dan Ives de Wedbush Securities, qui estime à 4 milliards de dollars par an les pertes potentielles de l'entreprise.

Selon le conseiller en investissement Gary Black, M. Musk est également sous la pression du conseil d'administration de Tesla pour lâcher les rênes de Twitter et se recentrer sur le constructeur automobile, dont l'action a chuté de plus de 33% depuis l'acquisition du réseau social.

"Il est difficile d'ignorer les chiffres", a tweeté M. Black.

Le sondage lancé par M. Musk "n'a rien à voir avec la démocratie", a tweeté Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF) et président du Forum sur l'information et la démocratie. "C'est le degré zéro, voire le contraire de la démocratie. La légitimité ne peut pas venir d'un vote d'internautes".

Ce sondage est intervenu après une nouvelle décision du réseau social ayant fait beaucoup réagir.

Musk et les sondages Twitter: une pratique courante pour prendre des décisions

De la vente d'actions Tesla à son départ de la direction de Twitter en passant par le rétablissement du compte de Donald Trump, Elon Musk a coutume de soumettre au vote des utilisateurs du réseau social à l'oiseau bleu des décisions majeures.

Le patron de Tesla et SpaceX, qui a recours à ces sondages depuis au moins 2018, sollicite de plus en plus l'avis de ses abonnés depuis son acquisition de Twitter fin octobre pour 44 milliards de dollars.

Il s'engage généralement à respecter les résultats, accompagnant souvent ses messages de la formule "Vox populi, Vox dei" ("La voix du peuple est la voix de Dieu".)

Retour sur quelques uns des principaux sondages initiés par M. Musk sur Twitter.

Attaque contre les médias

En mai 2018, dans l'un de ses tous premiers sondages sur Twitter, M. Musk a suggéré la création d'un "site sur la crédibilité des médias".

"Je pense l'appeler Pravda", avait-il ajouté de manière ironique.

88,1% des 681 000 votants avaient soutenu son idée, qui n'a toutefois jamais vu le jour.

"Arrêtez, s'il vous plaît", l'avait imploré la journaliste Shannon Stirone en commentaire.

"Vous voulez vraiment répandre la même méfiance envers les médias que cultive l'administration Trump?", avait-elle questionné.

Dogecoin

En mai 2021, M. Musk a demandé si Tesla devrait accepter comme moyen de paiement le Dogecoin, une cryptomonnaie à l'origine parodique dont le multimilliardaire s'est fait le chantre, contribuant à faire gonfler son cours pendant un temps.

Plus de 78% des quelques 4 millions de participants avaient alors dit oui.

Quelques mois plus tard, M. Musk a indiqué dans un tweet que le fabricant de véhicules électriques allait accepter les paiements pour certains produits estampillés Tesla avec la cryptomonnaie canine.

Vente d'actions Tesla

Le tempétueux dirigeant a proposé début novembre 2021 de vendre 10% de ses actions Tesla, disant vouloir répondre aux accusations selon lesquelles "les gains non réalisés sont une forme d'évasion fiscale".

Environ 58% des 3,5 millions de votants ont répondu favorablement à cette suggestion.

D'après le Wall Street Journal, la SEC a ouvert une enquête pour déterminer si le patron et son frère Kimbal ont commis ou non un délit d'initiés autour de la vente d'actions.

Rétablissement du compte de Trump

Le mois dernier, M. Musk a sondé les utilisateurs de Twitter pour savoir s'il fallait ou non rétablir le compte de Donald Trump.

L'ancien président américain avait été suspendu pour avoir incité ses partisans à la violence lors de l'assaut du Capitole le 6 janvier 2021.

51,8% des plus de 15,8 millions de votants se sont prononcés favorablement et le compte de M. Trump a été réactivé dans la foulée.

Le magnat républicain s'est félicité du résultat, mais a dit qu'il ne comptait pas se remettre à tweeter, préférant se concentrer sur sa propre plateforme, Truth Social.

Départ de la direction de Twitter

"Dois-je quitter la direction de Twitter?", a demandé M. Musk sur son réseau social dans la nuit de dimanche à lundi.

Le verdict est tombé quelques heures plus tard, 57,5% des plus de 17 millions de votants se disant favorables à un départ de l'entrepreneur, qui n'a pas encore confirmé s'il lâcherait les rênes de l'entreprise.

Dans un échange avec un de ses abonnés, M. Musk a assuré qu'il n'avait pas de successeur désigné. Il a indiqué dans un autre message que la plateforme se dirigeait à grande vitesse vers la faillite.

Incompréhension sur les nouvelles règles

Twitter a annoncé dimanche qu'il ne serait plus possible de publier des liens vers des réseaux concurrents, comme Facebook, Instagram, Mastodon ou Truth Social, le réseau social de Donald Trump.

Il est désormais prohibé de tweeter un message comme: "Merci de me suivre @Identifiant sur Instagram", a indiqué la plateforme.

Ces nouvelles règles ont suscité l'incompréhension de nombreux utilisateurs, dont Jack Dorsey, le cofondateur et ancien patron de Twitter.

Après la suspension de certains comptes en vertu de cette nouvelle règle, dont celui de l'investisseur Paul Graham, M. Musk a nuancé sa décision.

Il a d'abord tweeté qu'au lieu de cibler des tweets individuels, la politique se limiterait à "suspendre des comptes uniquement lorsque l'objectif +principal+ de ce compte est la promotion de concurrents".

Le tempétueux milliardaire a ensuite affirmé que les "changements politiques majeurs" sur le réseau social feraient systématiquement l'objet d'un vote.

Comptes suspendus

La semaine dernière, M. Musk a supprimé puis rétabli les comptes de plusieurs journalistes américains de CNN, du New York Times et du Washington Post notamment, faisant réagir l'Union européenne et l'ONU.

La vice-présidente de la Commission européenne a même menacé l'entrepreneur de sanctions, et le Parlement européen lui a demandé de venir témoigner devant lui.

Le multimilliardaire avait d'abord suspendu mercredi @elonjet, un compte qui rapportait automatiquement les trajets de son jet privé, puis ceux de journalistes qui avaient tweeté à propos de cette décision, les accusant de mettre sa famille en danger.

Ceux-ci ont été rétablis samedi, mais certains ont indiqué avoir été sommés d'effacer certaines publications s'ils voulaient pleinement utiliser la plateforme.

Samedi soir, le compte Twitter d'une journaliste du Washington Post, Taylor Lorenz, a à son tour été suspendu pendant plusieurs heures.

"Elon Musk a suspendu mon compte Twitter", a affirmé sur son blog la journaliste, qui couvre le secteur des technologies.

Son compte a été restauré dimanche.

Depuis qu'il a pris les rênes de Twitter, M. Musk a rétabli de nombreux comptes bannis, dont celui de M. Trump. Il a également mis fin à la lutte contre la désinformation liée au Covid-19.

Il a en revanche suspendu le compte du rappeur Kanye West après la publication de plusieurs messages jugés antisémites et refusé le retour sur la plateforme du complotiste d'extrême droite Alex Jones.


Comment l'Arabie saoudite intègre des pratiques durables dans l’industrie de la mode

De gauche à droite : Une création étonnante de Khoja, ornée de motifs complexes et abstraits qui rendent hommage aux récits culturels tout en exhalant une élégance moderne ; une création audacieuse et artistique de Nasibah Hafiz, qui met en valeur la mode durable grâce à une chemise recyclée fabriquée à partir de divers textiles ; et l'ensemble deux pièces jaune doux de Chaldene, qui incarne un charme sans effort, avec des détails délicats tels que des boutons naturels et des tissus aérés. (Instagram : moekhoja, nasibahafiz et chaldene)
De gauche à droite : Une création étonnante de Khoja, ornée de motifs complexes et abstraits qui rendent hommage aux récits culturels tout en exhalant une élégance moderne ; une création audacieuse et artistique de Nasibah Hafiz, qui met en valeur la mode durable grâce à une chemise recyclée fabriquée à partir de divers textiles ; et l'ensemble deux pièces jaune doux de Chaldene, qui incarne un charme sans effort, avec des détails délicats tels que des boutons naturels et des tissus aérés. (Instagram : moekhoja, nasibahafiz et chaldene)
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  • Grâce à la production de masse et à l'exportation de vêtements bon marché - un phénomène de la mondialisation connu sous le nom de "fast fashion" - les consommateurs du monde entier ont eu accès à une gamme presque illimitée de tenues abordables
  • Conformément aux objectifs de durabilité du programme de réforme Vision 2030 de l'Arabie saoudite et à son approche de l'économie circulaire, le Royaume encourage les consommateurs et les fabricants à réduire, réutiliser et recycler les vêtements

RIYAD : Grâce à la production de masse et à l'exportation de vêtements bon marché - un phénomène de la mondialisation connu sous le nom de "fast fashion" - les consommateurs du monde entier ont eu accès à une gamme presque illimitée de tenues abordables.

Si ce boom de la fabrication et de la vente au détail a stimulé la croissance, créé des emplois et répondu à la demande des consommateurs, il a également exercé une pression considérable sur la main-d'œuvre qui fabrique ces vêtements et sur l'environnement.

Conformément aux objectifs de durabilité du programme de réforme Vision 2030 de l'Arabie saoudite et à son approche de l'économie circulaire, le Royaume encourage les consommateurs et les fabricants à réduire, réutiliser et recycler les vêtements afin d'alléger le fardeau environnemental.

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Avec plus de 80 milliards de vêtements produits dans le monde chaque année, l'industrie a contribué à la pollution de l'environnement, à l'utilisation excessive des ressources et à une culture du jetable qui s'est traduite par d'énormes tas de déchets.

À l'échelle mondiale, un camion à ordures de textiles est mis en décharge ou incinéré toutes les secondes, ce qui épuise les ressources naturelles et augmente les émissions de gaz à effet de serre. Les experts préviennent que l'industrie pourrait être responsable d'un quart des émissions mondiales de carbone d'ici à 2050.

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Les déchets textiles représentent 10 % des émissions de gaz à effet de serre, selon les chiffres des Nations unies. (AFP)

La mode rapide, l'une des industries les plus polluantes au monde, est responsable de 10 % des émissions de gaz à effet de serre, selon des chiffres publiés par les Nations unies, ce qui dépasse les émissions combinées des vols internationaux et du transport maritime.

Pour aggraver le problème, un rapport de la Fondation Ellen MacArthur révèle que moins de 1 % des vêtements usagés sont recyclés en nouveaux vêtements, perpétuant ainsi un cycle destructeur d'épuisement des ressources et de gaspillage.

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Un design frappant de Khoja, qui met en valeur la mode saoudienne moderne avec un mélange de tradition et de futurisme. (Instagram : moekhoja)

"La durabilité dans la mode n'est pas seulement une tendance, c'est une nécessité", a déclaré Mohammed Khoja, fondateur de la marque de vêtements saoudienne Hindamme, à Arab News.

"Nous nous concentrons sur la création de pièces intemporelles de haute qualité, conçues pour transcender les tendances. Nous évitons ainsi la surproduction et veillons à ce que nos vêtements puissent devenir des pièces vintages chères aux générations futures.

L'accent mis par Khoja sur le "design intemporel" s'aligne sur les objectifs de Vision 2030 du Royaume, qui visent à réduire les déchets et à promouvoir la consommation durable.

Pour résoudre le problème des déchets, l'Arabie saoudite investit dans la mode circulaire, un modèle axé sur la réutilisation, le recyclage et l'upcycling des vêtements pour prolonger leur cycle de vie.

La Commission de la mode, qui fait partie du ministère saoudien de la culture, a lancé des initiatives telles que le GFX Fashion Swap à Riyad, qui encourage l'échange de vêtements de haute qualité tout en éduquant les participants sur les avantages environnementaux de la prolongation de l'utilisation de la garde-robe.

"Nous n'avons pas besoin d'acheter sans cesse de nouveaux articles", a déclaré Nasiba Hafiz, une créatrice de mode saoudienne. "Pourquoi ne pas utiliser les articles que nous possédons déjà et les réutiliser ? De cette façon, nous pouvons réduire les déchets et devenir des consommateurs plus conscients".

Nasiba Hafiz collabore avec l'association caritative Al-Oula Women's Charitable Society pour transformer les tissus excédentaires en nouveaux vêtements, réduisant ainsi les déchets tout en favorisant l'émancipation des femmes issues de milieux défavorisés dans le sud de Djeddah.

Le centre de recherche sur les matériaux durables est une autre initiative importante. Établi en partenariat avec l'université King Abdullah de science et de technologie, ce centre développe des textiles écologiques pour les vêtements traditionnels tels que les abayas et les thobes.

En associant l'innovation au patrimoine culturel, le Royaume fait progresser les solutions de conception durable.

L'impact de la fast fashion va au-delà des déchets de consommation, avec un impact important, mais souvent négligé, sur les ressources en eau. Les usines des pays en développement, où sont produits la plupart des vêtements, consomment de grandes quantités d'eau et d'énergie.
Par exemple, la production d'une seule paire de jeans nécessite environ 3 781 litres d'eau, selon le Programme des Nations unies pour l'environnement, soit suffisamment pour répondre aux besoins d'hydratation d'une personne pendant plus de cinq ans.

Les usines textiles rejettent également des déchets dangereux qui polluent les rivières et les nappes phréatiques, les processus de teinture et de traitement contribuant fortement à la contamination de l'eau.

La Banque mondiale estime que l'industrie de la mode génère 20 % des eaux usées mondiales, souvent chargées de produits chimiques toxiques.

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Les déchets des usines textiles sont rejetés dans la rivière Dravyavati au Rajasthan, en Inde. Les processus de teinture et de traitement dans les usines textiles contribuent fortement à la contamination de l'eau. (AFP)

En Arabie saoudite, où l'eau est rare, des créateurs comme Chaldene se font les champions de la durabilité. La marque utilise des matériaux respectueux de l'environnement, tels que des boutons en coquille de noix de coco, afin de réduire la dépendance à l'égard d'autres solutions gourmandes en ressources.

"Chaque détail de notre collection reflète notre engagement à minimiser les déchets et à honorer la nature", ont déclaré à Arab News les cofondatrices de Chaldene, Asma Al-Othaimeen et Ghada Al-Majed.

En effet, les créateurs saoudiens sont à la tête du mouvement de la mode durable dans le Royaume, et sont les pionniers d'approches innovantes visant à réduire l'impact de l'industrie sur l'environnement.

Ghaydaa Majdaly, l'une d'entre elles, utilise la technologie 3D pour transformer des bouteilles en plastique recyclées en tissu, garantissant ainsi une approche "zéro déchet".
"La technologie nous permet de réimaginer ce qui est possible dans la mode tout en relevant les défis environnementaux de la fast fashion", a déclaré Ghaydaa Majdaly.

Dans le même esprit, Nasiba Hafiz, en collaboration avec Al-Oula, réutilise les tissus mis au rebut pour en faire de nouveaux vêtements. Ce partenariat permet non seulement de réduire les déchets, mais aussi d'apporter un soutien économique aux femmes du sud de Djeddah.

"En réutilisant les matériaux, nous pouvons prolonger leur durée de vie et créer quelque chose de beau et de significatif", a déclaré Hafiz.


La transformation du secteur Fintech s'accélère grâce à la Vision 2030, selon les analystes

L'innovation a été encouragée par des réformes en Arabie saoudite. (Shutterstock)
L'innovation a été encouragée par des réformes en Arabie saoudite. (Shutterstock)
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  • Les réformes du paysage financier de l'Arabie saoudite ont considérablement transformé le secteur, sous l'impulsion du Programme de développement du secteur financier
  • L'une des initiatives clés de la Vision 2030 du Royaume, le programme vise à promouvoir la diversification des revenus

DJEDDAH : Les réformes du paysage financier de l'Arabie saoudite ont considérablement transformé le secteur, sous l'impulsion du Programme de développement du secteur financier, ont déclaré des experts à Arab News.

L'une des initiatives clés de la Vision 2030 du Royaume, le programme vise à promouvoir la diversification des revenus, à renforcer l'épargne et à fournir une gamme d'opportunités de financement et d'investissement.

Ces réformes ont été mises en œuvre sous l'étroite surveillance de la Banque centrale saoudienne, connue sous le nom de SAMA, qui a également joué un rôle crucial en favorisant la croissance de la fintech et de la banque numérique grâce à un cadre réglementaire favorable et à diverses initiatives.

S'adressant à Arab News, Yaseen Ghulam, professeur associé d'économie et directeur du centre de recherche et de conseil à l'université Al-Yamamah basée à Riyad, a nommé cinq réformes majeures dans le secteur financier saoudien qui ont eu un impact significatif sur l'efficacité et la compétitivité globales des institutions financières.

Il a noté que le FSDP, qui a été lancé en 2017, a amélioré la bourse saoudienne, ou Tadawul, pour en faire une plateforme d'investissement compétitive à l'échelle mondiale avec une infrastructure de marché robuste.

"Le plan consiste à améliorer l'infrastructure de négociation et les processus de règlement pour répondre aux meilleures pratiques internationales, en augmentant la capitalisation du marché, la liquidité et la valeur à plus de 3 000 milliards de dollars, et en facilitant l'acquisition d'argent par les investisseurs étrangers", a-t-il déclaré.

Il a ajouté que cela a conduit à un plus grand nombre de plateformes en ligne, à des capacités fintech avancées, à des régimes de garde et de compensation intégrés, et à des droits plus importants pour les investisseurs, ainsi qu'à un alignement accru sur les normes de la finance durable, et à des procédures de transparence améliorées.

Il a également expliqué que l'inclusion du Tadawul dans l'indice MSCI Emerging Markets en 2019 a renforcé sa position en tant qu'acteur mondial.

M. Ghulam a mentionné que l'innovation fintech a fait l'objet d'une attention significative depuis le lancement de l'initiative Fintech Saudi en 2018, qui a propulsé l'Arabie saoudite vers le statut de principale plaque tournante du secteur dans la région.

Il a ajouté que d'ici 2022, le programme avait aidé l'écosystème fintech à se développer rapidement, comme en témoignent la création de nombreuses entreprises innovantes et l'utilisation généralisée des paiements numériques.

"En promulguant des lois progressistes, SAMA a permis cette révolution fintech. Afin de promouvoir le développement, elle a construit un bac à sable réglementaire pour les essais supervisés des technologies de pointe, créé des licences spécialisées pour les entreprises fintech, et mis à disposition l'infrastructure bancaire et les interfaces de programmation d'applications", a-t-il ajouté.

Ce point de vue a été repris par l'analyste financier Khalid Gaber Al-Zaidiy, qui a déclaré à Arab News que le cadre réglementaire de la SAMA est essentiel à la croissance de la fintech et de la banque numérique dans le Royaume.

Il a ajouté que certains des impacts clés de ce cadre comprennent l'encouragement de l'innovation tout en maintenant la stabilité financière.

"SAMA soutient l'innovation fintech à travers des initiatives telles que le Fintech Sandbox, permettant aux startups de développer et de tester des produits dans un environnement réglementé", a-t-il déclaré.

En appliquant des normes de cybersécurité strictes et des réglementations liées à la protection des données financières personnelles, a-t-il ajouté, SAMA renforce la confiance des consommateurs dans l'utilisation des solutions fintech. "Cela aide le secteur à se développer de manière durable et sécurisée", a déclaré M. Al-Zaidiy.

Il a ajouté qu'en accordant des licences à de nouvelles banques numériques, la SAMA encourage la concurrence et soutient la croissance de l'économie numérique, faisant ainsi progresser le secteur.

"Les politiques de la Banque centrale favorisent l'inclusion financière et élargissent l'accès aux services bancaires par le biais de solutions numériques, créant ainsi des opportunités pour les entreprises fintech", a ajouté l'analyste.

Croissance verte et confiance internationale

M. Ghulam a également souligné l'engagement du Royaume en faveur de la finance verte, affirmant qu'il a fait des progrès dans la promotion d'investissements et de projets respectueux de l'environnement, conformément aux tendances mondiales en matière de durabilité.

Cela inclut l'émission d'obligations vertes dans le cadre des objectifs de la Vision 2030. "Grâce à ces initiatives proactives, l'Arabie saoudite s'est positionnée comme un acteur clé de la transition mondiale vers un modèle économique plus respectueux de l'environnement", a-t-il déclaré.

M. Ghulam a souligné que l'Arabie saoudite a mis en œuvre des politiques stratégiques visant à accroître la participation des investisseurs internationaux, ce qui a conduit à une augmentation record des entrées de capitaux étrangers et à un renforcement de la confiance dans le système financier saoudien.

"L'augmentation des entrées de capitaux reflète une augmentation globale de la confiance dans la stabilité du système financier de l'Arabie saoudite", a-t-il déclaré.

Il a salué la création du Centre national de gestion de la dette, ajoutant qu'en créant des organismes spécialisés pour superviser la gestion de la dette du pays, l'Arabie saoudite a pris des mesures décisives pour améliorer le contrôle des finances publiques et préserver une situation budgétaire saine.

Expliquant comment l'essor de la fintech et de la banque numérique remodèle les attentes et les expériences des clients dans l'industrie des services financiers, M. Ghulam a déclaré que l'une des initiatives les plus significatives du FSDP est la mise en œuvre de la banque ouverte et numérique par le biais de la fintech.

"En conséquence, l'Arabie saoudite est à la tête de la révolution fintech, avec plus de 226 entreprises fintech déjà existantes, en raison de son secteur des télécommunications qui fonctionne bien et des investissements importants du gouvernement et des entreprises de télécommunications dans l'infrastructure mise en place pour apporter une vitesse et une fiabilité accrues des connexions", a-t-il déclaré.

Plus important encore, l'économiste a ajouté que la STC Bank, la Saudi Digital Bank et le système de paiement de Sarie ouvrent la voie en matière de services bancaires numériques et de systèmes de paiement pour les consommateurs.

M. Ghulam a ajouté que les services bancaires numériques permettent aux clients de gagner du temps, de réduire les coûts de transaction et de favoriser la concurrence et la croissance économique.

"Elle renforce le secteur financier en introduisant de nouveaux produits et services pour les consommateurs et les entreprises saoudiens. Avec le consentement des consommateurs, ces services bancaires permettent à des fournisseurs tiers d'accéder aux données financières, ce qui stimule l'innovation dans le secteur", a-t-il déclaré, ajoutant que les portefeuilles numériques, les applications pour smartphones et les services bancaires en ligne sont devenus essentiels pour la gestion des comptes et des transactions.

"L'ouverture d'un compte bancaire peut désormais se faire en ligne, ce qui profite aux zones rurales au lieu de se rendre sur place. Cette évolution a également amélioré l'inclusion financière en fournissant des crédits, des assurances et des services à des personnes et des régions auparavant marginalisées", a déclaré M. Ghulam.

Les PME prospèrent

Soulignant la manière dont les réformes financières répondent aux problèmes de financement spécifiques rencontrés par les petites entreprises en Arabie saoudite, M. Ghulam a fait remarquer que le Royaume compte plus de 1,3 million de PME.

Il a noté que, comme dans d'autres pays développés, ces entreprises sont confrontées à des difficultés pour obtenir les financements nécessaires en raison des limitations des garanties et d'un risque de crédit plus élevé.

"L'impulsion pour les réformes relatives au financement des PME est venue de la Vision 2030 et est liée au FSDP. L'un des principaux objectifs du FSDP et des réformes connexes est d'amplifier le financement des microentreprises et des PME au sein du système bancaire et de mettre en place des institutions telles que la Banque des PME, Monsha'at et les sociétés de capital-risque pour aider à améliorer le financement et l'écosystème", a-t-il déclaré.

Il a noté que le FSDP vise à étendre le ratio actuel de 10 % de financement des PME dans le système bancaire à 11 % d'ici à 2025.

Plus important encore, pour montrer son soutien continu et solide à ces entreprises, le gouvernement recommande que les institutions financières consacrent 20 % de leurs portefeuilles de prêts à ce secteur.

"Monsha'at a introduit plusieurs programmes à cet égard. Il s'agit notamment de Funding Gate, un guichet unique en ligne pour le financement, qui regroupe les prêteurs et les services, du programme KAFALAH, un service de garantie des prêts visant à réduire les risques et à accroître l'appétit des prêteurs, de Saudi Venture Capital Co. ainsi que de l'initiative Esterdad et des prêts facilités par l'initiative de prêts indirects", a-t-il déclaré.

L'universitaire a ajouté que la révolution fintech résultant des réformes contribue également à augmenter le financement des PME à cet égard, en disant : "Les solutions FinTech B2B sont très recherchées car elles résolvent les problèmes liés à la disponibilité du crédit, au traitement des paiements et à la gestion de l'argent."

M. Ghulam a ajouté que le Fonds d'investissement public contribue également à améliorer le financement des PME, de même que le programme Taleed du géant pétrolier Saudi Aramco, qui offre plus de 3 milliards de RS de financement aux entreprises éligibles.

"Tous ces canaux de financement variés n'auraient pas été possibles sans les réformes et les efforts du gouvernement pour aider les petites entreprises qui sont l'épine dorsale de la future économie saoudienne, moins dépendante des revenus des combustibles fossiles", a déclaré l'économiste.
La création de l'entité chargée de la littératie financière au sein du FSDP est une stratégie clé dans les efforts déployés par l'Arabie saoudite pour stimuler la littératie financière et promouvoir les services bancaires numériques, conformément aux objectifs de Vision 2030.

"Plusieurs entreprises fintech, telles que Darahim et Fatafeat, tentent d'accroître la littératie financière dans le Royaume. Le ministère saoudien de l'éducation a franchi une étape importante en imposant l'inclusion d'un cours de "connaissances financières" dans les programmes scolaires", a déclaré M. Ghulam.

Il a ajouté que Thameen et Smart Investor, deux initiatives de sensibilisation menées par l'Autorité des marchés financiers, visent à améliorer les connaissances financières des adultes et des jeunes, respectivement.

"Un rapport 2023 de la SAMA indique que les connaissances financières des citoyens ont augmenté grâce à ces activités. Ces politiques portent en effet leurs fruits : en 2023, on estimait que 38 % des adultes avaient une compréhension de base des concepts financiers, contre 30 % en 2021", a déclaré l'universitaire.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Croissance record des prêts bancaires aux entreprises saoudiennes

Les activités immobilières ont représenté 21 % des prêts aux entreprises. (Shutterstock)
Les activités immobilières ont représenté 21 % des prêts aux entreprises. (Shutterstock)
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  • En novembre, les prêts bancaires en Arabie saoudite ont atteint 2,93 trillions de riyals saoudiens enregistrant une hausse de 13,33 % par rapport à l'année précédente
  • Il s'agit de la plus forte croissance annuelle pour les prêts aux entreprises parmi les données sur l'activité de prêt disponibles dans le rapport de la SAMA depuis 2021

RIYAD : En novembre, les prêts bancaires en Arabie saoudite ont atteint 2,93 trillions de riyals saoudiens (782 milliards de dollars), enregistrant une hausse de 13,33 % par rapport à l'année précédente, soit le taux de croissance le plus élevé depuis 22 mois.

Selon les données de la Banque centrale saoudienne (SAMA), les prêts aux entreprises ont constitué le principal moteur de cette croissance, enregistrant une augmentation de 17,28 % pour atteindre 1,58 trillion de riyals saoudiens.

Il s'agit de la plus forte croissance annuelle pour les prêts aux entreprises parmi les données sur l'activité de prêt disponibles dans le rapport de la SAMA depuis 2021.

Les activités immobilières ont mené la charge, représentant 21% des prêts aux entreprises et augmentant de 32% pour atteindre 328 milliards de RS.

Le commerce de gros et de détail a représenté 13 % des prêts aux entreprises, atteignant 201,6 milliards de RS avec un taux de croissance annuel de 10,62 %.

Le secteur manufacturier, élément clé des objectifs de diversification économique de Vision 2030, a représenté 12 % des prêts aux entreprises, soit 182,44 milliards de RS.

Les fournitures d'électricité, de gaz et d'eau ont contribué à hauteur de 11 % à la part totale des entreprises, avec une croissance significative de près de 27,74 % pour atteindre 178,56 milliards de RS.

Notamment, les activités professionnelles, scientifiques et techniques, bien que représentant une part plus faible de 0,53 % du crédit aux entreprises, ont connu la plus forte augmentation, avec un taux de croissance annuel de 54,44 % pour atteindre 8,38 milliards de RS.

Les prêts à l'éducation ont suivi l'immobilier avec le troisième taux de croissance le plus élevé, augmentant de 29,93 % pour atteindre 8 milliards de RS.

Concernant les prêts personnels, qui englobent diverses solutions de financement pour les particuliers, le secteur a enregistré une croissance annuelle de 9,05 %, atteignant ainsi 1,35 trillion de riyals saoudiens. Cette expansion souligne la confiance continue dans les prêts à la consommation et les stratégies de diversification économique du Royaume.

Selon le Global Market Outlook for 2025 de Standard Chartered, la baisse des taux d'intérêt doit stimuler la croissance du secteur privé, ce qui profitera particulièrement aux industries sensibles à l'emprunt en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis et au Qatar.

Le rapport souligne que malgré un ralentissement prévu de la croissance mondiale de 3,2 % à 3,1 %, le Conseil de coopération du Golfe devrait rester un point positif, grâce à l'expansion robuste du secteur non pétrolier et aux investissements stratégiques qui soutiennent la diversification économique.

La transformation économique de l'Arabie saoudite dans le cadre de Vision 2030 illustre un effort coordonné entre les institutions gouvernementales, les secteurs financiers et les entreprises privées pour stimuler une croissance et une diversification durables.

Des secteurs tels que l'éducation, la science et la technologie, et les services publics prennent un élan significatif, alimenté par un financement substantiel visant à renforcer leur contribution au PIB de la nation.

Le Royaume réalise des investissements importants dans la recherche et le développement, le gouvernement représentant la plus grande part des dépenses.

En 2025, l'éducation représentait 16 % du budget national, employant le pourcentage le plus élevé de travailleurs en R&D et soulignant son rôle central dans l'expansion des capacités de recherche.

En outre, l'essor de l'activité immobilière reflète les infrastructures plus vastes et les giga-projets en cours, renforçant ainsi le programme de développement de la nation.

Les récentes évolutions de la politique monétaire mondiale, reflétées par les ajustements des taux d'intérêt de la Banque centrale saoudienne, alignés sur ceux de la Réserve fédérale américaine, devraient rendre l'emprunt plus abordable.

La baisse des taux d'intérêt stimulera davantage les prêts, ce qui soutiendra les industries clés et accélérera l'ambitieuse transformation du Royaume.

De solides réserves de capitaux

Selon les données de la SAMA, le capital réglementaire des banques saoudiennes par rapport aux actifs pondérés en fonction des risques s'élevait à 19,2 % au troisième trimestre de l’année 2024, soit une légère baisse par rapport aux 19,5 % de l'année précédente.

Malgré cette légère baisse, le ratio reste bien supérieur à l'exigence minimale de 8 % du Comité de Bâle sur le contrôle bancaire, reflétant la forte capitalisation et la résilience financière du secteur bancaire du Royaume.

Le ratio de capital de catégorie 1, qui mesure le capital de base détenu par les banques pour absorber les pertes par rapport à leurs actifs pondérés en fonction des risques, a atteint 17,7 %.

Les fonds propres de catégorie 1 se composent principalement de capitaux de haute qualité, tels que les fonds propres ordinaires et les réserves divulguées. Ce ratio élevé démontre la solidité du système bancaire, qui soutient la croissance économique tout en se protégeant des risques potentiels.

Selon une étude du Fonds monétaire international, les banques saoudiennes sont bien capitalisées, rentables et résistantes aux chocs macroéconomiques graves.

Les tests de solvabilité et les analyses de sensibilité indiquent leur capacité à résister à des scénarios défavorables, notamment à des baisses importantes des prix de l'immobilier et à des défaillances de portefeuilles de prêts sectoriels.

Si les banques font preuve d'une capacité suffisante pour faire face aux chocs de liquidité, le rapport souligne la nécessité de s'attaquer aux risques de concentration des financements.

Le FMI a noté que la SAMA affine ses méthodes de simulation de crise et a recommandé d'améliorer la collecte de données et le suivi des expositions importantes au financement et au crédit, en particulier en ce qui concerne les grands projets de construction et d'infrastructure.

Pour renforcer encore la modélisation du risque de crédit, la SAMA devrait incorporer des données granulaires sur les ménages et les sociétés non financières, reflétant la dynamique évolutive de la transformation économique du Royaume, selon le FMI.

Les données de la SAMA pour le troisième trimestre 2024 indiquent que les prêts non performants nets de provisions au capital sont tombés à 2,1%, en baisse par rapport aux 2,2% de la même période de l'année dernière.

Cette baisse suggère une amélioration de la qualité des portefeuilles de prêts bancaires et de l'efficacité des stratégies de provisionnement.

Selon le FMI, plusieurs facteurs contribuent à atténuer le risque de crédit au sein du portefeuille de prêts immobiliers en expansion rapide en Arabie saoudite.

La plupart des prêts hypothécaires sont proposés à des taux fixes, ce qui protège les emprunteurs des fluctuations des taux d'intérêt, et sont structurés avec un recours total, ce qui minimise la probabilité de défaillances stratégiques.

En outre, environ 80 % des emprunteurs particuliers sont des fonctionnaires, dont les revenus sont susceptibles de rester stables en période de ralentissement économique. En outre, la majorité des prêts hypothécaires sont attribués en fonction du salaire, ce qui constitue une garantie supplémentaire de remboursement.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com