LONDRES: Amnesty International a déclaré qu'au moins 27 personnes dans le pays, dont trois mineurs, risquaient d'être exécutées dans le cadre de «simulacres de procès manifestement inéquitables», alors que l'Iran a pendu lundi un second homme en lien avec les manifestations.
Dans une lettre adressée au début du mois au chef de la justice iranienne, Gholamhossein Mohseni Ejei, l'organisation de défense des droits humains a affirmé que certaines des personnes en danger avaient été condamnées à mort, tandis que d'autres étaient accusées de crimes pouvant entraîner la peine de mort.
Iran Human Rights a déclaré samedi que le nombre réel était probablement beaucoup plus élevé, car la plupart des familles subissent des pressions pour garder le silence. L'organisation, basée à Oslo, a estimé que ce chiffre était d'au moins 39.
Par ailleurs, Amnesty International a indiqué que toutes les personnes qu'elle considérait comme étant en danger avaient été privées «du droit à une défense adéquate et à l'accès à un avocat de leur choix, du droit à la présomption d'innocence, du droit de garder le silence et du droit à un procès public et équitable».
En outre, trois enfants sont jugés par des tribunaux pour adultes, en violation totale de la Convention relative aux droits de l'enfant, ratifiée par l'Iran.
Plusieurs accusés ont été torturés et leurs «aveux» ont été utilisés comme preuves, ont indiqué des sources à Amnesty.
Farzaneh et Hamid Ghare-Hasanlou, un couple marié, font partie des personnes qui auraient été torturées pour obtenir des aveux.
Amnesty a indiqué qu'Hamid, qui est médecin, a été sorti de l'hôpital après avoir subi une intervention chirurgicale pour une hémorragie interne et emmené au tribunal alors qu'il était encore sous sédatif.
Les deux premiers avocats du couple ont abandonné l'affaire après avoir été menacés par des responsables.
Majid Reza Rahnavard, 23 ans, a été pendu lundi pour avoir tué au couteau deux membres des forces de sécurité et blessé quatre autres personnes, a rapporté l'agence de presse judiciaire Mizan Online.
Il a été exécuté un peu plus de trois semaines après avoir été arrêté en novembre, selon des groupes de défense des droits.
Cette pendaison est intervenue après l'exécution, jeudi, de Mohsen Shekari, 23 ans également, accusé d'avoir blessé un membre des forces de sécurité. Il s'agissait du premier cas de recours à la peine de mort contre un manifestant.
«Je vous demande instamment d'annuler immédiatement toutes les condamnations et les peines de mort, de vous abstenir de procéder à de nouvelles condamnations à mort et de veiller à ce que toute personne accusée d'une infraction pénale reconnaissable soit jugée dans le cadre d'une procédure conforme aux normes internationales d'équité, sans recours à la peine de mort», indique la lettre d'Amnesty.
«Je vous demande instamment de libérer toutes les personnes détenues pour avoir exercé pacifiquement leurs droits fondamentaux», ajoute-t-elle.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com